cifiques ont été prises à une température constante de 12 degrés de Réaumur ; que les flacons contenant les combinaisons avoient été exposés pendant plusieurs heures à cette température ; que l’aréomètre dont nous nous sommes servis déplaçoit 2854,42 grains d’eau distillée.
Que notre acide muriatique avoit été formé en combinant du gaz acide muriatique très-sec dans un poids donné d’eau distillée, & que nous avons conclu la quantité d’acide combinée d’après l’augmentation du poids de l’eau. Nos expériences sur l’acide nitrique ont été faites sur des combinaisons d’eau & de plusieurs acides concentrés qui avoient été obtenus par l’illustre Lavoisier, en formant sur l’eau, dans des vases fermés, des combinaisons de gaz nitreux & de gaz oxigène : il regardoit comme acide réel la combinaison des deux gaz, & nous avons déterminé la proportion d’acide réel & d’eau dans l’acide principal que nous avons employé, par l’augmentation du poids de l’eau dans l’expérience. Parmi les acides principaux ainsi obtenus, il en existoit un qui contenoit 642 d’acide réel & 358 d’eau. Quant aux expériences fur l’acide sulfurique, nous avons fait usage d’un acide sulfurique rectifié, dont la densité étoit de 1880.
Voici le résultat de nos expériences.
L’acide principal contenoit : acide réel 422, eau 568.
Acide principal. Eau. Densité.
1000 0 1,3321
1000 220,5 1,2729
1000 662,3 1,1964
1000 1105,2 1,1513
1000 1457,0 1,1321
1000 1806,4 1,0919
1000 10120,3 1,0303
Ces expériences ont été faites le 4 juin 1786, dans la matinée, thermomètre 12 deg.
Acide principal. Eau. Densité.
1000 0 inconn.
1000 1603,2 1,1951
1000 1668,8 1,1892
1000 3344,4 1,1168
1000 3546,1 1,1137
1000 3950,8 1,1038
1000 4156,2 1,0988
1000 5941,7 1,0726
1000 7501,8 1,0587
1000 10341,2 1,0466
1000 12836,0 1,0350
1000 22471,9 1,0224
Ces expériences ont été faites le 14 juin 1786, dans la matinée, baromètre 27 p 10 l., thermomètre 12 deg.
Acide principal. Eau. Densité.
1000 0 1,880
1000 151,5 1,685
1000 666,8 1,484 1000 1010,3 1,402
1000 1150,5 1,365
1000 1822,5 1,278
1000 8451,3 1,049
Ces expériences ont été faites le 31 mai 1786, baromètre 28 p. 3 l., thermomètre 12. deg.
Après avoir réuni un nombre d’expériences assez considérable sur les combinaisons des différentes proportions d’acide & d’eau, on peut trouver les pesanteurs spécifiques de toutes les combinaisons intermédiaires de deux manières : 1o. en construisant une courbe dans laquelle les proportions d’acides réels ou concentrés formeroient les abscisses, & les pesanteurs spécifiques les ordonnées ; 2o. en déterminant l’équation de cette courbe par la méthode des interpolations. Voyez Interpolation.
On peut également graduer le tube d’un aréomètre pour les acides, de manière à lui faire indiquer la quantité d’acide réel ou d’eau combinés dans l’acide éprouvé ; il faut, pour cela, préparer plusieurs combinaisons & y plonger un aréomètre ; marquer, pour chaque acide, la ligne de flottaison, puis construire une courbe dont les proportions d’acide & d’eau formeroient les abscisses, & la hauteur correspondante du tube les ordonnées : alors on pourroit prendre sur cette courbe toutes les graduations correspondantes à des proportions données d’acide & d’eau.
Cet instrument, qui n’exige qu’un peu de soin, est encore à faire ; mais il peut l’être très-facilement par des hommes soigneux & intelligens : il est à craindre qu’il ne puisse jamais être fabriqué par les personnes qui font les aréomètres ordinaires.
Aréomètre pour les sels ; areometrum salicum ; areometer für die salz. Instrument avec lequel on détermine la proportion d’un sel tenu en dissolution dans l’eau.
Parmi les aréomètres de Baumé, Vallet & Cassebois, il en est qui sont destinés à indiquer le degré déconcentration des dissolutions salines ; mais il n’en existe encore aucun, à ce que nous croyons, qui soit destiné à indiquer, d’une manière exacte, la proportion des sels dissous dans l’eau.
Si les sels étoient purs, s’ils étoient toujours au même degré de sécheresse, on pourroit construire facilement des aréomètres propres à indiquer la quantité ou la proportion de sel qui existe dans une dissolution ; mais il est rare que l’on trouve des sels purs, si ces sels n’ont pas été obtenus de toute pièce, ou s’ils n’ont pas été purifiés avec tout le soin qu’une semblable opération exige.