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succinique, sulfureux, sulfurique, tartarique ; mais il n’a pas encore été trouvé dans les acides benzoïque, fluorique, muriatique, ainsi que dans plusieurs autres.

Berthollet examinant l’hydrogène sulfuré[1], remarqua qu’il se comporte comme les acides, c’est-à-dire qu’il rougit la teinture de tournesol, qu’il se combine avec les bases alcalines, & forme avec elles des sels neutres, des hydrosulfures dont quelques-uns peuvent cristalliser : il a fait connoître la cristallisation de l’hydrosulfure de baryte. Vauquelin a fait connoître celle de l’hydrosulfure de soude. Berthollet remarqua encore que ces hydrosulfures, mêlés avec des dissolutions métalliques, changeoient de base ; que l’hydrogène sulfuré, décomposant les savons, prend la place de l’huile auprès des alcalis ; qu’il précipitoit en grande partie le soufre des dissolutions des sulfures de potasse ou de chaux, & qu’il tendoit à former, avec le reste, une combinaison triple.

Il dit ailleurs[2] : « Je ne rappellerai pas ici les observations que j’ai opposées à l’opinion de ceux qui prétendent que l’acidité est un attribut qui n’appartient qu’à l’oxigène. J’ajouterai seulement que l’hydrogène sulfuré ne contient point d’oxigène, & qu’il s’éloigne cependant très-peu, par ses propriétés acides, de l’acide carbonique qui, sur 100 parties, en contient à peu près 76 d’oxigène. »

Voilà donc une base, le soufre, qui est susceptible de produire deux acides différens, en se combinant avec l’oxigène & avec l’hydrogène : avec l’oxigène, il forme les acides sulfureux & sulfurique ; avec l’hydrogène, il forme les hydrogènes sulfurés, qui jouissent de toutes les propriétés des acides, & que les chimistes ont enfin classés parmi les acides.

Ces observations paroîtroient faire croire qu’il existe au moins deux principes acidifians, l’oxigène & l’hydrogène ; & ce qu’il y a de remarquable, ainsi que nous le verrons aux mots Potassium, sodicum, c’est que cet oxigène, que tous les chimistes avoient regardé comme le principe acidifiant, vient d’être reconnu comme étant également le principe alcalisant.

Dès lors que l’on a pu admettre plusieurs causes de l’acidité, quelques chimistes ont cherché à prouver que les acides muriatique & fluorique, dans lesquels on n’avoit pas encore pu trouver d’indice d’oxigène, ne devoient pas leur acidité à cette substance. Alors Gay-Lussac & Thenard ont remarqué ensuite[3] que l’on reconnoissoit trois états de l’acide muriatique : 1o. acide muriatique ; 2o. acide muriatique oxigéné ; 3o. acide muriatique suroxigéné ; & que l’état intermédiaire, celui d’acide muriatique oxigéné, jouissoit de différentes propriétés qui l’écartoient en quelque sorte des acides. Ils observèrent que l’on pouvoit expliquer tous les phénomènes que présente l’action du gaz muriatique oxigène sur les corps, en considérant ce gaz comme un être simple ou comme formé d’acide muriatique & d’oxigène. Dans le premier cas, l’acide muriatique seroit, comme l’hydrogène sulfuré, un composé d’acide muriatique oxigéné & d’hydrogène, & l’acide muriatique suroxigéné, comme l’acide sulfurique, un composé d’acide muriatique oxigéné & d’oxigène. (Voyez CHLORE.) Davy a adopté cette opinion.

Enfin, une nouvelle substance, récemment découverte par Courtois, vient d’être trouvée, par Gay-Lussac, susceptible de produire également deux acides différens : l’un avec l’hydrogène, l’acide hydriodique ; l’autre avec l’oxigène, l’acide iodique.

Les deux acides différens, obtenus en combinant le soufre & l’iode avec l’oxigène ou l’hydrogène, & la probabilité que les acides muriatique & muriatique suroxigéné sont dans le même cas, prouvent que l’acidité peut être le résultat de deux substances au moins, combinées avec différentes bases. Voyez ACIDE HYDRIODIQUE, ACIDE IODIQUE, ACIDE CHLORIQUE, ACIDE HYDROCHLORIQUE, HYDRO-SULFURE.


ACKER ; acra ; anker. Mesure des terres employée à Strasbourg. Cette mesure répond à 0,4098 de l’arpent des eaux & forêts ; elle produit 20,92 ares, nouvelle mesure. Voyez ARE, HECTARE.


ACLASTE, adj. (Optique) ; aclastus ; aclaste. Nom donné par Leibnitz aux figures qui ont les propriétés requises pour rompre les rayons de lumière, & qui cependant les laissent passer sans aucune réfraction. (Voyez Leibn. Opt., tome III, page 63.)


ACONITUS, d’ακονζιον, flèche, trait, javelot ; acontias ; aconites. Espèce de comète dont la tête est quelquefois ronde, quelquefois oblongue & grosse, & dont la queue est déliée, mais fort longue.


ACOUSMATE ; ακουσμα, que l’on entend ; acousmatum ; acousmate. Terme nouvellement inventé pour désigner un bruit de voix humaine & d’instrumens que des gens, dont l’imagination est frappée, croient entendre dans l’air.


ACRE, du saxon acker, champ ; acra ; acker. Mesure de terre employée comme l’arpent en Angleterre & en Normandie.

Ces acres ont chacun 160 perches du pays. Leur valeur, rapportée à l’arpent de France des eaux &

  1. statique chimique, tom. II, pag. 67.
  2. Annales de Chimie, tom. XXV, pag. 357.
  3. Mémoires de la société d’Arcueil, tom. II, pag. 357.