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Toutes les fois que les eaux, réunies dans un réservoir, sortent par une ouverture qui est située au-dessous du niveau de l’eau du réservoir, celles-ci peuvent sortir en forme de jets. Quoique cette disposition soit très-commune, on rencontre cependant peu d’eaux jaillissantes, parce que, le plus souvent, les ouvertures par lesquelles les eaux jaillissent sont très-grandes, & qu’elles sont placées au fond du bassin qui les reçoit. Celui-ci se remplit par les eaux jaillissantes : l’eau, ainsi rassemblée au-dessus de l’embouchure, la comprime, diminue sa vitesse, & les eaux bouillonnent en sortant & ne jaillissent plus.

Mais lorsque l’ouverture placée au-dessus du bassin termine une espèce de canal, comme au Geyser, elles s’élèvent à une hauteur plus ou moins grande.

Eaux minérales ; aquæ minerales ; mineralische wasser. Eaux qui contiennent des gaz ou des substances minérales en dissolution.

On divise les eaux minérales en deux classes, naturelles & artificielles ; les premières sortent de la terre & forment des puits, des sources & des fontaines ; les secondes se composent dans les laboratoires. Voyez EAUX MINÉRALES FACTICES.

Pour prévoir, à l’avance, les effets que les eaux minérales doivent produire dans l’économie animale, il est nécessaire de connoître leur composition. Boyle paroît être le premier qui ait donné une méthode d’analyse, puis Dominique Duclos en 1665, Hierne en 1680, Bouldus en 1726, Bergman en 1778.

Un grand nombre d’analyses & de méthodes d’analyses ont été publiées par Regis, Didier, Burlet, Homberg, Black, Fourcroy, Kirwan, Westrumb, Klaproth, Pearfon, Garnet, Lambe, Gimbernet, Hassenfratz, Breze, &c.

On divise les eaux minérales en quatre classes : 1o. acidules ; 2o. ferrugineuses ; 3o. hépatiques ; 4o. salines : elles contiennent :

1o. De l’oxigène.

1o. De l’azote.

1o. Du gaz hydrogène sulfuré.

2o. De l’acide carbonique.

1o. — sulfurique.

1o. — boracique.

3o. De la soude.

1o. De la silice.

1o. De la chaux.

4o. Du sulfate de soude.

1o. — d’ammoniaque.

1o. — de chaux.

1o. — de magnésie.

1o. — d’alumine.

1o. — de fer.

1o. — de cuivre.

1o. Du nitrate de potasse.

1o. — de chaux.

1o. — de magnésie.

1o. — Du muriate de potasse.

1o. — de soude.

1o. — d’ammoniaque.

1o. Du muriate de baryte.

1o. — de chaux.

1o. — de magnésie.

1o. — d’alumine.

1o. — de manganèse.

1o. Du carbonate de potasse.

1o. — de soude.

1o. — d’ammoniaque.

1o. — de chaux.

1o. — de magnésie.

1o. — d’alumine.

1o. — de fer.

1o. De l’hydrosulfure de chaux.

1o. — de potasse.

1o. — de borax.

5o. Des matières végétales & animales, qui paroissent y être mélangées accidentellement.

Ces substances sont contenues dans chaque eau minérale, en quantités & en proportions très-différentes. Il faut, pour connoître chacune des eaux existantes, consulter les innombrables analyses qui en ont été faites.

Les médecins attribuent des propriétés différentes à chaque espèce d’eaux minérales. Les eaux acidules ou aérées sont propres aux catarres chroniques, aux engorgemens, aux inflammations, aux incontinences d’urine, & même aux fièvres intermittentes, &c. Les eaux ferrugineuses sont propres à la guérison d’un grand nombre de maladies chroniques, les flux de ventre, les leucorrhées, les hydropisies, les engorgemens, les fièvres intermittentes, les dyssenteries, &c. Enfin, quelques médecins les recommandent contre la stérilité. Les eaux hépatiques sont plus souvent employées en bains qu’en boissons. Dans le premier cas, elles sont principalement recommandées contre les affections cutanées, les douleurs rhumatismales, les commencemens de paralysie, les douleurs des anciennes blessures, &c ; dans le second cas, contre les engorgemens chroniques, les dartres, les obstructions, les catarres pulmonaires, les dyssenteries, &c. Les eaux salines sont employées contre les obstructions, les flux chroniques, l’hémoptysie, les affections psoriques, les irritations, les rhumatismes chroniques, les paralysies, les phthisies pulmonaires, les dartres, les fleurs blanches, les aménorrhées, les apoplexies, les engorgemens. Des quatre espèces d’eaux ; ce sont celles auxquelles on attribue le plus de vertu. Chaque variété a des propriétés particulières : quelques-unes sont essentiellement purgatives.

Quoiqu’il soit incontestable que plusieurs maladies ont été guéries par l’usage des différentes eaux minérales, quelques sceptiques mettent en question si ces guérisons sont dues à l’effet physique & médicinal des eaux minérales, ou à l’ac-