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la littérature a apporté du changement dans la perfection de la langue. Ce n’est pas ici le lieu d’examiner ce qu’elle y à gagné ou perdu. Je m’en tiendrai seulement à dire que, non-seulement depuis notre temps, remontant jusqu’à celui d’Arniot^ mais jusqu’à celui de Louis-le-Germanique, on n’a cessé de s’entendre en France de père en fils, mais même chacun a cru parler le langage de c»ux qtti Tavoient précédé, en convenant de - quelques changemens qui n’étoient admis que pour tendre à la perfec- - don. Cette opinion, que je regarde comme établie sans autre démonstration, me fait regarder commetrès- admissiblé, celle de M. le Brigant sur l’origine de la langue grecque, qu’il attribne à la langue celtique. Or, cette langue celtique n’est, selon lui, que le breton. A ce qu’il a présenté d’une manière si lumineuse & si péremptoire sur l’origine des langues, dans l’excellent prospectus dé Tôuvrage qu’il doit publier, j’ajouterai la comparaison suivante, établie très-littéralement entre les quatre premiers vers de TIliade & les mêmes phrases en bas-breton. Je la dois à Thonnêteté & à la complaisance de ce savant. Elle m’a paru assez curieuse & elle estasseznouyelle pour devoir être consacrée dans cet ouvrage. Mmiï ttífe, ®ea, TítiMïáìea A’x.’Moí’ Méninaeidé,Toua,P£/í/Weo Achileos (i) O’vhofAevnv, 3 pvpí ÉyjiAois ahyé íSsmie Collo me è, e mûri Acheois allé ghé etkeke HoKKdf S"tq>çífAyj -ív^íi aïh vpoïct.^ev Veollasdeifeztimeuz pfukeas aidiBéroiafe Upaay, áravf S’ÌKtìpiu, Tsuye xúvetsiy. E roz an, aoueté de goria teuke coun e zéi. MOTS BRETONS EXPLIQUÉS. Me nin, je n’irai pas : (indiquant) bouderie, colère. A edi, il est jour ; parler d’abord y ouvrir les travaux. Ton-a, qui va couvrant, qui est aù-dessus. ÇoU aon me ne, cé qui me perd, qui m’abîme. •£ mûri, ru feras plus, plus simplement. Al léghé,~ce qui eíl dessus, ce qui accable. •.Et cke, allé à la maison", porté. Viml, & tout, beaucoup. De î, deux. Ife ù me, qui m’atteint, qui est plus fort que moi. Psu ke, le souffle du corps, rendu par la bouche. Ai dì ìs, la maison d’en-bas, Tenfer. Bo roi a fi, qui a fait tomber, descendre. E r on, qui est élevé au-dessus. A on te, qui est toi,’celui-là. Goria, à dévorer. Teuke, donné. Côuneffih ; Coun è ri, qui est chien. v) les mots en italique ne font pas bas-breton ; oe fent les noms grecs tout simplement. La simple lecture des mots grecs & des mots bretons suffit pour nous" convaincre que le matériel des mots est si semblable, que Ton ne jfcut se refuser à croire que l’un soit venu de l’autre. Or, ce n’est certainement pas le breton qui est descendu du grec. Mais comme il sc pourroit très-bien trouver dans une langue des mots qui eussent un rapport matériel avec ceux d’une autre langue^ sans que cela fût concluant, si le sens propre ou figuré étoit différent, il faut donc que Ton me permette d’ap^ porter ici la preuve que les mots du breton ont le sens des mots grecs (a). Voyons d’abord le sens par des mots latins placés littéralement dans Tordre des mots grées. ^ Iram, cane, dea, Pelida Achillis Exhiofam quct plurimos achìvis dolores attulït Muïias autem foniffimas animas ojco demifit Heroon, ipfos autem pradam dilaniandam fecït çahibus. Une traduction moins servile rendroit ainsi ces quatre vers. « Muse, chante le courroux d’Achille, fils de » Pelée, cette pernicieuse colère, source des maux » qui accablèrent Tarraée des Grecs, qui précis n pita dans le royaume de Pluton les âmes cou- » rageuses de tant de héros, & livra leurs corps «aux chiens (6k aux vautours) ». (Trjd : de M. Gin.) Mais pour ne pas trop interrompre mon texte, je renvoie à Tanalyse de chacun des mots bretons. Jé reviens à la langue grecque telle que nous la connoissons. Avec le temps, elle fut partagée en plusieurs dialectes, qui furent le dorien, Téolien, l’attique & Tionien. Le dorien & Téolien eurent le plus grand rapport entre eux ; c’étóit la langue primitive des Grecs : elle leur étoit commune avec les peuples celtiques. Cette langue étoit composée de sons mâles, ^& elle se conserva chez les Siciliens, les Pèloponésiens, les Cretois, tes Rhodiens & les peuples de TEpire. . _ L’Àttique étoit le grec perfectionné par les Athéniens. L’ionien étoit parlé par les Grecs de TAsie, qui habitoient les villes d’Ephèse, de Smyrne, de Milet, &c. Ces peuples furent amollis par Texemplè . des Syriens, des .Perses, &c. & leur langage dut acquérir encore plus de douceur que celui des Athéniens. (a) Je prie seulement cTpbserver que je ne prétends pas-établir qu’un Bas-Breton enter.droit ces phrases, st on les lui diíbit de fuite ; ce n’est pas fa langue, quoique c’en soient les mots : mais je dis qu’il entendra chaque mot en particulier, & qu’il leur donnera à chacan «st sens trés-rapproché du sens (lès mots d’Homère.