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Dynamique animale : force que les animaux déploient dans les différentes positions dans lesquelles on les place. Voyez FORCES VITALES.

Dynamique mathématique : puissances ou causes du mouvement des corps.

Leibnitz est le premier qui se soit servi de ce terme, pour désigner la partie la plus transcendante de la mécanique, qui traite du mouvement des corps, en tant qu’elle est causée par des forces motrices actuellement & continuellement existantes. Le principe général de la dynamique, prise dans ce sens, est que le produit de la force accélératrice ou retardatrice par le temps, est égal à l’élément de la vitesse. La raison qu’on en donne est que la vitesse croît ou décroît à chaque instant, en vertu de la somme des petits coups réitérés, que la force motrice donne au corps pendant cet instant.

Depuis quelques années, le mot dynamique est fort en usage, parmi les géomètres, pour désigner en particulier la science du mouvement des corps qui agissent les uns sur les autres, de quelque manière que ce puisse être, soit en se poussant, soit en se tirant par le moyen de quelques corps interposés entr’eux, & auxquels ils sont attachés, comme un fil, un levier inflexible, un plan, &c.

Dynamique métaphysique : science dans laquelle on fait abstraction de toute qualité de la matière, & dans laquelle elle n’est considérée que comme un mobile composé de force mouvante.

Dans ce système, on regarde chaque corps comme un espace rempli d’une matière continue ; la porosité devient une propriété accidentelle de la matière ; mais la compressibilité & la dilatabilité en sont des caractères essentiels. L’état d’un corps ne dépend que de certaines forces attractives & répulsives, & son volume doit changer aussitôt que les rapports de ces forces ne sont plus les mêmes. On explique les variétés matérielles en admettant l’existence de quelques substances primitives simples, dont les combinaisons différentes produisent tous les corps. Lorsque deux substances se combinent chimiquement, les partisans de ce système doivent admettre, nécessairement, qu’elles se pénètrent dans leur essence la plus intime.

Le système dynamique, sur la composition de la matière, est en opposition avec le système des atomes. Le premier est maintenant fort en usage en Allemagne ; le second obtient le même avantage en France. Afin de mettre à même de les comparer, nous allons citer quelques passages du Dictionnaire de Chimie de Klaproth sur les deux systèmes.

« D’après les idées des atomistes, dit Klaproth, la matière diffère par les atomes dont elle est formée ; les dynamistes, au contraire, font dépendre la matière de la proportion des forces fondamentales. La proportion de ces forces est une grandeur variable, par conséquent, d’une infinité de variations. Lorsqu’on s’imagine en outre qu’il y a une différence spécifique & originaire entre la force attractive & répulsive, on peut admettre une variété infinie de combinaisons. Quant à l’affinité chimique, le chimiste doit adopter cette variété spécifique pour expliquer un grand nombre de phénomènes. Il ne pourroit s’en rendre raison, s’il regardoit l’affinité comme une force qui est toujours en proportion avec la masse. »

Après avoir comparé les suppositions que présente chacun des deux systèmes, Klaproth conclut « qu’il faut renoncer à construire la nature à priori, si nous ne voulons pas rejeter toute physique. Il faut nous tenir fermement à cet axiôme, de ne rien adopter en physique qui ne soit l’objet d’expériences ou qui pourroit le devenir. Si nous nous éloignons de-là, le système dynamique recule aussi bien nos connoissances que le système atomique ; car cela revient au même, si l’on cherche à concevoir & à expliquer tout, à priori, par des hypothèses mathématiques arbitraires, ou par des hypothèses métaphysiques.

Nous devons observer, en terminant la comparaison des deux systèmes, que, dans le système dynamique, un corps, quelque grand que soit son volume, peut être réduit à un infiniment petit par une compression assez forte ; tandis que, dans le système des atomes, son volume ne peut être réduit qu’à une grandeur finie. Dans le système dynamique reçu, rien n’empêche les corps de se pénétrer, tandis qu’ils sont impénétrables dans le système des atomes. Voyez IMPÉNÉTRABILITÉ.

DYNAMOMÈTRE, de δυναμις, force, puissance, μετρον, mesure ; dynamometrum ; dynamometer ; s. m. Instrument qui sert à comparer les forces relatives.

Cet instrument se compose d’un ressort elliptique ABCD, fig. 739, dont les deux branches BD se rapprochent lorsqu’on les presse l’une contre l’autre, ou lorsque l’on tire les deux extrémités AC. Une plaque de cuivre L est fixée sur la branche ABC. Un petit support d’acier D, fixé sur la branche ADC, est fendu, à fourchette, vers son extrémité, pour recevoir librement un petit repoussoir en cuivre E ; celui-ci s’emmanche à charnière dans une aiguille HK, qui pousse l’aiguille F. Cette aiguille s’emmanche à frottement sur la plaque de cuivre. Un petit morceau de drap est collé sous la patte G, afin de déterminer, sur le cadran, un frottement doux & uniforme, dont l’effet est de maintenir l’aiguille à la place où elle est poussée. Du point O, centre d’oscillation de l’aiguille F, sont tracés des arcs de cercle MM, PP, divisés en parties qui indiquent des efforts exprimés, sur le premier arc, en kilogrammes, & sur le second, en myriagrammes. Ces divisions sont tracées d’apres l’expérience. Le premier arc est destiné pour les expériences qui compriment les