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liquide : ces deux pressions se faisant équilibre, la colonne d’eau contenue dans l’arrosoir, par sa pesanteur, exerce son action sur la dernière tranche, & détermine l’écoulement. En bouchant l’ouverture supérieure C, la pression de l’air exercée sur l’orifice A, étant seule, s’oppose à l’action de la colonne du liquide ; celle-ci continue à s’écouler jusqu’à ce que les deux forces opposées, la pression du liquide & le ressort de l’air sur la partie supérieure, fassent équilibre à la pression de l’atmosphère dans la partie inférieure ; alors l’écoulement s’arrête, & il reprend son cours lorsqu’en débouchant le goulot C, on permet à l’atmosphère d’exercer son action sur la partie supérieure du liquide

Quelques-uns de ces arrosoirs sont à deux ou plusieurs ouvertures. Voyez Pression de l’air, Pesanteur de l’air, Siphon.

ARSCHINE, Ché : mesure d’étendue dont on se sert en Chine, & qui correspond au pied ; cette longueur contient 32,15 centim., ce qui équivaut à 11 p. 10,54 lig.

ARSENIATES ; arsenias ; arsenick gesauerter salz ; subst. mas. Sels neutres formés par la combinaison de l’acide arsenique avec des bases salsifiables.

Tous les arseniates se fondent & éprouvent un commencement de fusion à une température plus ou moins élevée.

Chauffés avec du charbon en poudre, ils se décomposent ; l’arsenic en entier ou une partie de l’arsenic devient libre : si la température est assez élevée, l’arsenic s’évapore en produisant une odeur particulière. Voyez Arsenic.

Les acides sulfurique, phosphorique, nitrique & fluorique décomposent les arseniates en se combinant avec leurs bases ; les autres acides ont peu ou point d’action sur ces sels neutres. L’acide sulfurique décompose les arseniates à froid ; mais à une température très-élevée, à la chaleur rouge, l’acide arsenic décompose les sulfates.

Trois arseniates sont solubles dans l’eau ; ce sont ceux de potasse, de soude & d’ammoniaque ; les autres ne sont solubles que dans un excès d’acide.

Pris intérieurement, les arseniates sont des poisons violens. On fait usage en médecine, en très-petite dose & avec beaucoup de précautions, de l’arseniate de soude. Le docteur Fodéré ordonne de faire dissoudre un grain de ce sel dans une once d’eau, & d’en prendre tous les matins un gros ; c’est donc ⅛ de grain d’arseniate que l’on peut prendre sans danger. Comme on n’a pas encore déterminé la proportion d’acide arsenic contenue dans ce sel, on ne peut faire connoître quelle quantité on en prend dans cette circonstance.

Nous diviserons les arseniates en trois classes : 1o. arseniates alcalins, les arseniates de potasse, de soude & d’ammoniaque ; 2o. arseniates terreux, d’alumine, de baryte, de chaux, de magnésie & d’yttria ; les autres arseniates terreux ne sont pas encore connus ; 3o. enfin, les arseniates métalliques d’antimoine, de plomb, de fer, de cobalt, de cuivre, de manganèse, de nickel, de mercure, d’argent, d’urane, de bismuth, de zinc, d’étain ; les autres ne sont pas connus.

ARSENITES ; arsenias ; subst. mas. Sels neutres formés par la combinaison de l’acide arsenieux avec les bases salsifiables.

L’arsenic est suceptible de se combiner avec l’oxigène en diverses proportions, parmi lesquelles on en distingue trois principales : l’oxide noir d’arsenic, l’oxide blanc d’arsenic, & l’acide arsenic ; l’oxide noir est aussi nommé protoxide d’arsenic, parce que c’est le premier degré d’oxidation, l’oxidation au minimum ; le second, deutoxide d’arsenic, parce que c’est le second degré d’oxidation ; le troisième, peroxide d’arsenic, parce que c’est le dernier degré d’oxidation ; c’est l’oxidation au maximum.

Comme l’oxide blanc, ou le deutoxide d’arsenic, a la propriété de s’unir à plusieurs bases salsifiables & de former des sels neutres dans ses diverses combinaisons, & qu’il jouit des autres propriétés acides, quoiqu’à un foible degré, Fourcroy a cru devoir le considérer comme un acide, & il lui a donné en conséquence le nom d’acide arsenieux, & à ses combinaisons avec les bases salsifiables, les noms d’arsenites.

Exposés à l’action du feu, les arsenites se comportent différemment que lorsqu’ils sont exposés à l’air & lorsqu’ils sont distillés dans des cornues ; dans le premier cas ils passent à l’état d’arseniates en absorbant de l’oxigène de l’atmosphère ; dans le second cas, l’oxide se vaporise & la base combinée reste libre. Le charbon décompose les arsenites comme les arseniates ; seulement la décomposition a lieu à une plus foible température.

De même que dans les arseniates, trois arsenites sont solubles, ceux de potasse, de soude & d’ammoniaque ; les autres ne sont solubles que dans un excès d’acide.

Peu d’arsenites sont connus : on n’a encore d’expériences exactes que sur les arsenites de potasse, de soude, d’ammoniaque, de chaux, de baryte, de strontiane, quelques-unes sur ceux de plomb & de cuivre, & peu ou point sur les autres

Ainsi que l’arsenic & les arseniates, les arsenites sont très vénéneux ; ils ne peuvent être employés en médecine qu’à très-petite dose. (Voyez Acide arsenique.) L’arsenite de cuivre est le seul qui soit employé dans les arts ; on s’en sert pour colorer les papiers ; ons’en sert aussi quelquefois dans la peinture à l’huile. Voyez Vert de Scheele.

ARURE ; ἄρουρα ; arura. Ancienne mesure de terre. Voyez Aroure.

ARUSPICINE ; aruspicina ; aruspicine. Art des