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Il est une autre manière de déterminer la température de l’eau bouillante sous des pressions différentes. La vapeur qui se dégage de l’eau, à diverses températures, a une force élastique qui est le maximum de la pression qu’elle peut exercer à cette température, pour exister sous l’état de vapeur ; cette force est également la limite de la pression que l’eau peut éprouver à cette même température pour entrer en ébullition. Si donc on pouvoit déterminer, par l’expérience, la force élastique de la vapeur, pour chaque température, on auroit celle de l’ébullition de l’eau pour chaque pression. Dalton a entrepris des expériences sur cet objet. Nous allons rapporter ici les résultats qu’il a obtenus.

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On peut, par deux méthodes différentes, l’une graphique, en traçant une courbe, fig. 740, dont les forces élastiques représenteroient les ordonnées, & les températures, les abscises, trouver la température correspondant à toutes les pressions ; l’autre mathématique, en employant la méthode des interpolations.

Il est facile, d’après ces résultats, de connoître la température de l’eau bouillante sous diverses pressions.

Comme l’ébullition de l’eau n’a lieu qu’au moment où l’eau de l’intérieur du vase qui la contient, a une température assez élevée pour se vaporiser, on voit que l’épaisseur de la masse d’eau n’est pas indifférente pour déterminer exactement la température de l’eau bouillante ; car plus la tranche d’eau est comprimée, plus il faut élever la température pour la faire bouillir ; & comme les tranches inférieures de l’eau contenue dans le vase sont toujours plus comprimées que celles qui sont à la surface, ces premières doivent avoir nécessairement une plus haute température que les dernières pour entrer en ébullition.

Eau céleste. Eau contenant une dissolution d’oxide de cuivre par l’ammoniaque, ce qui lui donne une couleur bleu-céleste.

Eau (Clarification de l’) ; dilutatio aquæ ; obklarung der wasser. Épuration que l’on fait éprouver à l’eau, pour lui enlever ses impuretés & la rendre potable.

Parmi les causes qui exigent que les eaux soient clarifiées, on distingue, 1o. les substances etrangères qu’elles tiennent en suspension ; 2o. celles qui les colorent en leur donnant une odeur & une faveur désagréables.

Depuis long-temps on clarifie les eaux troubles en les faisant passer à travers des filtres de différentes natures ; il suffit, lorsque la clarification se fait en grand, de les faire passer à travers des sables ou à travers des pierres poreuses qui retiennent les impuretés. (Voyez FILTRE, FILTRATION.) Mais lorsqu’elles sont corrompues, l’épuration devient plus difficile.

Nous devons à Lowitz une méthode très-ingénieuse de clarifier les eaux corrompues & de les rendre potables[1]. Cette méthode consiste à mélanger à l’eau de la poussière de charbon ; mais comme il faut neuf parties pondérables de poudre de charbon, ou dix-huit portions fortement comprimées, pour clarifier 104 parties d’eau, environ poids & volume, on voit que la quantité employée est très-considérable.

Ayant remarqué que l’acide sulfurique étoit, comme le charbon, une substance antiputride, Lowitz essaya de mélanger ces deux substances, &, après diverses tentatives, il trouva que 24 gouttes d’acide sulfurique, versées sur une once & demie de charbon, produisoient autant d’effet, sur l’eau corrompue, que 4 onces de charbon seul. Depuis, il s’est assuré que 6 gros de poudre de charbon, arrosée de 24 gouttes d’acide sulfurique, suffisoient pour enlever, à 52 onces d’eau putride, sa mauvaise odeur, & pour la décolorer en entier. Ce qui réduit le poids du charbon à & le volume, en comprimant la poudre, à .

Comme les eaux peuvent être plus ou moins corrompues, il est nécessaire d’employer, pour chaque eau, des proportions différentes : voici la méthode que Lowitz indique. Lorsqu’on se propose d’épurer une certaine quantité d’eau corrompue, on commencera, d’abord, par y ajouter la quantité nécessaire de poudre de charbon, imbibée d’acide sulfurique, pour lui enlever en entier sa mauvaise odeur. Pour s’assurer ensuite que la même quantité de poudre de charbon aura opéré la clarification d’une pareille eau, on en passera une petite quantité à travers une bourse de toile de

  1. Annales de Chimie, tome XVIII, page 88.