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à arrêter l’infiltration de l’eau, à dégraisser les étoffes de laine, mais principalement à la fabrication des poteries : c’est dans cette circonstance qu’elle présente des effets très-variés, en raison de la nature & des proportions des substances qui la composent. Quelques poteries sont apvres, & peuvent être exposées au feu le plus violent ; d’autres se fendent avec une extrême facilité : il est des poteries qui peuvent être exposées à l’action du feu, & passer d’une très-haute température à une très-basse sans éprouver d’altération, & d’autres qui se fendent à la plus légère variation de température.

L’argile est abondamment répandue sur la surface de la terre ; elle est partie constituante de la terre végétale ; elle la rend plus ou moins forte, tenace, & susceptible de retenir l’humidité & de conserver les eaux qui la pénètrent, selon qu’elle y est en plus grande abondance ; aussi distingue-t-on les terres argileuses & fortes de celles qui ne contiennent que peu d’argile, & que l’on nomme marne.

ARGUMENT ; arguo, argumentum ; schluss ; s. m. C’est, en astronomie, la quantité de laquelle dépend une équation, une inégalité, une circonstance quelconque du mouvement d’une planète.

Ainsi, l’argument de la latitude est la distance d’une planète à son nœud, parce que la latitude en dépend.

Argument annuel : distance du soleil à l’apogée de la lune.

Argument de la parallaxe. Cest l’effet qu’elle produit dans l’observation qui sert à trouver la véritable quantité de la parallaxe horizontale.

ARITHMANTIE, de αριθμος, nombre, & μαντεια, divination ; arithmantia ; weissagung durch zohlen. Art de deviner par les nombres. Voyez Divination.

AROU : poids dont on se sert dans le Pérou, le Chili & autres royaumes ou provinces de l’Amérique qui sont sous la domination des Espagnols. Voyez Arrobe.

AROURE ; ἄρουρα ; arura. Mesure de terre en usage dans l’ancienne Égypte ; elle contenoit environ les deux tiers de notre arpent ; elle étoit ensemencée avec un modios de grain.

ARPÈGE, de l’italien arpeggio ; harpege ; s. m. Manière de faire entendre successivement & rapidement les divers sons d’un accord, au lieu de les frapper tous à la fois. On est contraint d’arpéger sur tous les instrumens dont on joue avec l’archet, parce que la convexité du chevalet empêche que l’archet puisse appuyer sur toutes les cordes. Il faut, pour arpéger, que les doigts soient arrangés chacun sur deux cordes, & que l’arpège se tire d’un seul & grand coup d’archet, qui commence fortement sur la plus grosse corde, & vienne finir en tournant & adoucissant sur la chanterelle. Si les doigts ne s’arrangeoient sur les cordes que successivement, & qu’on donnât plusieurs coups d’archet, ce ne seroit plus arpéger, ce seroit passer très-vîte plusieurs notes de suite.

Ce qu’on fait par nécessité sur le violon, on le fait par goût sur le clavecin. Comme on ne peut tirer de cet instrument que des sons qui ne tiennent pas, on est obligé de les frapper sur des notes de longue durée ; & pour faire durer un accord plus long-temps, on le frappe en arpégeant, commençant par les sons les plus bas, & observant que les doigts qui ont frappé les premiers ne quittent point leurs touches que tout l’arpège ne soit achevé, afin que l’on puisse entendre à la fois tous les sons de l’accord.

ARRETEL : poids de Portugal représentant la livre. Ce poids, qui équivaut à 458,71 g ; se divise en deux marcs, 16 onces, 128 ochavos & 9 216 g.

ARROBE : poids d’Espagne & de Portugal Sa valeur est différente dans chacun de ces royaumes.

En Espagne, l’arrobe vaut 25 livres du pays, & 11 493,46 g.

L’arrobe de Lisbonne est de deux sortes : l’un vaut 32 livres de Portugal ; il équivaut à 14 685 g ; le second à 30 livres, & contient 13 664,6 g.

ARROSOIR MAGIQUE ; alveolus magicus ; magis giessekam ; s. m. Arrosoir construit de manière à pouvoir retenir ou laisser sortir le liquide qu’il contient, selon la volonté de celui qui arrose.

C’est un vase cylindrique, fig. 183, terminé, dans sa partie inférieure, par une ouverture capillaire, & sa partie supérieure B est bouchée par un fond ; une ouverture C en forme de goulot, fixé sur ce fond, sert à introduire le liquide que l’arrosoir doit contenir, & à faciliter ou à empêcher sa sortie.

Tenant l’arrosoir par l’anse D, on place un doigt, le pouce par exemple, sur le goulot C, de manière à pouvoir fermer complétement cette ouverture : en levant le doigt, l’ouverture devient libre, & l’eau coule par l’orifice A ; mais dès que l’on bouche le goulot, l’eau cesse de couler.

L’arrosoir magique a beaucoup d’analogie avec l’instrument connu sous le nom de tâte-vin, employé par les marchands pour retirer des tonneaux un essai de liqueur. (Voyez Tâte-vin) L’écoulement du liquide & la suspension de l’écoulement sont produits l’un & l’autre par la pression de l’air. Lorsque l’orifice C est ouvert, l’atmosphère presse également dessus & dessous le