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forêts, de 100 perches carrées de 22 pieds chacune, & à l’are de la nouvelle mesure française, est de :

PAYS. ESPÈCE d’acre. ARPENS. ARES.

Angleterre. Légale 0,7929 40,49

Normandie Grande 1,6000 81,71

Commune 1,3450 68,47

Acre : monnoie de compte de quelques endroits des Indes orientales. Voyez LACRES.

Acre : poids dont on se sert dans plusieurs Échelles du Levant. Voyez ROTTE.


ACRIMONIE ; acrimonia ; schaerte. Piquant, aigre.

On dit qu’une chose a de l’acrimonie lorsqu’elle est piquante, corrosive : tels sont les alcalis, les acides, &c.


ACTION CHIMIQUE ; actio chymica ; chemische bewegung. Réunion de toutes les forces qui agissent dans les opérations chimiques, pour déterminer la composition & la décomposition des corps.

Pendant long-temps on a regardé ces affinités comme la cause principale & même unique de la composition & de la décomposition des corps.

Affinité vient du latin affinitas, formé de ad & de fines, près des limites, alliance. Les chimistes considèrent l’affinité comme la tendance que certaines substances ont à se combiner. Bergman lui a donné le nom d’attraction élective, parce que c’est une espèce de choix & de préférence, que les molécules d’une substance abandonnent celles auxquelles elles s’étoient jointes d’abord, pour s’unir à d’autres qu’elles affectoient davantage. On est convenu aujourd’hui de considérer les affinités comme des attractions exercées à de petites distances.

On distingue trois espèces d’attractions : 1o. celles qui s’exercent à de grandes distances ; c’est l’attraction universelle, c’est cette force en vertu de laquelle tous les corps de la nature s’attirent réciproquement en raison directe de leur masse, & en raison inverse du carré de leur distance ; 2o. les attractions à distance finie ; telles sont celles de l’électricité, du magnétisme ; cette action s’exerce, ainsi que la première, en raison inverse du carré de la distance ; 3o. les attractions à des distances infiniment petites & inappréciables, ou attractions moléculaires. Celles-ci se manifestent : 1o. dans la cohésion des molécules, quoiqu’elles ne soient point en contact ; 2o. dans la cristallisation ; 3o. dans la réfraction de la lumière, dans la faculté que les corps solides ont à être mouillés par les liquides, & par suite dans l’action capillaire ; 4o. dans toutes les combinaisons chimiques.

Différentes hypothèses ont été formées sur la loi de l’attraction moléculaire : les uns ont supposé qu’elle s’exerçoit en raison inverse du carré des distances, comme l’attraction universelle ; d’autres, comme les cubes, les quatrièmes puissances, &c ; les deux effets produits par l’attraction moléculaire, auxquels on a pu appliquer l’analyse : la réfraction & les phénomènes des tubes capillaires pouvant être calculés dans toute espèce de lois d’action, on n’a encore aucun moyen de déterminer celle qui existe. L’analogie conduit à préférer celle de l’inverse des carrés des distances, puisqu’elle a déjà été observée dans tous les phénomènes où elle a pu être présumée.

Il existe une attraction mixte qui pouvoit former une quatrième espèce d’attraction ; c’est celle des corps flottans sur l’eau, & qui s’exerce à distance sensible ; c’est aussi celle qui fait réunir deux plaques solides qui ont été mouillées : cette attraction n’est qu’apparente ; elle dépend de l’attraction moléculaire, qui donne au solide la propriété d’être mouillé par les liquides.

Guyton de Morveau & plusieurs autres chimistes distinguèrent cinq sortes d’affinités : 1o. d’agrégation, qui n’a lieu qu’entre des molécules de même nature, simples ou composées.

2o. Affinité de composition, qui unit des substances de nature différente, soit simples soit composées ; celle-ci se distingue en affinités de dissolution, de décomposition, de précipitation ; en affinités simples, doubles, compliquées.

3o. Affinité disposée, celle par laquelle on est obligé de faire subir à l’un des corps une décomposition ou une surcomposition.

4o. Affinité double, ou par concours, lorsque deux ou plusieurs composés échangent leurs parties constituantes.

5o. Affinité d’excès, quand deux composés étant en présence, un d’eux se surcompose d’un de ses principes.

Enfin, Berthollet y a réuni une sixième affinité qu’il nomme résultante, parce que c’est en effet la résultante de toutes les actions que les affinités particulières exercent dans un composé.

Après avoir mesuré, dans des expériences particulières, la force des affinités exercées par diverses substances les unes sur les autres ; après avoir classé les substances d’après l’ordre de leurs actions, & avoir exprimé par des nombres leur force réciproque, on fut étonné que, dans un grand nombre d’opérations chimiques, les résultats obtenus différassent de ceux que l’on devoit en attendre, soit d’après l’action partielle de chaque substance, soit d’après l’affinité résultante : alors on crut devoir reconnoître des anomalies aux lois des affinités, ou distinguer facilement quelques causes de ces anomalies, comme la chaleur, par exemple, dont on ne croyoit pas devoir introduire l’action sous le nom d’affinité, afin d’en déduire l’affinité résultante.

Un chimiste d’un ordre supérieur, Berthollet,