Page:Encyclopédie méthodique - Musique, T2.djvu/11

Cette page n’a pas encore été corrigée



H.

H. Cette lettre désigne le si naturel dans la nomenclature des Allemands.

A B C D E F G H

la sib ut ré mi fa sol si.


HARMATIAS. Nom d'un nome dactylique de la musique grecque, inventé par le premier Olympe phrygien. (J. J. Rauffeau.)

HARMODIE. Chanson en l'honneur d'Harmodius & d'Aristogiton.

HARMONICA. Instrumentde mufique,. ainfi nomméparce que tous les (ons qu'on en tire ont quelquechoie de pur & de céleflequi tient de la naturedestonsharmoniques. Il y a plufieursmanièresde fabriquercet inftru- rïient. La moinsrecherchéecft celled'établirdeux octavesde verresou gobeletsfur unetable difpofée pourlesrecevoir, & qu'onaccordeen y mettantplus ou moinsd'eaupour les baillerquand ils font trop hauts.Onlejoue;ivecundoigtmouillé,qu'onpromène légèrementlur la circonférencedu borddu verre. L'harmonicade Franklinfc compofed'un cylin- dre auquelon adaptedes vafesde verre qui ont la forme d'une foucoupeou d'un compotier.Il en cft quelques-unsqui ont desclaviers. Cet infttumentmélancoliquen'eftproprequ'à ren- dre des morceauxlents, &cne peut être entenduque pendantun tempstrès-limité, fansquoi il en réfulte de l'ennuiou desmauxde nerfs. Placéà propos, il eft d'un effetmerveilleux,& une ame tendre& fenfiblene peut être frappéede fes fons, fanséprouverl'émotionextraordinaired'un bonheurmêléde trtftcfle. ( De Momigny.) HARMONIE, f. f. Le fens que donnoientles Grecs à ce mot, dans leur mufique, eft d'autant moinsfacileà déterminer, qu'étant originairement un nompropre, il n'a pointde racinespar lefquelles on puiflele décompoferpour eu tirer l'étymologie. DanslesanciensTraitésqui nousreftent, ['harmonie patoîtêtre la partiede la mufiquequi a pourobjetla fucceffionconvenabledesfons, en tant qu'ilsfo.it aigusou graves, par oppofitionaux deuxautrespar- ties appeléesrytlimica& metrica, qui fe rapportent aux temps&à la mefure: ce qui laideà cette conve- nance uneidéevague& indétermiuéequ'onne peut fixerqueparuneétudeexpreiTedetouteslesrèglesde l'art; & encoreaprèscela, l'harmoniefera-t-ellefort difficileà diftingutrdelamélodie,à moinsqu'onn'a- joute à cettedemie'.elesidéesde rhythme&de me- fure, fans lefqoels,en effet, nullemélodiene peut Mufique. Tome II. avoirun carafrtredéterminé; au lieu que Tkarmûnie a te fien pat elle-même, indépendammentde toute autrequantité.(Voyez Mélodie.) On voitpar un patTagede Nicomaque&par d'au- tres, qu'ilsdonnoientautliquelquefoisle nomd'Aar- monicà la confonnancede l'octave, 5cauxconcerts- de voixSed'inltrumcnsqui s'exécutoientà l'octave, & qu'ilsappeloientpluscommunémentanliphonies. L'harmonie,félon les Modernes,eft une fuccef- fiond'accordsfélonles loisde la modulation.Long- tempscetteharmonien'eut d'autresprincipesque des lèglesprefqu'atbitraircsou fondéesuniqument fur l'approbationd'uneoreilleexercée, qui jugeoitdola- bonneou mauvaifefucceffiondes confonnances, & donton mettoitenfuitelesdécidonsen calcul.Mais. , le P. MerfenneSeM. Sauveurayanttrouvéque tout fon, bienque fimpleenapparence,écoittoujoursac- compagnéd'autresfonsmoinsfcnfibhsquiformoient avecluil'accordparfaitmajeur,M. Rameaueft parti decette expérience, & en a fait la bafe de ton fyf- tème harmoniquedont il a remplibeaucoupde li- vres, &qu'enfinM. d'Alemberta prisla peined'ex- pliquerau public. M.Tartini, partantd'une autre expérienceplus neuve,plusdélicate8cnon moinscertaine, eft par- venu à desconclurionsaffcifemblable»par un che- mintout oppofé.M. Rameaufait engendrerlesdef- fuspar la baffe; M. Tartinifait engendrerla baffe parlesdeflus:celuici tire ['harmoniedela mélodie,. & le premierfait tout le contraire. Pour déciderde laquelledes deux écolesdoiventfortir les meilleurs, ouvrages,il ne faut que favoirlequeldoit être fait pourl'autre, du chantou.de l'accompagnement.On trouveraau mot Système un courtexpoféde celui deM. Tartini, Je continueà parlericidans celuide M. Rameau,que j'ai fuividans tout cet ouvrage, commele feuladmisdansle paysoù j'écris. Je doispourtantdéclarerque ce fyftème,quelque ingénieuxqu'il foit, n'eftrien moinsque fondéfurla nature,commeil le répètefansceiTe; qu'il n'eftéta- bli que fur des analogies& desconvenancesqu'un hommeinventifpeut renverferdemainpar d'autres plus"naturelles;qu'enfin,desexpériencesdontil le dé- duit, l'une eft reconnuefaufle, & l'autrene fournit pointles conféquencesqu'il en tire. En effet, quand cet auteura voulu décorerdu titre de démonjlration lesraifonnemensfurlefquelsil établitfa théorie,tout le mondes'eft moquéde lui; l'Académiea haute- ment défapprouvécette qualificationobreptice, & M. Eflève, de la Sociétéroyalede Montpellier, lui a fait voir qu'à commencerpar cettepropofition, que, dans la loi de la nature, lesoctavesdesfonsles . repréfeccent& peuventfe prendrepour eux, il n'y A