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verture, ſans courir riſque d’avoir à leur foyer des images colorées.

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ABSCISSE. Ce mot qui vient d’abſcindere, couper, ſignifie, en géométrie, une eſpèce de ligne coupée ; c’eſt une partie quelconque de l’axe d’une courbe, compriſe entre l’ordonnée & le ſommet de la courbe. Les ordonnées à l’axe d’une courbe ſont des lignes droites tirées ſur l’axe de chaque point de la courbe perpendiculairement, ou même obliquement, mais avec la même obliquité. La portion de l’axe compriſe de l’autre côté, entre la même ordonnée & le ſommet oppoſé, ſe nomme co-abſciſſe. On appelle co-ordonnées l’abſciſſe & l’ordonnée conſidérées enſemble. Dans la figure I, les lignes F G, H I, K L, ſont des ordonnées de la courbe A, B, C ; & les portions B D, B E, B M, ſont les abſciſſes correſpondantes.

C’eſt par le rapport conſtant qui ſe trouve entre une certaine fonction de chaque ordonnée & une certaine fonction de ſes abſciſſes correſpondantes, qu’on détermine la nature de la courbe, & qu’on en découvre les propriétés.

Dans le cercle, le quarré de la demi-ordonnée eſt égal au rectangle formé par l’abſciſſe & le reſte du diamètre. Dans la parabole, les quarrés des ordonnées ſont entr’eux comme les abſciſſes. Dans l’ellipſe, les quarrés des ordonnées ſont entr’eux comme les rectangles des abſciſſes correſpondantes ; dans l’hyperbole, les quarrés des ordonnées ſont entr’eux comme les rectangles des abſciſſes correſpondantes. De plus longs détails appartiennent au dictionnaire de mathématiques.

ABSIDES, ce mot qui eſt employé dans l’aſtronomie phyſique, eſt moins uſité que le terme d’apſide ; c’eſt pourquoi nous renvoyons à ce dernier mot. Il ſuffira de dire ici que les abſides ſont les deux points qui, dans l’orbite d’une planète, déterminent l’aphélie & le périhélie, c’eſt-à-dire, ſa plus grande & ſa plus petite diſtance du ſoleil.

ABSOLU, mouvement abſolu. Par le terme de mouvement, on entend le paſſage d’un lieu dans un autre. Le mouvement abſolu ne peut être connu, ſi on ne conſidère le lieu en lui-même, & celui-ci eſt abſolu ou relatif comme le mouvement. Le lieu abſolu eſt le lieu premier des corps, lieu qu’on doit, quel qu’il ſoit, conſidérer comme immobile ; car ſi ce lieu eſt conçu comme tranſporté avec le mobile, on ne pourra avoir aucune idée du mouvement. Ce lieu peut être, ſelon les uns, l’immenſité de Dieu, ſelon d’autres, un vaſte eſpace qui en diffère, & qui eſt propre à recevoir tous les corps, ſoit qu’il exiſte réellement comme tel, ſoit qu’il ne ſoit qu’un être abſtrait. Ce lieu abſolu ayant une ſorte d’étendue, & comprenant pluſieurs parties, on conçoit facilement qu’un mobile qui eſt ſucceſſivement tranſporté d’une partie à l’autre de ce lieu abſolu, eſt ſoumis à un mouvement abſolu & indépendant de notre penſée. C’eſt la manière la plus ſimple & la plus facile de ſe former une idée du mouvement abſolu.

Le lieu relatif n’eſt autre choſe que la ſuite & l’arrangement des corps qui nous environnent ; & le mouvement relatif doit être conſidéré par rapport à ces corps ambians ; c’eſt le tranſport du mobile du voiſinage de quelques corps environnans vers celui d’autres corps, dont il étoit d’abord plus éloigné. Ce mouvement relatif peut être réel ou apparent. Il eſt réel, lorſque le mobile, en changeant ainſi de lieu relatif, change encore de lieu abſolu, & correſpond ſucceſſivement à différentes parties du lieu abſolu. Le mouvement relatif n’eſt qu’apparent, lorſque le mobile conſtamment a la même partie d’un lieu abſolu, quoiqu’il ne ſe trouve plus dans le voiſinage des mêmes corps environnans où on l’avoit d’abord ſuppoſé. Afin d’éclaircir ces vérités par des exemples, nous dirons que le mouvement d’un homme aſſis dans un bateau, que le courant de l’eau entraîne, eſt premièrement abſolu, puiſqu’il correſpond à différentes parties de l’eſpace ou lieu abſolu ; qu’il eſt encore relatif & réel, puiſqu’il fait parcourir au mobile une ſuite de corps environnans, s’approchant ſucceſſivement des uns, & s’éloignant, dans le même rapport, d’autres dont il étoit d’abord plus proche. Mais ſi on ſuppoſe que cet homme, au lieu d’être aſſis, ſe meuve de la proue à la poupe avec une vîteſſe égale à celle du bateau qui eſt porté par le vent, ou par un courant en ſens contraire, alors cet homme a un mouvement qui n’eſt point abſolu ni réel, mais ſeulement apparent & relatif aux différentes parties du bateau ; il a paſſé de la proue à la poupe ; mais il n’a pas changé réellement de place dans le lieu abſolu, puiſqu’il ſe trouve en effet dans le même point du lieu abſolu, & conſéquemment dans le même point, reſpectivement aux autres corps environnans qui étoient en repos. On pourra donc regarder comme vrai ce paradoxe, qu’un corps peut ſe mouvoir très-vîte, parcourir un eſpace, & néanmoins être dans un repos abſolu, ou n’avoir pas réellement changé de place. Voyez les articles Mouvement & Relatif.

ABSORBANT, ce mot eſt maintenant uſité pour déſigner certaines fonctions relatives à l’économie animale & à l’économie végétale. On ne doute plus à préſent qu’il y ait dans le ſyſtême animal des vaiſſeaux abſorbans, & d’autres qui ſoient exhalans. Sur toute la ſurface du corps d’un animal quelconque, on remarque une infinité de très-petits orifices qu’on nomme pores, pores abſorbans, & qui répondent aux veines. L’exiſtence de cette multitude de pores étant démontrée par l’obſervation directe du microſcope, & par pluſieurs effets, tels, par exemple, que la ſueur & la tranſpiration inſenſible, il ſera facile d’expliquer comment on peut introduire par ces pores, dans les routes de la circulation, pluſieurs ſubſtances différentes, en employant la voie des fric-