Page:Encyclopédie méthodique - Physique, T2.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BAC

BACULOMÉTRIE, de Baculus, bâton ; μευρειν, mesure ; subst. fém. Science par laquelle on mesure des hauteurs accessibles ou inaccessibles avec des bâtons.

BAGATINO, Bazo : petite monnoie de Venise, équivalente à 0,013 livres, ou 1,28 centimes ; quarante-quatre bagatino font une livetta.

BAJOCCHELLO : double bajoche, valant 0,1 093 liv. de 10,78 cent. 80 font un ducat d’or.

BAJOQUE, Bajoccho : petite monnoie de l’État de l’Église, valant 0,0 546 liv., ou 5,39 centimes. 160 bajoques font un ducat d’or.

BAISER : monnoie d’or que les archiducs Albert & Isabelle firent battre dans les Pays-Bas ; on a donné le nom de baiser à cette monnoie, parce que les deux têtes y étoient situées de manière qu’elles sembloient se baiser.

BALANCE, de Bis, deux, lanx, bassin ; bilanx ; wage ; subst. fém. Instrument propre à faire connoître le poids des corps.

On divise les balances en deux classes : balances à leviers égaux, & balances à leviers inégaux, que l’on appelle aussi peson. Les balances à leviers égaux ont été traitées avec quelques détails au mot Balance ; quant à celles à leviers inégaux, à peine en a-t-il été question. On n’a traité que de la balance romaine, qui a éprouvé depuis plusieurs perfectionnemens. Cet article va donc être consacré aux balances à leviers inégaux, telles que la balance à suspension mobile, la balance chinoise, la balance romaine & la balance suédoise. Voyez Balance, Appareil pour démontrer les propriétés des balances.

Balance chinoise. Les Chinois se servent d’une petite balance formée d’une verge d’ivoire, suspendue par un fil de soie, fig. 184 (e) ; un bassin est attaché au plus petit bras du levier, & le poids curseur est suspendu sur le grand bras par un nœud coulant qui permet de le placer sur les divisions ; en sorte que sa propre pesanteur serrant le nœud, il y reste fixé. Ce petit instrument se place dans un étui de bois, formé de deux palettes à peu près de la figure d’une spatule, fixées l’une sur l’autre par un bout, au moyen d’une rivure, & qui se serrent l’une contre l’autre par un anneau de jonc qui coule sur la longueur.

Cette balance a trois points de suspension différens, & trois divisions qui se rapportent à trois séries de poids, lesquelles sont, l’une à l’autre, comme les nombres 100, 10, 1. En faisant usage du premier point de suspension & de la division analogue, on pèse les taels, ou once chinoise, avec la précision d’un dixième de taels : avec le second point de suspension de la seconde division, on pèse les dixièmes de taels ou ciens, avec la précision d’un dixième de cien : le troisième point de suspension & la division qui s’y rapporte, servent pour les funs, ou dixième de cien, avec la précision d’un dixième de fun.

On a déposé au bureau des poids & mesures une balance chinoise avec les poids correspondans : celle-ci, quoique très-délicate, puisque sa verge est en ivoire, est susceptible de peser depuis 0,072 de gramme jusqu’à 207 grammes.

Quant aux poids chinois, le fun est de 377 millièmes de gramme, ou 0g.,377 ; le cien de 3 grammes 77 centièmes, ou 3g-,77 ; & le tael de 37 grammes 7 dixièmes, ou 37g.,7. Leur forme est à peu près celle d’un violon sans manche, c’est-à dire, qu’ils ont deux faces parallèles, planes, les autres un peu arrondies & échancrées dans le milieu, pour que l’on ait plus de facilité à les saisir.

Il est facile d’apercevoir l’analogie & la différence qui existent entre la balance chinoise & la balance romaine. Si la première n’avoit qu’un seul point de suspension & un seul poids, ce seroit une balance romaine. Il existe cependant quelques-unes de ces dernières qui ont deux points de suspension différens & deux divisions différentes, ce qui les rapproche en quelque sorte des balances chinoises, mais elles n’ont qu’un seul poids. Cependant plusieurs poids peuvent leur devenir très-avantageux, ainsi qu’on le verra en traitant de nouveau l’article Balance romaine.

Nous croyons inutile de faire connoître ici comment on divise le levier de ces sortes de balances ; nous en détaillerons la méthode en traitant de la balance romaine.

Balance de Bardonneau. Dans cette balance, une des extrémités du levier P, fig. 428, porte un poids constant ; l’autre extrémité A supporte le plateau dans lequel on doit placer le corps à peser, & le centre de suspension C est variable : ainsi, pour trouver le poids d’un corps L placé dans le bassin, on fait mouvoir le centre de suspension le long du levier, jusqu’à ce que les deux poids P & L se fassent équilibre.

La graduation de cette sorte de balance présente quelques difficultés ; cependant elle suit une loi facile à déterminer lorsque l’on suppose le levier sans pesanteur.

Soit, par exemple, le centre de suspension placé