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à la gangue, présentèrent à Haüy tous les caractères du phosphate de chaux. Ce phosphate, trouvé dans le beril de Saxe, & l’analogie qui existe entre ses propriétés chimiques & celle que Trommsdorf attribue à l’agustine, le portèrent à croire que l’agustine & le phosphate de chaux n’étoient qu’une seule & même substance.


AHM, Aem, Am, Ame. Mesure pour les liquides, en usage dans l’Allemagne.

Communément l’ahm eſt de 20 vertels ou 80 masser. À Heydelberg, elle est de 12 vertels ou 48 masser. Dans le Wirtemberg, l’ahm eſt de 16 yem ou  160masser.

On divise ordinairement l’ahm en 4 ankers, l’anker en 2 stekans ou 32 mingles. L’ahm contient entre 250 & 260 pintes de Paris, ou 248,3 à 258,2 litres.

Pintes. Litres. L’ahm d’Amsterdam contient 162,4 151,3

Celui de Danemarck 157,1 146,4

Celui de Hambourg 152,1 141,6

Voyez LITRE.


AIGUEL, Aigail ; thau. Rosée qui tombe le matin dans les bois, les prés, les campagnes, la verdure. Voyez ROSÉE.


AIGUILLE FLOTTANTE ; acus fluctuens ; schweimmen nadel. Aiguille ordinaire que l’on place sur l’eau avec attention, & qui surnage & flotte sur ce liquide.

C’est un spectacle assez nouveau pour les personnes qui le voient pour la première fois, que des aiguilles d’acier dont la densité est sept fois environ plus grande que celle de l’eau, & qui surnagent & flottent sur ce liquide.

La cause de cette flottaison est due à l’air qui mouille & qui adhère à la surface des aiguilles, & à la résistance de l’eau. Dès que cet air est déplacé par l’eau ou par un autre liquide, les aiguilles se précipitent de suite.

Tout solide plongé dans un liquide le surnage, ou se précipite selon que sa densité est moindre ou plus grande que celle du liquide dans lequel il est plongé : ainsi, par cela seul que la nature des aiguilles est beaucoup plus dense que celle du liquide sur lequel on les place, elles devroient se précipiter au fond ; cependant lorsqu’on les y pose avec précaution, avec douceur, & que la face de l’aiguille qui doit être placée sur le liquide en est approchée bien parallèlement à la surface de ce dernier, on voit l’aiguille rester, flotter & se mouvoir librement.

Bien certainement, si l’aiguille étoit seule, elle devroit se précipiter ; mais comme elle est mouillée d’une couche d’air qui adhère fortement à sa surface, & que le volume total se compose de celui de la matière de l’aiguille, plus du volume de la couche d’air qui l’enveloppe, lorsque l’aiguille a peu d’épaisseur, il arrive presque toujours que la somme des deux volumes, comparée à la somme des poids des deux substances, produit une densité moyenne, moindre que celle de l’eau : alors l’aiguille surnage comme un corps plus léger que l’eau, & cela autant de temps que l’air reste adhérent à la ſurface.

Soit, par exemple, le volume de l’aiguille = , celui de l’air environnant = , le volume total sera =  : soit aussi la densité du liquide = , celle de l’aiguille = , celle de l’air = , la pesanteur totale de l’aiguille & de l’air environnant sera comme le poids du liquide correspondant au même volume =  ; il s’ensuit que, pour que le poids du volume de l’aiguille & de l’air qui l’environne soit égal à celui d’un même volume de liquide, il faut que l’on ait ou , & pour que l’aiguille surnage, on doit avoir  ; de là Si l’on fait , & , on aura . Ainsi, pour que l’aiguille surnage lorsque la densité est 7, celle de l’air & celle de l’eau 1, il faut que le volume de l’air qui environne l’aiguille soit plus grand que 6,0072, celui de l’air.

Dans tout ceci on a supposé que le liquide n’opposoit aucune résistance à la pénétration de l’aiguille, mais les molécules d’eau ont une sorte d’adhésion que l’aiguille est obligée de vaincre pour tomber ; ainsi, il n’est pas même nécessaire que le volume de l’air soit 6,0072 fois le volume de l’aiguille pour qu’elle puisse surnager. Si l’on vouloit déterminer rigoureusement le rapport qui doit exister entre le volume de l’aiguille & le volume de l’air environnant, afin que les aiguilles puissent flotter, il faudroit pouvoir connoître exactement la résistance du liquide : nous n’avons encore aucun moyen de l’apprécier. Voyez ATTRACTION APPARENTE.


ALBUGINÉE, adj. ; albugineus ; weisslicht. Expression adoptée par les anatomistes, pour désigner quelques membranes remarquables par leur consistance & leur blancheur.

Chauffier emploie spécialement ce mot pour désigner l’espèce qui constitue essentiellement les tendons, les aponévroses, les ligamens articulaires, &c.

La fibre albuginée est blanche, linéaire, cylindrique, tenace, rémittente, élastique, peu extensible ; elle s’altère difficilement dans l’eau froide, se gonfle, s’amollit, se fond dans l’eau bouillante, & paroît essentiellement composée