Cet instrument, tel que Hachette l’a fait exécuter pour l’École royale polytechnique, se compose de deux disques de cuivre fixes A, B, fig. 751, portés par des piliers de verre D, E ; d’un axe de verre C, C, traversant des boîtes de cuivre G, G, supportées par des piliers de verre Q, Q. Sur cet axe est un anneau de cuivre a, dans lequel est fixé un cylindre de verre b, qui porte un disque de cuivre F, mobile avec l’axe. Ce troisième disque, parallèle aux deux premiers A, B, est tellement placé que, dans son mouvement circulaire, il passe très-près des deux premiers sans les toucher Un second anneau d porte quatre petites tiges de cuivre H, I, K, L, terminées par des fils de cuivre très-flexibles, afin d’établir des communications mobiles avec les deux plateaux A, B, & avec un électrometre O : une tige M communique avec le réservoir commun.
Metton cette machine en mouvement, & supposons les trois disques A, B, F, isolés du sol, électrisés de la même nature que l’air du milieu dans lequel on est placé.
Supposons d’abord le plateau F parallèle & très-rapproché du disque A. Dans cette position, le disque F communiquant avec le réservoir commun par la tige M, se désélectrise complétement ; les deux disques A, B, qui communiquent entr’eux par les tiges H, I, exercent leur influence sur le disque F, & font refluer, vers le réservoir commun, l’électricité de même nature qu’il contient. Ainsi, en s’écartant de cette position, pour se porter vis-à-vis le disque B, le plateau F se trouve électrisé d’une électricité contraire. Arrivé devant le disque B, une communication s’établit entre ce disque & l’électromètre O, par les tiges K, L. Le disque F, électrisé d’une électricité contraire, exerce son influence sur le disque B, & attire vers ce disque, de l’air & de l’électromètre, de l’electricité qui augmente l’intensité du fluide qui y étoit déjà. Le disque F, continuant son mouvement, parvient à sa première position devant A ; le fluide accumulé dans B se porte en partie vers A pour établir l’équilibre. L’intensité du fluide A étant plus grande qu’au commencement du mouvement, exerce une plus forte influence sur F, & fait refluer, vers le réservoir commun, une plus grande quantité de fluide. Continuant son mouvement & revenant vers B, le plateau F, plus fortement électrisé d’une électricité contraire, attire du fluide sur B, d’abord pour remplacer celui qu’il a cédé à A, & ensuite pour faire équilibre à la plus grande quantité de fluide contraire dans F ; celui-ci se portant vers A & ensuite vers B, augmente d’abord son électricité contraire, puis augmente la quantité d’électricité qui étoit dans A & B, de manière qu’à chaque révolution, l’électricité de la nature de celle de l’air est augmentée dans les disques A & B, & diminuée dans le disque F. On parvient, par ce moyen, à accumuler dans les disques A & B, une assez grande quantité de fluide électrique de l’air, pour devenir sensible à un électromètre, & même pour produire des étincelles On reconnoît ainsi l’espèce d’électricité que l’air contient, par le moyen de l’électromètre O.
En comparant ce doubleur de l’électricité avec celui qui a été imaginé par John Read, & que l’on trouve décrit dans les Transactions philosophiques, partie 2, pour 1794 ; dans la Bibliothèque britannique, tome II, page 209, & tome III, page 271 ; enfin, dans les Annales de Chimie, tome XXIV, page 327, on y trouve quelques différences, mais qui ont toutes pour objet de rendre l’instrument plus commode, & de le faire fonctionner plus facilement.
Quelque bien ajusté que soit cet instrument, il arrive parfois qu’il ne donne que des indices fugitifs d’électricité, quoique l’air le soit fortement ; ce qui tient le plus souvent à l’humidité, qui soutire des disques A, B, C, l’électricité, à mesure qu’elle s’y accumule.
Read a reconnu, avec son doubleur d’électricité, que l’air vicié par la respiration, la putréfaction, perdoit de son électricité naturelle, & devenoit électrisé négativement ou E. Ces observations ont été répétées un grand nombre de fois dans des chambres, l’air extérieur étant électrisé positivement ou E : il devenoit électrisé négativement ou E, là où plusieurs personnes étoient réunies ; il s’électrisoit aussi négativement ou E, sur des tas de fumier. Voyez ÉLECTRICITÉ, GÉNÉRATION DE L’ÉLECTRICITÉ.
DOUTREMER : instrument de musique en usage en France dans le quinzième siècle.
DOUX ; dulcis ; süss ; adj. Qui fait une impression agréable à nos sens.
Toutes les substances qui ont une saveur fade ou un peu sucrée sont douces : tels sont les fruits sucrés, les amandes douces, le lait, les gelées, les viandes blanches, la guimauve, la gomme arabique, le sucre, le miel, &c.
Assez généralement, les corps doux présentent une composition chimique analogue ; ils ont pour principes constituans, le mucilage, la fécule, la matière saccharine, l’huile fixe, si ce sont des productions végétales ; & la gélatine, l’albumine, s’ils appartiennent au règne animal.
Comme substances alimentaires, les doux produisent des résultats différens. S’ils se composent de sucre, de fécule, ils sont très-nourrissans ; si c’est le mucilage qui domine, ils ne fournissent à celui qui les prend, pour se substanter, qu’une très-foible portion de principe nourricier ; enfin, si les doux sont oléagineux, leur digestion est plus difficile ; mais ils nourrissent beaucoup quand leur élaboration gastrique est parfaite.
En musique, le doux est opposé à fort, & s’écrit au-dessus des portées pour la musique fran-