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ALMANACH, de l’arabe manah, ſupputer, précédé de al, le ; ephemeris ; kalender. Calendrier où ſont marqués les jours ou fêtes de l’année, le cours de la lune pour chaque mois, &c.

Nos almanachs modernes répondent à ce que les anciens Romains appeloient leurs faſtes.

ALMÈNE : poids de deux livres dont on ſe ſert pour peſer le ſafran dans pluſieurs endroits du continent des Indes orientales.

ALOMANTIE, de αλς, ſel, μαντεια, divination ; alomantia ; alomantie. Eſpèce de divination qui ſe fait par le ſel. Voyez DIVINATION.

ALTIN : petite monnoie de cuivre en uſage dans la Poméranie, dans le Danemarck & dans la Livonie : ſa valeur & ſes diviſions varient dans chaque pays. Il en faut :

Dans le duché de Poméranie 144

Dans la Poméranie ſuédoise 192

Dans le Danemarck 336

Dans la Livonie 64

pour faire le rixdaler ; mais chacun de ces rixdalers a différentes valeurs. (Voyez RIXDALER.)

La valeur de l’altin, en argent de France, eſt :

Livre. Franc.

Dans le duché de Poméranie, de 0,026 0,0256

Dans le Danemarck, 0,0166 0,0164

Dans la Livonie, 0,0592 0,0585

ALUDEL ; capitellum ſublimatum ; aludel ; sub. maſ. Pots ou chapiteaux ouverts par leurs parties inférieure & ſupérieure, & qui peuvent s’emboîter ou s’appliquer exactement les uns ſur les autres, en ſorte qu’ils forment un tuyau plus ou moins long, ſuivant le nombre d’aludels dont ils ſont compoſés.

Le pot ou l’aludel qui termine ce tuyau par en haut, doit être fermé par la partie ſupérieure, & n’avoir qu’un petit trou.

On emploie ces vaſes pour différentes ſublimations & volatiliſations, mais ſurtout pour celle du ſoufre & du mercure.

ALUMINE ; alumina ; alaunerde ; ſubſt. fém. L’une des neuf terres que l’on a regardée long-temps comme ſimple, & que l’on croit maintenant compoſée.

Cette terre eſt blanche, ſans ſaveur, happe à la langue & au palais en abſorbant l’humidité ; ſa ſaveur eſt terreuſe ; elle eſt ſans odeur : ſa peſanteur ſpécifique eſt, d’après Kirwan, de 2,000.

Expoſée à la chaleur, l’eau de la combinaiſon ſe volatiliſe, & ſes molécules ſe rapprochent : ce rapprochement ſe continue même après avoir laiſſé échapper toute ſon eau, ce qui a lieu à la température de 130 deg. de Wedgwood ; ainſi, en l’échauffant davantage, elle ne diminue plus de poids, quoique ſon volume diminue encore. Cette propriété de l’alumine, de diminuer de volume par la chaleur, l’a fait employer par Wedgwood dans la conſtruction de ſon pyromètre.

L’alumine eſt inſoluble dans l’eau ; cependant elle ſe combine facilement avec ce liquide, & le retient aſſez fortement.

Une des propriétés caractériſtiques de l’alumine humide, eſt d’avoir du liant & de la ténacité ; mais lorſqu’elle a été fortement calcinée & qu’elle a acquis au feu une grande dureté, ſi on la porphyriſe ou qu’on l’humecte d’eau, elle n’acquiert plus la ténacité qu’elle avoit auparavant.

Refroidie au-deſſous de zéro, l’alumine laiſſe échapper une plus grande quantité d’eau que les autres terres.

Combinée avec l’acide ſulfurique & un alcali, elle produit l’alun : c’eſt du nom de cette ſubſtance, qui eſt connue depuis long-temps, & qui la produit ordinairement, que l’on a formé celui d’alumine.

Thenard annonce que l’on trouve de l’alumine naturelle près de Halle. Fourcroy, Simon & Bucholz ayant analyſé cette ſubſtance, & l’ayant trouvée compoſée de :

Fourcroy. Simon. Bucholz.

Alumine 45 32,5 31

Acide ſulfurique 14 19,25 21,5

Chaux 14 0,35 2

Fer 0,45 2

Silice 4 0,45 2

Muriate de chaux 4

Eau 27 47 45

90 100 99,5


Klaproth en a conclu que la prétendue alumine pure de Halle étoit une ſubſtance compoſée ; que s’il exiſtoit une alumine pure, ce devroit être le ſaphir, qui contenoit 98,5 d’alumine, 1 d’oxide de fer, & 0, 5 de chaux.

Pour obtenir l’alumine, on diſſout l’alun dans l’eau : on y ajoute de l’ammoniaque juſqu’à ce qu’il ne ſe forme plus de précipité ; on filtre & on fait ſécher. Comme ce précipité retient toujours de l’acide ſulfurique & de la potaſſe, on ſépare ces ſubſtances en diſſolvant le précipité dans de l’acide muriatique, & laiſſant évaporer juſqu’à ce qu’une goutte de liqueur ſoit criſtalliſée par refroidiſſement ; on fait alors criſtalliſer le tout, & on en retire les criſtaux à meſure qu’ils ſe forment. On fait évaporer de nouveau la liqueur reſtante pour obtenir une ſeconde criſtalliſation : on décompoſe le muriate d’alumine par l’ammoniaque, on lave avec ſoin l’alumine précipitée, & on la fait ſécher.

Sauſſure a remarqué que ſi l’alun eſt diſſous dans une petite quantité d’eau, l’alumine précipitée a une couleur blanche ; qu’elle eſt friable, tres-ſpongieuſe, & happe fortement à la langue : il la nomme alors alumine ſpongieuſe.

Mais lorſqu’elle eſt diſſoute dans une grande