Castille ; il se ftsnala plus encore que fon p^« & ,
par Tordre d* Alphonie-le-Grand , il fit conftruire la
TîÛe de Burges. Au refte, cette dignité de comte
de Caftille n*étoit ni unique , ni indivifible : car on
fait que du temps même de don Diègue » fils de
Rodrigue, il y avoir plufieurs feigneurs qui prenoient
le titre de comtes de CaftilU , tels que don
Almondare,furnommé cbLtnc ;don Nugno Fernandez ,
don Fernand Anfinez. D eft vrai que ceux-ci ne
tenoient ni leur titre,ni leur autorité des rois tfOviedo ,
fous la protedion defquels ils étoient feulement.
Peut-ètre,& cela eft très-probable, que celui qui étott
nommé par le roi d’Oviedo, étoit plus puiflant que
les auttes, & avoit la prééminence fur eux. Ce qui
me paroit donner beaucoup depoids à cette con-
}eàure, eft que ce fut à don Uiegue feulement,
& non à d’autres , que le roi don Alphonfe envoia
l’ordre JU^ conftruire Burgos , qui , dans la fuite, eft
devenugia capitale de la province & la réfidence
du gouverneur. Mais au fond , ce ne font encorelà
que des conjedures ; voici des faits jplus furs.
Don Garde, après s’être révolté contre le roi don
Alphonfe4e-Grand , fon |>ére ; après avoir excité ,
Cr les confeils &le fecours des comtes de Cafiille^
aucoup de troubles dans l’état, parvint à la couronne,
K changeant de conduite & de manière
de penfer , méleftima ces mêmes comtes qui IV
voient fi fort appuyé dans fa rébellion ; don Ordogno ,
fon frère & fon fucceflcur , ne vit en eux
Sue des fujets rebellas , des faélieux , des grands
une ambition outrée & des citoyens dangereux,
dont il étoit très-important de réprimer la licence
& Taudace. Afin de n’avoir plus à craindre ces vaffaux
trop puifians , il diffunula le projet qu*il avoit
formé de les détruire , & fous quelques prétextes
qui fiattoient leur vanité , il les appella auprès de
lui dans une petite ville nommée Régulax ; ils s’y
rendirent , Ordogno les fit arrêter & conduire enchaînés
à Léon , où, par fes ordres, ils furent tous
mis à mort. Cet aâe de fé vérité, ou , fi l’on veut,
de tyrannie , fouleva les Caftillans , & fit naître
entre les deux nations une haine violente , & qui
s’accrut fous Froïla II, encore plus cruel envers
les nobles Caftillans , qu’Ordogno ne l’avoit été à
l’égard des comtes , punis du moins avec quel-
3 ne apparence de juftice , puifqu’ils avoient fufcité
es révoltes , & Toutenu le foulèvement de don
Garcie contre don Alphonfe fon père. Indignés do
la cruauté d’Ordogno & de la tyrannie de Froila
II, les Caftillans réfblurent de fecouer un joug
qu’ils trouvoicnt infupportable. Ils s’armèrent, fe
révoltèrent, & adoptant une nouvelle forme dé
gouvernement^ ils choifirent deux feigneurs de la
plus hante di/îinflion , auxquels ils confièrent ,
loiisle titre de Juges, les rênes du gouvernement
2u’ils venoicnt d’ctablir. Les premiers qui furent
levés à ce pofte éoûnent , furent doji Nunno
^nfura, chéri de fss concitoyens par raniinité Je
/on caraâère , autant qu’il étoit rcfpeôé ]yr la fa-
{eile de £^ moeurs •&. par.foa équité.» & don Lain
Calvo, jeune homme rempli de valeur 8c de zèê
pour la pafrie. Celui-ci fut charsé du commando*
ment des troupes , & Rafiira oc radminiftratiofi
des affaires civiles & politiques^ Don Gonzales
Nunno , fils de don Ratura , fuccéda à fon père »
& fut, comme lui, décoré de la dignité de juge :
il réunit les talens les plus rares aux plus refpec^
tables mialités. Quelques hiftorien» amircnt quîl
fut le père de don Ferdinand Gonçaler, fondateur
de la principauté de CaflUU^ & le premier qui
fubftitua au titre modefte de juge, le titre plus^
brillant & plus pompeux de fouverain. Cependant
la plujpart des annaliftes regardent comme très-fabuieuie
cette généalogie ; quelaues-uns même prou^
vent que cet illuftre Ferdinand Gonçalez, qui par
fes grandes aâions , fis vertus , fes viâoires , paffoit
pour un héros , étoit fils de don Ferdinancf
Gonçalez de l’antique maifon de Lara en CaftiUt,
Je fatiguerois inutilement le leôeur , & j’aurois moi-même
trop d’ennui à dévorer , fi j’entrejwenois de
rapporter ici les accablantes recherches faîtes par
les annaliftes qui ont foutenu , les uns que ce Ferdinand
Gonçalez étoit fils de Gonçalez Kunno ;
les autres, qu’il ne lui appartenoit point, & qu’il
étoit ififu des feigneurs de Lara. Cette difaimon
me paroit d’ailleurs fort peu importante, parce
que , quels que fuft*ent les aïeux de Ferdinand , il
lufRt Je favoir qu’il fonda le trône de CaflilU , &
qu’il en fut le premier poiTcfleur. A l’égard des fait»
poftéôeurs à ce fouverain , & des évènemens lesplus
mémorables qui fè font pafli’^s dans ce royaume ,
j’ai pris foin de les rapporter dans l’hiftoire
des diffcrens rois de Caftille. (L. C)
CASTRATI, s. m. pl. {Hist. mod.) Ce nom, qui est purement italien , fe donne à ceux qu’on a faitseunuques dans leur enfance , pour leur procurer une voix plus nette & plus aiguë. Les caftrati chantent dans les concerts la même partie que les femmes , ou deftus. A l’égard de la caufe phyfique pour laquelle les caflrati ont la voix grêle & aiguë ,-il ne paroit pas plus facile de la trouver , que d*expliquer pourquoi ils n’ont point de barbe , mais le uit eft certain , & cela fuffit. f O)
CASTRICIUS, (Marcus) ( Hist. Rom. ) on nefait de lui qu’un mot, il étoit magiftrat delà ville de Plaifance , le conful Cneïus Carbon vouloit engager cette ville dans le parti de Marins contre Sylu , & demandoit des otages, Cajincius les refufà» Jtvous prit de confiderer jikitCzxhon , que j’ai pour appuyer ma demande beaucoup £épées^ & moi^ répondit Caf^ tricius , pour appuyer mon refus , beaucoup d’annéUm Caftncius vivoit vers l’an 85 avant h C.
CASTRIOT, voyez Scanderberg.
CASTRO ; (Inès de) voyez inès.
CASTRO, (Paul de) (Hist. litt. mod.) juris-consulte célèbre du quinzième siècle, ainsi nommé parce qu’il étoît de Castro ; il professa le droit à Florence, à Bologne, à Sienne, à Padoue. On disoit de lui : si Bartholus non esset, esset Paulus. Cujas disoit : qui non habet Paulum de Castro, tu