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Pruçois FIiilelt>))e reçut l’honneur du couronne’ mtnt en 14^} ; caviron (Uns ie même temps, Publius-Faustus Andiclini fut counmné pv l’Aadiaùe de Rome, à l’âge de 11 ans.

Quelques -UDS pUcent le Mantouso parmi les Faites coxtronnù ; mais il ne paioîi par qu’il l’ait été de Ton vivant. Il est du moins certain tu’apr^s ù mott quelques-uns de Tes compatriotes tavisètent de lui (aire ërtger une statue couronnée de laurier ; & un Icandale de toute la nation poétique, ils U placèrent à côté de celle de Virgile & fous une même arcade.

Atioste & le Tristîn n’ambitionnèrent point le laurier poétique. Le Taffe n’eut point leur fauffe délicatesse, d confenlit au désir qu’on avoit de le lui donner : mais ce grand homme, qui avoit toujours été malheureux, ceÛa de vivre lorsqu’il comloeofoit à espérer de voir finir fei infortunes ; il mourut la veille même du jour que tout étoit préparé ponr la cérémonie Acka cauronnement.

Depuis ce temps il n’y a eu aucun Poète distingue qu’on ait couronné en Italie jurqu’en l’année 1715, où l’on a essayé de faire revivre à Rome la dignité de Poète lauréat, en faveur du chevalier BernardiD Pcrfetti, célèbre par (à facilité à mettre en vers sur le champ tous les fujels qu’on ait pu lui préfenter : fon courannement s’est fait avec beaucoup de pompe, & sur le modèle de celui de Pétrarque.

Charles Palcal, dans son Traité des couronnes, dit czpreiTément que de fon temps, c’esti dire, Ibus Henri IV, il ne connoistoit plus que l’Allemagne où l’uJÀge de couronner les Poètes fubUstit encore ; on y a vu un Poète couronné par Frédéric !• Cependant plusieurs Savants prétendent que les Poètes 7 doivent le rétablissement de cet u&ge à Frédéric lit, & ils regardent Protuccius comme le premier des allemands qui ait leju la couronne poétique.

Ænéas-Sylvîus, qui occupa le satnt Siège fous le nom de rie II, (ut encore déclaré Poète par le in£tDe empereur Frédéric, à Francfort, long-temps avant fon exaltation au pontificat.

Majtimilien I fonda à Vienne un collège poétique, ainsi nommé parce que le profeDènr en Foésie Y refut la prééminence sur tous les autres, & le privilège de créer des Poètes lauréats. Ce titre, prostituÉ à des gens fans mérite, a inondé l’Allemagne de légions de Poètes- lauréats ^ dont il Teroit ennuyeux de faire le dénombrement.

L’Espagne, cette nation qui, plus qu’ancune autre, a la foibleiïe d’ambitionner les titres d’honneur, a été Irès-jaloufe de celui dont il elt question. Arias-MoDtanus l’a reçu dans l’Académie d’Alcala : celle de Séville observe encore le même ufage, dit Nicolas- Antoine dans Çk Bibliothèque Aes auteurs éspagnols ; mais cet auteur n’entre U-dessus dans aucun détail.

L’Angleferte ùSk quelques exemples de Poètes couronnés. Jean Kay, dans fon iiistoire du Jiège de RAodes, éaite en prok & dédiée à Edouard IV, qui mourut d la En du quinzième siècle, prend le litre d’humble Poète lauréat de ce prince, /lis humble Pocts lauréate. On voit, dans l’églife de fainte Marie Overies à Londres, la statue de Jean Gover, célèbre Poète, qui fiotissoit dans le siècle fuivant, fous Richard II. Gower y est repréfenté avec un coller, comme chevalier, & avec une couronne de lierre mêlée de roses, comme Poète. Il y a dans les actes de Rymer une charte de Henri VII fous ce feul litre, pro Poeii iaureato, pour un Poète lauréat ; elle est en faveuc de Bemard’Andié, qui éloit de Touloufê & religieux augustin. Jean Skclroo a joui du même titre.

Il ne paroit pas néanmoins que, parmi les anglois, lei Poètes ayent jamais été couronnés avec autant de folennité qu’ils l’ont été en Italie & en Allemagne. Il est certain que les rois d’Angleterre ont eu, de temps immémorial, un Poète leur Cour, qui prenoit la qualité de Poète dti roi ; c’étoit comme une espèce de charge,. à Iaquelle il y avoit quelques appointements attachés, lans les comptes de l’Hôtel de Htnri III, qui vivoit au commencement du treizième liècle, il est tait mention d’une somme d’argent payée au Verificateur du roi, Verjijicaiori régis- Il y a donc apparence que, dans la fuite, ceux qtii ont porté ce titre, pour fe donner plus de relief, y ont ajouté celui de Poète lauréat,lorsque l’usage l’eut tendu éclatant.

L’illustre Dryden l’a porté comme Poète du loi ; & c’est en cette qualité que le sient Cyber, comédien & auteur de plusieurs pièces comiques, s’est trouvé, de nos jouis, en posseAion du litre de Poète lauréat, auquel est attaciiée une pension de loe livres sterling, à la charge de piéfcmer tous les ans deux pièces de vers à la famille royale.

L’empereur a aussi Con Poète d’office. Apostolo-Zeno, connu par fon érudition & par fon talent pour la Poésie, a eu cet honneur : il s’est qualifié feulement de Poète H d’historiographe de la majesté impériale ; mais une pension, toujours jointe à ce titre, l’a dédommagé de celui de Poète couronné, qu’on ne lui donnoit point, & de trois opéra qu’il étoit obligé de faire chaque année.

Ce titre n’a pas été absolument inconnu *en France : l’université de Paris fe croyoit en droit de l’accorder ; elle l’offrit même à Pétrarque.

Quoique Ronfard foit ordinairement repréfent^ avec une couronne de laurier, il n’y a cependant point d’apparence qu’il l’ail recae dans les formes ; mais jamais Poète ne fut peut-&tre plus honoré que lui, Cluficj iX^ œ déoùgna pas de composer

Gr^mm. et LittéRjIT. Tome III.