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iv PRÉFACE.


description exacte de leurs parties : ce sont des recherches approfondies sur leur manière d’exister, de se développer : ce sont des expériences solides, entreprises, pour découvrir leurs rapports avec tous les êtres qui en ont avec elles. Et si cette Science est utile, comme je l’ai fait voir, elle n’est pas moins curieuse : elle dévoile une organisation particulière, surprenante. Mais tant qu’on croira la Physiologie animale utile aux hommes, aux Médecins, tant qu’on jugera intéressant le spectacle qu’elle place sous les yeux, on prouvera l’utilité de la Physiologie végétale & la nécessité de l’étudier.

Le patriotisme doit donc attacher à la Physiologie végétale ceux que l’amour de la vertu n’entraîneroit pas vers elle. Mais il est si beau, de donner, des instructions utiles, & il est si facile de les chercher dans les végétaux, qu’on doit espérer que dans ce moment, où le génie ouvre tant de routes nouvelles, pour perfectionner toutes les Sciences, il en ouvrira aussi pour perfectionner l’histoire de la végétation. On peut être, sûr que presque tous les chapitres de cette histoire intéressante offrent une foule de desideranda importans à remplir ; que les chapitres, même les plus capitaux sont encore à faire : & l’on s’en appercevra bien-tôt, si l’on parcourt ce bilan que j’ai voulu donner des idées vraies qui forment à présent la Physiologie végétale.

Il est évident que la forme d’un Dictionnaire, qui est si propre à faciliter les recherches à ceux qui sont instruits, est tout-à-fait incommode quand on veut s’instruire. Rien n’est à sa place naturelle, quand on suit l’ordre alphabétique ; rien ne peut y être. Il faut étudier divers morceaux pour en saisir un comme il faut. Les renvois fréquens y sont inévitables, parce que les doubles emplois doivent en être proscrits. On doit l’avouer encore ; pour l’ordinaire, il y a peu d’ensemble entre toutes ces parties isolées : & si plusieurs Auteurs se sont réunis, pour traiter le même sujet, il y a quelquefois des contradictions.

J’avois cru éviter ces inconvéniens en coupant en morceaux un Traité Systématique que je préparois sur la végétation ; mais j’ai été trompé dans mon attente. Et, pour rendre plus utile la lecture d’un Dictionnaire, j’ai été forcé de traiter, au commencement des matières, que j’aurois beaucoup mieux aimé renvoyer à la fin. Aussi l’ordre systématique que j’avois adopté en a souffert, & les articles de mon Traité qui devoient être les plus nourris, parce qu’ils devoient en occuper le commencement, se ressentiront par leur maigreur de la gêne que m’a imposé cette manière de découper un sujet & d’en déplacer les articles. Ainsi, par exemple, je voulois mettre à la tête de mon Ouvrage ce qui concerne les Racines, & alors j’entrois dans, une foule de détails sur l’écorce, le parenchyme, les parties ligneuses, les fibres, les vaisseaux, &c : que j’ai été obligé de, négliger, parce que je les ai traités ailleurs avec étendue.

Néanmoins comme cet Ouvrage pourroit être recherché par ceux qui n’auroient pas d’autres secours, il pourroit être lu par eux avec plus de fruit, s’il étoit lu dans l’ordre systématique.

Voici comment il conviendrait de rapprocher les parties que l’ordre alphabétique a séparées, & voici les raisons qui m’ont fait adopter ce choix.