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fioient par des murs de contrevallation. Comme il ne m’est pas possible de, m’étendre beaucoup sor cet objet, non plus que sur les autres, j’invite ceux qui se livrent à cette partie, à lire Polybe, Thucydide, Joseph, Végèce, &c. dans lesquels on tronve à-peu-près tout ce que Tantiquité offre de ; plus remarquable en cé genre. M.irine. Je ne m’étendrai pas non plus sur ce qui regarde la marine des anciens. En abrégeant le peu que Ton fait de la forme &.de la manoeuvre de leurs vaisseaux connus sous le nom de birèmes, trirèmes, &c. jé’ne pourrais que répéter ce que j’ai dit dans les élémens de Thistoire romaine : si Ton veut un plus grand détail, on peut consulter les auteurs que je viens de citer, en y joignant Plutarque èk quelques autres. Je dirai donc seulement que les Grecs n’ont pas de bónne-heure cultivé la marine ; que les bâtimens dont il est parlé dans Homère étoient peu considérables. Thucydide même remarque (Z. J), que ce poëte ne parle, en aucun endroit, de vaisseaux à plusieurs rangs de rames. La marine fut encore long-temps dans le même état. La nation d’entre les Grecs la plus belliqueuse, celle qui, pendant plusieurs siècles, donná le ton aux autres, Sparte y avoit renoncé absolument par fa constitution. Lycurgue Tavoit interdite pour soustraire fa nation à toute communication avec les étrangers. Les Corinthiens firent, à la vérité, d’assez bonne-heure le commerce de la mer. Cependant "ce ne fut qu’à Tapprocbé des Perses, conduits par Xerxès, que Ton s’occupa de cette partie importante : èk ce furent . les Athéniens, par le conseil de_Thémistocle. On sentit, par Tavantage qu’il remporta sur les Perses, combien il étoit essentiel d’avoir une marine en état. Les autres Grecs èk même les Lacédémoniens, commencèrent à entretenir des flottes, èk cet usage devint commun à tous les états de la Grèce. SCIENCES ET BELLES-LETTRES. Philosophie. Les premiers hommes-qui tirèrent la Grèce de la barbarie 6k la rendirent capable de quelque culture par rapport aux sciences, furent successivement appelés sophistes èk sages. Mais ces titres parurent à Pytli2gore trop fastueux pour des hommes : il prit seulement celui de philosophe, c’est-à-dire, ami de la sagesse. Ces sophistes ou philosophes, èk il faut comprendre sous ce nom tous ceux qui ont enseigné dans la Grèce, publioient seulement des maximes Ou des sentences : Thaïes fut un des premiers qui cultivèrent Tastronomie. II n’y avoit d’ailleurs ni système suivi, ni écoles formées : les premières, appelées aussi fciïes, ne commencèrent,à s’établir que vers le temps des sept sages : ce furent Técole ionique, fondée par Anaximandre ; Técole italique, par Pythagore ; Técole éléatique, par Xénophane. Environ un siècle après leur fondation, elles se réunirent à Athènes : ce fut vers le temps’ de Socrate & de Platon. L’école d’Anaxlmandre, èk celle de Pythagore s’étoient. attachées à la physique, qui comprenoit aussi leur théologie ; celle de Xénophane avoit pour objet la dialectique, ou Tart de raisonner, dont Zenon d’Elée paffoit pour Tinventeur. Socrate s’attacha à la morale, èk n’oublia rien pour amener la philosophie à une étude tout ensemble si noble & si avantageuse. Platon, son disciple èk son successeur, rassembla les matières traitées dans les oifférenfes’ écoles, 6k en forma" un corps entier de philosophie. Mais dès qu’il eut fait entendre aux Grecs qu’un philosophe étoit un homme qui réunissoit à la connoissance cle la nature, Tart de bien vivre 6k de bien raisonner, ils voulurent tous se faire ~ philosophes. II se forma de nouvelles écoles, qui firent, en-quelque forte, oublier les premières, èk Pythagore èk Socrate perdirent bientôt Testime de. ce peuple spirituel èk léger, en perdant à leurs yeux le mérite de la nouveauté. : - II s’éleya donç en peu de temps une foule d’écoles : les principales surent les académiciens, les péripatéticiens, les stoïciens -, les cyniques, les épicuriens, les cyrénaïques, les hégésiaques, les annéeriens, les théodoriens, les pyrhoniens^ les éliaques, les éréthriaques èk les académiciens modernes, qui firent eux-mêmes trois sectes bien distinguées. Comme les détails concernant chacune de ces sectes appartiennent particulièrement à Thistoire de la philosophie, on se contentera d’en donner ici une idée, en les faisant seulement connoître. par les matières qui les divisoient. / Toutes les sectes avoient cela de commun, que le sage devoit chercher le moyen de se rendre heureux. Pour y parvenir, disoient les académiciens, après Platon, le sage doit s’attacher à contempler le beau, le vrai, le bien, Têtre intelligible oii simplement.-Têtre, à se concilier son amour & à se rendre semblable à lui. Les sages du Lycée, les péripatéticiens, disoient, après Aristote, que.la vertu seule ne pouvoit procurer qu’un bonheur très-imparfait, èk que la félicité, pour être complète, exigeoit, avec les biens de Tartre, les biens du corps èk ceux que Ton nonmie extérieurs ou les faveurs de la fortune. .’-" Zenon èk les stoïciens, Antiflhênes*6k les cyniques soutinrent contra eux que Thomnie étoit un vil esclave, èk malheureux nécessairement dès qu’il aimoit son corps, ou qu’il tenoit à la vie, ou à fa réputation,,ou enfin dès qu’il portoit son attention vers tout autre objet que la vertu. {Cìcér. Tufcul.L. ni) (î). ( Les cyniques outrèrent Cette proposition, èk mirent beaucoup de choses indécentes au rang (î ) Selon eux, la vertu pouvoit procurer une félicité parfaite, même danslç tomb eau de Phalaris.