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A.


ABATTEMENT, f m. C’est un sentiment I profond d’ìmpuiífance ou de regrets. II succède ordinairement aux accès d’un. violent désespoir y mais les effets en font très-diíférens, quoique la cause en soit la même. L’un est une fureur aveugle dont lés mouvemens .inconsidérés menacent ceuxmêmes qui n’en font pas Tes objets ; l’autre est une tristesse morne, qui ne veut point se communiquer ni se soulager par des mouvemens emportés. Dans le désespoir , Thomme cherche à écarter le sentiment qui TaffligeouThumilie, par les actes apparens d’une vaine puissance fur les objets qui Tentourent : ’ dans Yabattement, il rejette cètte consolation illusoire, Sc considère en silence, mais en l’exagérant,’ toute l’étendue du mal qui T affecte. C’est-là seujement que la douleur commence , que rien ne Tadoucit óu la trompe. II inspire peu la compassion , parceqiTil lie lui offre point le tableau’ des souffrances profondes qu’il endure , & ilhv fatigue par son opiniâtreté à. refuser les secours qu’elle lui offre. Gctte résistance ne peut- donner un air de "force. & de fermeté à ce sentiment, qui.est le comble de li foiblesse. Les âmes passionnées , ’qui s’attachent à la poursuite d’un objet, sont sujettes à tomber dans Yabattement. Elles avoient mis toute Teur espérance de félicité dans.un objet qui leur échappe ; ellès ne voient plus ceux que la nature a formés avec une aimable diversité, pour entreten’r Thomme au moins dans Tespérance. h’abattement est l’état le plus contraire au vcéu ie cette mère prévoyante. Elle n’a multiplié Tes divers ouvrages -aurour de rious , & n’a ouvert notre coeur, à leurs impressions que pour prévenir Teffet accablant que nous causeroit la perte de.quelques uns. L’homme passionné rend.inutilespour-lui ces teridres foins. L’univers ne lui présente qu’un objet dont la possession attire tous ses voeux, dont la perte éteint toutes scs_espéttnces.

IJ arrive souvent que plusieurs fentimens

paroissênt partager le coeur d’un homme. • L’un d’eux ne péut être satisfait , &.il ne cherche point de consolation dans les autres- ; c’est.que dans Ia réalisé un, sens absorboit routes les facultés de son coeur. ,Quand les soiris de : Tamitié’ ne .consolent pas, au moins lentement., d’une perte irréparable que liamour a, faite, c’est que, cette dernière passion a exclu Tâutref Le désespoir rie peut durer long-tems, La violence même Tépuise* :& Je détruity L’abattement, qui, cpmm’e jé f ai déjà dit, lui succède ordi-, . «jurement» ne peut durer non-plus , parce qu’il, ífrDppofp 3 deú^ mobiles trop pulssans, Y<tmgnrpropre &r. [’espérance dont faction ne peut être-, long-tems interrompue. 11 ne faut pas en conclure* qu’il n’ait point de suites funestes. Souvent se triste influence a usé les ressorts physiques qui ont besoin d être entretenus par des sensations auxquelles 011 s’est refusé dans Yabattement, Sc dont la foiblesse cause presque toujours celle des actions morales. Souvent auíli Yabattement, en rompant tous les liens qui attachent Thomme à ses semblables , lui" a laissé voir tous les vices qu’un sentiment de bienveillance voiloit. Peut^être " il s’áítachera à ces tristes découvertes faites, il est vrai, fans passion, mais dans le trouble de, son esprit. Les vrais misanthropes, non pas ceux qui haïssent le genre humain, ce font des monstres," mais ceux qui le méprisent ont formé Jeíir fatïl f stême au milieu des lêveries sombres d’un abattement qu’avoit occasionné une passion violente. Brutus n’eut qu’une passion, 8c ce fut la plus noble de toutes , l’amour de sa patrie. II lui sacrifia tous les fentimens qui pou voient diviser son coeur. II ne put sauver sa patrie ,’après lui avoir immolé úne- victime bien chère , Sc Brutus éx-r pira en prononçant ces affreux ’..blasphème : «. Q :’

! vertu , tu ires qu’un phantóme »». Koy.AFFi.ic- ? 

TION’, CHAGRIN & DÉSISPOIR. ’ A ACARIATRE,f. m. C’est le caractère d’un esprit prompt, ardent & inquiet, qui s’étonne du calme qu’il voit aux autres, 8c le trouble par des reproches rçmplis d’aigreur. II entre peu de méchanceté dans ce caractère- ; il est très çom- , parible avec un bon cçeur, il agit mêmè souvent avec lui} mais if en rendles soins incom- , modes 8c les conseils insupportables. Use montre peu dansla société, parce que les objets qui s’y présentent sont trop’ indifférens pour exciter fa fâcheuse activité. II est. plus particulièrement le fléau de la vie domestique. 11 veut y entretenir Tordre , & il y détruit Ia paix. Comme il lui .faut un prétexte & un aliment continuel, il exige la plus sublime perfection dáns les moindres détails, espérant bien ne la rencontrer jamais. II a souvent Taccent de la colère , souvent même il er% pretìd toute Tirripétuosite’, lorsqu’on répond par un froid dédain à ses vains emportemens. Ce caractère est plus communément celui des femmes. L’extrême mobilité de leur imagination,une sensibilité trop délicate , pour .n’être pas inquiète, font :1e.-premier germe de ce défaut qui s’accroît tous les jours en elles des chagrins & dès | peines que le temsleurappprte .Ce germeest çaclié | [ong-terus, Sç non pas étouffé par lá cor.|r ;únt§ " - " A*