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pier soigneusement appliqué, ou d’une couche de noir de fumée rendue adhérente avec la moindre quantité possible de colle. Les autres faces destinées à un service varié étoient garnies, selon le besoin, de feuilles d’étain, de papiers diversement colorés, ou de diverses sortes d’enduit : quelquefois aussi on en changeoit la nature par d’autres procédés mécaniques ou chimiques.

Pour accumuler du calorique dans les vases, on les remplissoit d’eau élevée à une très-haute température. L’eau chaude pouvant posséder toutes les qualités requises pour ce genre d’expériences, il est facile d’en avoir à sa disposition, autant qu’on en veut ; elle a une grande capacité de calorique, & l’on peut en constater la température à différens degrés avec beaucoup d’exactitude.

Mais, de tous ces instrumens, celui qui doit être regardé comme le plus essentiel, c’est un thermomètre dont l’exactitude & la délicatesse puissent permettre de mesurer les plus petites quantités de chaleur. Celui que Leslie a employé est formé de deux boules creuses de verre, d’un diamètre égal, qui communiquent l’une à l’autre par un tube recourbé comme un U. Dans ce tube est de l’acide sulfurique coloré en rouge par du carmin : lorsqu’une des boules est plus échauffée que l’autre, l’air qu’elle contient se raréfie, augmente son ressort, presse la colonne d’acide sulfurique & la fait monter dans la partie du tube correspondante à l’autre boule. Le savant Anglais a donné à cet instrument le nom de thermomètre différentiel. Voyez THERMOMÈTRE DIFFÉRENTIEL.

Quant aux écrans, ce sont des cadres de bois montés sur des pieds, dans les vides desquels on place les substances qui doivent intercepter la chaleur ou laisser passer, en tout ou en partie, le calorique rayonnant.

Pour varier les expériences, Leslie avoit encore deux vaisseaux cylindriques de fer-blanc, l’un de trois pouces de diamètre sur quatre pouces de hauteur, l’autre de six sur huit ; ces appareils peuvent être multipliés ou modifiés selon le besoin.

Il ne s’agit plus maintenant que de faire connoître la manière d’expérimenter avec cet appareil.

Dans une chambre fermée & sans feu, sur une table AB, fig. 230, & à quelques pieds de distance, placez sur la même table le miroir de fer-blanc CD, & le vase cubique E posé sur un tabouret, de manière qu’il présente de front au miroir une de ses faces ; ensuite, après avoir cherché avec la flamme d’une bougie ou autrement le lieu précis du foyer correspondant à cette position, mettez-y la boule du thermomètre différentiel qui contient la liqueur colorée ; rangez ensuite cet instrument de manière que son plan soit parallèle à celui du miroir. Les choses étant ainsi, remplissez le vase d’eau bouillante & recouvrez-le de son couvercle portant un thermomètre intérieur ; à l’instant on verra la liqueur colorée s’élever dans le thermomètre différentiel, & dans l’espace de deux à trois minutes, elle atteindra le haut de l’échelle ; elle y restera quelques instans stationnaire, puis on la verra redescendre à mesure que le vase se refroidira.

En plaçant un vase cubique de six pouces de côté, à trois pieds du fond du miroir, on trouve que l’effet produit sur la boule focale, au plus haut point d’élévation, va environ à 80 degrés ; mais, dans tous les cas, l’effet est exactement proportionnel à la chaleur de l’eau, c’est-à-dire, à la différence entre sa température & la température de la chambre.

Les expériences dont il s’agit, réussissent également avec le froid & avec la chaleur. Si l’on remplit le vase cubique de glace ou d’un mélange frigorifique de neige & de sel, la boule focale est réfroidie, & en conséquence on voit baisser la liqueur colorée. La mesure de cet effet, quoiqu’en sens contraire, se trouve aussi rigoureusement proportionnelle à la différence de température ; ainsi, la température de la chambre étant de 16 deg. de R., & celle du vase de 76 deg. de R., la liqueur du thermomètre monta, dans une expérience, de 45 divisions. Remplissant ensuite le vase cubique de glace qui maintenoit la température à zéro, la liqueur descendit de 12 divisions : or, 12 est à 16 dans le même rapport que 45 à 60 ; ce dernier nombre exprimant la différence entre la température du vase 76 & celle de la chambre 16.

Appareil de Robertson ; instrumentum Robertsicum ; luffische zubereitung von Robertson. Flacons destinés à recueillir de l’air atmosphérique lorsque l’on s’élève dans l’atmosphère à l’aide des ballons.

Cet appareil se compose d’une boîte contenant douze flacons fermés par des robinets de fer. Le vide s’y forme au moyen du mercure. Chaque flacon porte un numéro, afin de pouvoir inscrire à quelle époque a été pris l’air qu’il contient

Il est essentiel de construire les robinets avec soin, & ils doivent être mastiqués & fermés de manière à ne donner aucun accès à l’air atmosphérique lorsque le vide est formé. On fait le vide de Toricelli en remplissant le flacon de mercure très-pur, & vissant sur le robinet un tube de baromètre, que l’on remplit également de mercure ; le tout est ensuite renversé sur une cuvette pour former le vide.

Appareil de Rumfort pour le calorique ; instrumentum Rumforticum pro calore ; calorische zubereitung von Rumfort. Instrumens dont Rumfort faisoit usage dans ses expériences sur le calorique.

Cet appareil se compose d’un thermomètre à air très-sensible, auquel il donne le nom de thermoscope, de plusieurs cylindres de métal, de plusieurs sphères, d’un cornet poli & de miroirs métalliques concaves.