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constances, parvenu à les résoudre. Il est quelquefois employé dans les épilepsies, pour prévenir les attaques lorsqu’elles sont annoncées par un malaise. L’alcali volatil est en usage dans l’empoisonnement par les champignons, dans la petite-vérole répercutée par foiblesse, le typhus, la goutte vague, l’hypocondrie. On le prescrit intérieurement contre les hémorragies, l’amaurose, les brûlures. On doit administrer l’ammoniaque avec beaucoup de précaution.

On fait, avec de l’ammoniaque liquide & l’huile de succin rectifiée, une préparation que l’on appelle eau de luce, dont les vertus & les usages sont très-analogues à ceux de l’ammoniaque.

Comme l’oxigène a été reconnu être le principe alcalisant de la potasse, de la soude, de la chaux, de la baryte & de la strontiane, on a été conduit, par analogie, à le considérer comme partie constituante de l’ammoniaque ; mais les expériences nombreuses & variées qui ont été faites dans l’espérance de le prouver, ont été, jusqu’à présent, totalement infructueuses. Ainsi, quoiqu’en avouant que ces alcalis jouent, dans le plus grand nombre de cas, le rôle d’un oxide, nous pensons qu’il n’y a pas encore de raisons suffisantes pour admettre l’oxigène au nombre de ses principes constituans.

AMPHIBLESTROÏDE, de αμφιϐλεςτρον, filet de pêcheur, & ειδος, ressemblance ; retiformis ; amphiblestroides ; amphiblestroïde. Tunique de l’œil, blanche & glaireuse, qui ressemble à un filet lorsqu’on le jette dans l’eau. Voyez Rétine.

AMPHORE ; amphora ; maass bey den romern. Mesure de capacité pour les liquides, employée par les Romains.

L’amphore avoit différentes dénominations, dioca, quadrantat, metreres ; sa capacité équivaloit à 30,98 pintes de Paris, ou 28,85 litres, nouvelle mesure.

L’amphore contenoit 2 urnes, 8 conges, 48 setiers ou as, 96 hémines, 19 quartiers, 384 acétabules, 576 cyates & 2304 ligules, &c. Il faut 20 amphores pour former le dolium.

AMPOULE ; ampulla ; wasser blase, glas blase ; subst. fém. Petite bouteille ou enflure faite sur la peau, sur un liquide ou avec du verre.

Ampoule cutanée : pustules vésiculaires, remplies d’une sérosité limpide, qui n’offrent aucun danger, & spécialement celles qui viennent aux pieds ou aux mains après une marche ou un travail forcé ; les cloches ou vessies faites par l’action du feu ou la piqûre d’un insecte, sont aussi des ampoules. On traite ces dernières en appliquant dessus des compresses trempées dans une infusion de fleurs de sureau, à laquelle on ajoute de l’acétate de plomb.

Ampoule de liquide : petites bouteilles ou enflures qui se forment sur l’eau quand il pleut, on sur tous autres liquides lorsqu’ils font agités.

Un globule de liquide, en tombant d’une grande hauteur sur la surface d’un liquide, le comprime & produit un enfoncement ; le liquide environnant réagissant, il s’élève au-dessus de son niveau, & des oscillations successives ont lieu ; souvent une portion du liquide tombé se réfléchit & produit de petites sphères pleines de liquide, qui surnagent & se meuvent avec une grande rapidité. (Voyez Globules vésiculaires.) D’autres fois, la goutte de liquide, en tombant, entraîne de l’air avec elle ; l’air remonte & sort de la masse, mouillée & enveloppée du liquide ; lorsque son action est assez forte pour rompre la viscosité de son enveloppe, l’air se dégage ; dans le cas contraire, l’enveloppe le maintient, & il se forme une ampoule qui surnage.

On distingue facilement les ampoules pleines d’air, des globules de liquide. La forme des premières est toujours hémisphérique ; la forme des secondes est toujours globuleuse. Les ampoules d’air sont, en quelque sorte, fixées au liquide, elles n’ont que peu ou point de mouvement ; les globules d’eau, au contraire, se meuvent avec une grande vitesse.

Toute espèce de corps tombant sur un liquide peut produire des ampoules, lorsqu’il est environné d’air, & qu’il abandonne son air dans le liquide ; on en produit facilement en faisant passer un courant d’air à travers un liquide.

Lorsque l’air qui sort du liquide est peu abondant, que les hémisphères peuvent se séparer les uns des autres, ils constituent des ampoules ; mais lorsque les vésicules d’air se succèdent & qu’elles se réunissent en grand nombre, comme dans l’eau de savon, à travers laquelle on fait passer un courant d’air, alors elles produisent une masse à laquelle on donne le nom d’écume. Cette écume aérienne se forme facilement dans tous les liquides visqueux, & particulièrement dans ceux qui fermentent. Voyez Écume, Mousse, Fermentation.

Ampoule de verre : petite bouteille mince, soufflée au bout d’un tube de verre.

Ces ampoules ont différentes configurations, en raison de la destination qu’on leur donne. Quelques-unes ont la forme d’une larme, d’autres celle d’une sphère, d’autres d’une bouteille avec un long col. Plusieurs de ces ampoules, celles que l’on emploie pour des expériences de physique, sont petites, minces, & peuvent être brisées facilement ; d’autres, celles que l’on emploie en chimie, sont des vases d’une capacité indéterminée, mais qui doivent avoir le ventre comme une bouteille, une burette ; c’est pourquoi on donne ce nom aux vaisseaux qui ont un gros ventre, comme les cucurbites, les récipiens, les ballons. Voyez ces mots.