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AQU-ARB
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Londres pourroit en donner bien davantage, comme le prouve M. de Fer, en propoſant d’amener la rivière de Lew à Londres : on épargneroit par là le charbon de terre qui par-tout commence à devenir beaucoup moins abondant. En effet, ſi les machines à feu ſe multiplioient avec profuſion, & que chaque machine conſommât ſeulement 27 pieds cubes de charbon tous les jours, les mines les plus riches s’épuiſeroient. Auſſi n’y a t’il plus qu’une pompe à feu qui ſoit à Londres dans une pleine activité.

M. Brulé s’eſt enſuite occupé à renouveler le projet d’amener à Paris la rivière de Beuvronne, qui peut fournir 1 800 pouces d’eau, & que l’on prendroit entre Claye & Greſſy, à 13 milles à l’Orient de Paris : elle peut arriver 95 pieds au-deſſus des eaux de la Seine.

Ces divers projets auroient ſans doute été mis en pratique à cauſe de leur utilité & de leur grande économie dans les frais de conſtructions ; mais diverſes circonſtances politiques où s’eſt trouvée la ville de Paris, en ont ſuſpendu l’exécution pour quelque temps.

Aqueducs ſouterrains, pour nettoyer les foſſes. Voyez le mot Fosses, vers la fin de l’article. On a déja parlé ci-deſſus des aqueducs ſouterrains des Romains & de quelques-uns de ceux des peuples modernes.

Aqueduc. (dans l’oreille) C’eſt un conduit long & étroit qui paſſe obliquement de la caiſſe du tambour juſque dans le palais. Ce canal, en partie cartilagineux & en partie membraneux, ſe termine dans la bouche par une ouverture aſſez grande à côté de la luette & proche les fentes qui ſont aux narines. La communication du palais à cette cavité eſt ſenſible, en ce que ceux qui prennent du tabac en fumée le rendent quelquefois par les oreilles, & que ceux qui ſont ſourds entendent quand on leur parle dans la bouche. Voyez Caisse du tambour.

AQUEUSE, Humeur aqueuse. Cette humeur qui remplit la partie antérieure de l’œil, eſt ainſi appelée, parce qu’elle paroît avoir la fluidité de l’eau : c’eſt elle qui fait avancer la cornée un peu hors de l’orbite, pour recevoir les rayons qui viennent directement & obliquement. Sa liquidité ſert pour opérer la réfraction des rayons de lumière qui entrent dans l’œil, & pour y laiſſer nager l’uvée qui ſe doit dilater & reſſerrer. Cette humeur couvre la criſtalline par devant & la seule partie antérieure de la vitrée, laquelle eſt autour du criſtallin. On a obſervé qu’elle laiſſe par l’évaporation un ſel lixiviel & qu’au goût elle eſt un peu ſalée ; elle s’évapore promptement & toujours après la mort. D’un autre côté, il eſt très-conſtant qu’elle ſe régénère. Voyez Humeur aqueuse.

Aqueux (météores.) (Voyez Météores aqueux.)

Aqueux. Ce mot eſt employé pour ſignifier toute ſubſtance qui contient beaucoup d’eau. Ainſi on dit que les laitues, le pourpier, les poirées ; ſont des plantes aqueuſes, des remèdes aqueux, que les raiſins, les pommes, les pêches, ſont des alimens aqueux. Quelquefois on diſtingue par ce mot d’aqueux, les ſubſtances qui participent à la nature de l’eau : dans ce ſens, on dit l’humeur aqueuſe de l’œil, les parties aqueuſes du lait.

AQUILON. C’eſt, ſelon le plus grand nombre des auteurs, le vent du nord-eſt ; ſavoir, celui dont la direction eſt entre le vent du nord & le vent de l’eſt. D’autres, en petit nombre, donnent ce nom au nord-nord-eſt. Voyez Vent.

ARA

ARACHNOÏDE. Ce mot dont l’origine vient de deux mots grecs qui ſignifient forme de toile d’araignée, eſt employé pour déſigner une membrane mince & tranſparente qui règne entre la dure-mère & la pie-mère, & que l’on croit envelopper toute la ſubſtance du cerveau, la moëlle allongée, la moëlle de l’épine.

Arachnoïde ou Criſtalloïde, ou Capſule du criſtallin. C’eſt une tunique très-mince qui enveloppe l’humeur criſtalline de l’œil. L’arachnoïde eſt adhérente par ſa partie poſtérieure à la tunique vitrée : elle a trois uſages, lo. de retenir le criſtallin dans le chaton de l’humeur vitrée, & d’empêcher qu’il ne change de ſituation ; 2o. de ſéparer le criſtallin de l’humeur aqueuſe, & d’empêcher qu’il n’en ſoit continuellement humecté ; 3o. les vaiſſeaux lymphatiques fourniſſent une liqueur qu’ils dépoſent dans ſa cavité pour rafraîchir continuellement le cristallin. V. Petit. Mém. de l’Acad. 1730, p. 622.

ARATUS, poète du temps de Ptolomée-Philadelphe, naquit dans la Cilicie, & fut un des courtiſans d’Antigonus, roi de Macédoine, pour lequel il compoſa ſon poème grec, intitulé les Phénomènes, dans lequel il décrit les figures des conſtellations, leurs ſituations dans la ſphère, l’origine des noms qu’elles portoient en Grèce & en Égypte, les fables qui y avoient donné lieu, le lever & le coucher des étoiles, d’après les livres d’Eudoxe, & il indique la manière de reconnoître les conſtellations par leur ſituation reſpective, comme on le verra à l’article Constellation. Cicéron traduiſit, dans ſa jeuneſſe, ce poème grec en vers latin ; Germanicus-Céſar en fit autant. Ce poète phyſicien fleuriſſoit vers l’an 270 avant J. C.

ARB

ARBRE. On ſe ſert quelquefois de ce mot pour déſigner l’axe d’une machine ; d’autre fois pour indiquer la partie principale qui ſoutient une machine.

ARBRE DE DIANE : c’eſt le nom que l’on donne à une eſpèce de criſtallisation en forme de végé-