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ces, & des domaines, que le roi Frédéric Guillaume a substitué en 1723 au commissariat général & au directoire général des finances, pourvoit à ce qui intéresse les finances & les domaines dans la Prusse & l’Électorat, à l’exception cependant de la Silésie & du comté de Glatz : il a l’inspection de toutes les caisses de la guerre & de toutes les chambres du domaine. Ce directoire a six départemens. Ces six départemens ont l’inspection sur tous les états du roi, la Silésie & le comté de Glatz seuls exceptés. Les affaires de la guerre, les invalides, la marche des troupes, leurs logemens, les convois militaires, les vivres & les magasins de salpêtre, comme aussi les manufactures d’or & argent, la grande maison des orphelins de Potsdam, les postes, le papier timbré, les sels, les banques, les accises, les eaux & les forêts, les mines, les péages, le commerce, les fabriques & les manufactures en dépendent.

La chambre des domaines & de la guerre, de la Marche électorale subordonnée, comme on vient de le dire au directoire général, afferme les offices, tes biens de campagne & les moulins, qui appartiennent au roi. Elle a l’inspection sur les bâtimens publics, sur la conservation des forêts & sur l’entretien des choses de son district.

Le directoire des revenus des églises de la Marche électorale veille sur tes revenus des paroisses royales de la campagne. Le ministre d’état, qui préside le consistoire supérieur, luthérien, préside aussi ce directoire ; les présidens du consistoire de la marche électorale, & ceux de la chambre des domaines & de la guerre y sont admis.

Il y a deux autres collèges qui méritent d’être cités : 1o le consistoire de la guerre, duquel dépendent les aumôniers des garnisons & des troupes en campagne ; il prononce sur leurs affaires personnelles & sur celles qui sont relatives à leur état ; les officiers de l’armée, supérieurs & autres, les soldats & les recrues, dont les passe-ports n’ont pas encore été délivrés, les femmes des officiers & des soldats sont soumis à son autorité ; l’auditeur général y préside : 2o le collège supérieur de médecine, dont l’établissement remonte à l’année 1725 ; il a pour chef un ministre d’état & de la guerre, & pour directeur un conseiller intime des finances. Les assesseurs sont les médecins du roi & de la cour, & quelques chirurgiens expérimentés. Il surveille les collèges de médecine établis dans les états du roi, à l’exception cependant de ceux de la Silésie.


Section VIe

Des impôts, des revenus & des troupes du Brandebourg.

Les impôts établis dans la Marche électorale sont très-variés. Les fiefs proprement dits sont imposés à tant de chevaux de cavalerie par forme de subsides, ou à 40 rixdales par chaque cheval, & le propriétaire est exempt des contributions & des accises. Les bourgeois des villes paient de leur côté des accises, & point de contributions ; les paysans, au contraire, des contributions & point d’accises.

La nouvelle Marche & la Marche électorale payèrent, en 1748, 26 073 écus chaque mois, c’est-à-dire, pour l’année entière 312 876 écus. Il y a une contribution extraordinaire, dont fait partie un impôt établi à Potsdam, sous le nom de bettgelder ; en 1740 & 1743, il rapporta dix mille écus. On peut compter, au nombre des contributions extraordinaires, les frais des convois militaires, dont le pays est chargé.

Les villes de la Marche paient le droit d’accise, établi depuis 1680, dont le produit pour la seule ville de Berlin s’est monté en différentes années à quatre, & même à cinq tonnes d’or.

Le produit des bailliages domaniaux doit être très-considérable, puisque celui de la seule Marche électorale monte à 700 000 écus. Les péages, les mines, les forêts, le timbre des cartes & du papier, le tabac, les banques, la finance des charges & emplois, les postes, les monnoies, le sel & autres objets de cette nature doivent être pareillement d’un très-grand rapport : les revenus du roi montent actuellement (en 1784) à 21 millions de rixdales, c’est-à-dire, à environ 78 750 000 livres tournois. Si je puis me procurer une évaluation plus exacte, j’en parlerai à l’article Prusse.

Le bureau de recetre provincial de la Marche électorale perçoit les revenus des domaines du roi ; les contributions au contraire, ainsi que les accises, s’acquittent au bureau supérieur des subsides de la même province. Les caisses générales, dans lesquelles se versent tous les deniers & revenus royaux, sont celles du domaine & celle de la guerre.

L’électeur Joachim II, décédé en 1571, laissa 7 millions de dettes que les états de la Marche se chargèrent volontairement d’acquitter. L’électeur Guillaume le grand n’eut sur la fin de son règne que 1 533 795 écus de revenu ; & avec ce peu de moyens, il fit de grandes choses. Le roi Frédéric I, son fils & son successeur, ne fut pas aussi économe. Le roi Frédéric Guillaume, son fils, avec peu d’argent sut entretenir une armée nombreuse & accumuler des trésors considérables.

La dissertation que le roi a faite sur l’état militaire de l’électorat de Brandebourg, nous apprend que l’électeur Georges-Guillaume n’eut sur pied, en 1638, que 8 000 hommes d’infanterie & 2 900 de cavalerie, & qu’à sa mort cette même infanterie se trouva réduite à 3 600 hommes, & la cavalerie à 2 500. L’électeur Frédéric-Guillaume