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DISCOURS

des signes ; ce que les observations modernes ont confirmé. Enfin il sentit le défaut de la théorie de Ptolomée sur la précession des équinoxes ; il trouva, comme Hyparque, que le mouvement apparent des étoiles fixes d’occident en orient, étoit d’un degré en 70 ans. On sait qu’il étoit Gouverneur de Syrie, & qu’il fit ses observations en partie à Antioche, en partie à Aracte, ville de la Mésopotamie.

Les Arabes portèrent le goût des Mathématiques dans tous les pays Sciences en Espagne. soumis à leur puissance. Elles fleurirent pendant long-tems en Espagne. On y trouve Arsachel, qui fit quelques corrections aux tables An. de J. C. 1080. d’Albategnius. On lui attribue le Recueil, intitulé : Tabulœ Toledanœ. Si, comme on le croit, il a découvert, dans le mouvement du soleil, certaines inégalités dont les observations modernes & la théorie Neutonienne ont depuis constaté l’existence, il doit passer pour un Astronome très-exact & très-attentif.

An. de J. C. 1100. Alhazen vivoit aussi en Espagne ; il a laissé un Traité d’Optique, où l’on trouve le premier essai de théorie qu’on ait donné de la réfraction & du crépuscule. On prétend qu’il n’a fait que traduire ou commenter un ouvrage que Ptolomée avoit écrit sur la même matière : ouvrage cité par d’autres Écrivains Arabes, & aujourd’hui perdu. Quoi qu’il en soit, il est certain que les anciens & Ptolomée lui-même n’avoient point égard à l’effet des réfractions dans les observations astronomiques ; & du moins Alhazen a la gloire d’avoir indiqué cet effet.

An. de J. C. 1120. Averroès, célèbre Médecin de Cordoue, abrégea & commenta l’Almageste de Ptolomée. Il étoit très-savant, pour son tems, dans la Physique, la Médecine & les Mathématiques.

Les Chrétiens, qui, dès le X.e siècle, avoient commencé à chasser les Arabes de quelques parties de l’Espagne, ne dédaignèrent pas de s’instruire parmi ces mêmes Maures dont ils abhorraient la Religion. Alphonse commence à régner en 1252 et meurt en 1284. Quand Alphonse X, Roi de Castille, voulut établir dans son Royaume une espèce de Collège ou de Licée, pour l’avancement de l’astronomie, il fut obligé d’en confier la principale direction à des Arabes. Il observoit & calculoit lui-même avec eux : ce travail commun produisit les fameuses Tables Alphonsines, plus exactes & plus complètes que toutes les précédentes. L’étude de l’Astronomie se maintint pendant quelque tems dans la Castille, après la mort d’Alphonse.

Les intérêts de l’ambition, à qui rien ne résiste, finirent par rompre toute communication entre les Chrétiens & les Maures, & plongèrent l’Espagne dans les plus profondes ténèbres. À mesure que les victoires des premiers se multiplioient, les Sciences alloient