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Soit A B, fig. 745, la roue dont il faut modérer le mouvement, & E F la pièce d’échappement, on voit que cette pièce, en oscillant sur son centre C, accroche successivement les dents de la roue, modère son mouvement, & le régularise lorsque le mouvement d’oscillation E F est lui-même régulier.

Il est peu de parties de l’horlogerie sur laquelle l’industrie se soit le plus exercée, parce que les échappemens sont une des causes de la régularité ou de l’irrégularité des mouvemens.

Graham, célèbre horloger, a imaginé un échappement à cylindre que l’on regarde comme un desplus parfaits ; cependant, de nos jours, Mudge, Halley, Breguet, &c., ont publié des échappemens qui ont eu un grand succès.

ÉCHAPPÉE DE VUE, s. f. Certaine vue resserrée entre des montagnes, des bois, des maisons, &c.

ÉCHARPE, s. f., a plusieurs significations. En mécanique, ce sont de petits cordages qui servent à attacher les fardeaux aux cables des machines pour les élever sur le tas ; c’est encore une machine qui fait l’effet d’une demi-chaîne, & qui sert à enlever de médiocres fardeaux.

En hydraulique, les écharpes sont des tranchées faites dans les terres, en forme de croissant, pour ramasser les eaux dispersées d’une montagne & les remettre dans une pierrée.

ÉCHAUFFEMENT ; calefactio ; heizung ; s. m. Action par laquelle on échauffe.

Avant que des expériences exactes aient été faites sur la chaleur animale, on croyoit que la chaleur du corps augmente réellement d’une quantité considérable ; on croyoit même que les hommes avoient plus de chaleur que les femmes ; mais on sait aujourd’hui que la chaleur animale est à peu près constante, & qu’elle n’augmente que de quelques degrés dans des circonstances particulières. Voyez CHALEUR ANIMALE.

ÉCHELLE ; scalæ ; mass stab ; s. f Ligne tirée sur du papier, du carton, du bois, du métal ou toute autre matière, & divisée en parties égales ou inégales, selon sa destination.

Échelle arithmétique. Progression géométrique par laquelle se règle la valeur relative des chiffres simples, ou l’accroissement graduel qu’ils tirent du rang qu’ils occupent entr’eux.

Échelle bertholimétrique. Échelle d’un  instrument imaginé par Descroizilles, pour connoître le degré de concentration du chlore, ou acide muriatique oxigéné. Voyez BERTHOLIMÈTRE.

Échelle chromatique. Succession des tons de l’échelle de la musique européenne, en procédant par demi-tons successifs.

ÉCHELLE DES LOGARITHMES. Division telle, que l’on peut trouver sur une échelle les logarithmes des sinus & des tangentes, & de plusieurs autres lignes.

On se sert de cette échelle pour faire des multiplications & pour résoudre des triangles, en plaçant sur trois lignes les logarithmes des nombres, ceux des sinus & ceux des tangentes. Voyez LOGARITHMES.

Échelle diatonique. Succession naturelle des tons de la musique européenne, dont l’octave est divisée en huit intervalles.

Les tons de l’échelle diatonique ont été nommés par Gui-Arétin, ut, ré, mi, fa, sol, la,… ut : ayant négligé de donner un nom au septième ton, placé entre le la & l’ut, on l’a nommé en France si.

En supposant que le nombre de vibrations, produit dans une seconde, pour former le ton ut, soit = n, celui des autres tons successifs est :

ut ré mi fa sol la si ut.

n

La différence entre ces tons est :

ut ré mi fa sol la si ut.

Or, comme l’intervalle forme un ton majeur, & celui un ton mineur, & celui un semi ton majeur, il s’ensuit que tous les degrés de notre échelle diatonique se réduisent au ton majeur, au ton mineur & au semi-ton majeur.

Notre système diatonique, di J. J. Rousseau, est le meilleur, à certains égards, parce qu’il est engendré par les consonnances & par les différences qui sont entr’elles.

Que l’on ait entendu plusieurs fois, dit Sauveur, l’accord de la quinte & celui de la quarte, on est porté à imaginer la différence qui est entre eux. Elle s’unit & se lie avec eux dans notre esprit, & participe à leur agrément : voilà le ton majeur. Il en est de même du ton mineur, qui est la différence de la tierce mineure à la quarte, & du semi-ton majeur, qui est celle de la même quarte à la tierce majeure. Voilà les degrés diatoniques dont notre échelle est composée.

Toutes les fois que l’on produit un son fort & soutenu, on distingue avec le ton principal l’octave de la quarte & la double octave de la tierce majeure. Toute échelle engendrée par ces trois tons, doit être, pour notre oreille, la plus conforme à la succession naturelle des tons, & c’est l’échelle diatonique que nous avons adoptée. Il suffit de connoître le rapport entre les trois premiers tons ut = 1, mi = 5/4, sol = 3/2, pour trouver tous les autres tons de notre échelle.