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AÉRIFORME, de αηρ, air, & forma, forme ; æriformes ; gaz artig. se dit de tous les fluides qui ont les propriétés physiques de l’air. Voyez GAZ.


AÉROGRAPHIE, de αηρ, air, γραφο, je décris ; aerographia ; beschreibung der luft. Description de l’air, traité de l’étendue de l’air. Il y a dans Caramuel une aérographie.


AÉROMANTIE, de αηρ, air, μαντεια, divination ; aeromantia ; aéromantie. Art de deviner par le moyen de l’air & des phénomènes aériens. Voy. DIVINATION.


AÉRONAUTE, de αηρ, air, νάντης, navigateur ; aeronauta ; aéronaute. Mot nouvellement créé pour désigner celui qui parcourt les airs dans un aérostat ou ballon.


AGASTE ; agastum ; agast. Pluie très-abondante qui survient tout d’un coup, comme dans les orages. Ce mot se joint ordinairement à eau, & l’on dit une agaste d’eau. Voyez AVERSE.


AGGLOMÉRATION ; agglomeratio ; verbindung durch knaulchen. Amasser, mettre en peloton ; état de ce qui est aggloméré.

On se sert de ce mot pour exprimer l’assemblage, l’amoncèlement des neiges, des sables, &c.


AGGLUTINATION ; agglutino ; agglutination. Action de réunir avec un gluten, une espèce de colle, des parties qui avoient été séparées. Voyez GLUTEN.


AGIOSIMANDRE, de αγιος, saint, ημαινω, j’indique ; agiosimandrum ; agiosimonder. Instrument de fer dont les Chrétiens grecs se servent au lieu de cloche pour indiquer les assemblées.


AGITO, Gito : petit poids dont on se sert dans le royaume de Pégu. Deux agiti font une demi-bisa, & la bisa 100 toccalis, c’est-à-dire, 2 liv. 5 onc. poids fort, ou 3 liv. 9 onc. poids léger de Venise.


AGNEL, Aignel : monnoie d’or que fit battre S. Louis, sur laquelle étoit représenté un agneau ou mouton. Cette monnoie étoit d’or fin à 59 au marc ; elle valoit 12 sous 6 deniers tournois ; ces sous étoient des sous d’argent qui pesoient environ autant que l’aignel. La livre tournois valoit 21,63 livre d’alors. Ceux que le roi Jean fit faire, étoient aussi d’or fin, mais ils étoient plus pesans de 10 à 12 grains que ceux de ses prédécesseurs ; ceux de Charles VI & de Charles VII ne pesoient que deux derniers, & n’étoient pas d’or fin.


AGRÉGÉ ; aggregatum ; agrégats. Les chimistes nomment ainsi un assemblage de molécules homogènes réunies par l’agrégation, ou mieux une quantité de parties combinées entr’elles, de manière que l’assemblage est toujours interrompu, comme, par exemple, dans un mur. Chaque partie de l’agrégé a ses limites & se laisse séparer.

L’agrégé consiste donc en grandeur non constante, ce qui fait que la limite de la partie précédente est toujours la limite de la suivante, & que ces parties sont toutes inégales ; c’est un tout résultant de l’union de plusieurs parties. Ainsi, une masse d’eau, un bloc de marbre, sont des agrégés. Les chimistes détruisent cette agrégation des corps solides, parce qu’elle s’oppose à l’attraction chimique. La trituration, la pulvérisation, l’action de la lime, sont les moyens que l’on emploie ; enfin, ils font usage de tous ceux qui sont capables de favoriser une séparation mécanique des parties. Voyez AFFINITÉ, ATTRACTION, DIVISION, SÉPARATION.


AGUSTINE ; agustina ; agustin. Substance qui a la propriété de former, avec les acides, des sels sans saveur[1] & que l’on a considérée comme une terre nouvelle.

Dans son état de pureté, elle est comme l’alumine.

Soit par la voie sèche, soit par la voie humide, elle n’est pas plus soluble dans les alcalis caustiques que dans les carbonates.

L’ammoniaque, tant caustique que carbonaté, n’exerce aucune action sur elle.

Elle ne retient que foiblement l’acide carbonique ; elle prend de la dureté, mais point de goût au feu ; elle s’unit volontiers aux acides, avec lesquels elle forme des sels qui n’ont point, ou presque point de saveur ; elle n’est point soluble dans l’eau.

La terre, endurcie au feu, se dissout dans les acides avec la même facilité que celle qui n’a point éprouvé de calcination.

Elle forme, avec l’acide sulfurique, un sel peu soluble & parfaitement insipide, lequel, lorsqu’on l’acidule, se dissout sans peine & se cristallise en étoiles.

Sursaturée d’acide phosphorique, elle donne naissance à un sel très-soluble.

Son acétite est très-peu soluble.

Trommsdorf ayant rencontré cette substance dans le beril de Georgein-stade en Saxe, il lui trouva des propriétés particulières qui n’existoient dans aucune autre terre, ce qui le détermina à en former une nouvelle terre, à laquelle il donna le nom d’agustine.

Vauquelin ayant reçu de Karsten des échantillons du minéral qui avoit produit l’agustine, le soumit à l’analyse, & n’y trouva[2] que de l’alumine, de la silice, de la chaux & du phosphate de chaux. Des cristaux en prisme hexaèdre tenant

  1. Annales de Chimie, tom. XXXIV, pag. 134.
  2. Ibidem, tom. XLVIII, pag. 136.