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Section VIe.

Du commerce du Bengale. ’ Plusieurs nations de l’Europe ont des établissemens fur Ja rivière d’Ougly ; mais ces comptoirs sc trouvant au-dessus de Calcutta,. les navires doivent passer sous le fort William, & ks Angloisétant les maîtres du pays, les françoisV les hollandois, les danois & les portugais n’achètent des naturels du pays, que le rebut de la compagnie angloife, & ils ont beaucoup à souffrir du gouverneur & du ’conseil de Calcutta. : - Nous" allons dire un mot de la position & de , l’état de ces comptoirs européens. - Les portugais, qui fréquentèrent les premiers cette riche contrée , formèrent sagement leur établissement à Chatigan, port situé sur la frontière d’Ârrakan, nòn loin de la branche la plus orien raie du Gange. ; Les hollandois-qui, fans sc commettre avec ces ennemis, alors redoutables , vouvoient’ partager kur fortune , cherchèrent le port, qui ks exposoit le moins aux".hostilités. En 1665 , ils jettèrent les yeux fur Balassora ; & toutes les compagnies, plutôt par imitation, çme par des combinaisons bien raisonnées , suivirent depuis cet exemple. L’expériencè leur ’ apprit qu’il leur cohvenoit de se rapprocher des dissérens marchés d’où elks tiraient leurs mar. çhandíscs , 8c elles remontèrent k bras du Gange ’ .qui, après s’être séparé du corps du fleuve à Morchia,

! au-dessus de Cassimbazrár, se perd dansl’o-’ 

"céari au voisinage de Balassora, sous Je hom de la rivière A’Ougly. Le gouvernement du pays kur , accorda la liberté de -placer des loges, & de se fortifier sur’cette rivière. En remontant là rivière d’Ougly, on trouve " d’abord Pétablissement sànglois de Calcutta , où . Pair est’ mal-sain. &l’ancrage très-peu fur, Malgré ces incohvéniens, cette ville, où la liberté.8ç la sûreté avoient successivement attiré .beaucoup de -,riches négocians , arméniens, maures 8c indiens, a vu fa population s’élever à six cent mille âmes dans les derniers r.émps. Du côté de terre , elk seroit absolument ouverte aux ennemis, s’il en íxistoit PU s’ils étoient à craindre : mais le fort .W i l l iam» qui n’en est élpigné que d’un demi mille, la défendrait .contre des forces arrivées d ?Eur"ope ppur Pattaquer ou pour la bombarder. C’est un oÊtogonç régulier, ávec Jiuitbastíons, -. plusieurs contre-gardes i& quelques demi-lunés, fans glacis ni chemin couvert, Le fossé de çet-te place, dont la construction a couté plus de vingt millions, peut avoir cent soixante pieds de large fur dix-huit de profondeur. Six lieues au-dessus se Voit Frédériç-Nagor j . fondé en 1756 par ks danois, pour remplacer ’ nr.e colonie ancienne, ou ils’n'avoient pu sc souppnir, Çe ; établissement nVencore acquis aucune consistance-^ ;& tout p.orte à croire qu’il ne fera jamais grand’chofe, ’< Chandernagor /situé deux lieues &c demi plus haut, appartient aux françois. II a Pinconvénient

d’être un peu dominé du côte de Pouest : mais son

port est excellent, 8c Yak est aussi pur qu’il puisse l’être fur les bordsdu Gange. Toutes ks fois qu’on veut élever des édifices qui doivent avoir de la-solidité, il : faut, comme dans tout le reste du Bengale , bâtir fur pilotis, parce qu’il est impossible de creuser la terre, fans- trouver Peau à trois ou quatre pieds. On voit fur son territoire, qui n’a guère qu’une lieue de circonférence, quelques manufactures,-que la persécution y a poussées comme dans ks autres, comptoirs européens. Aj un mille de Chandernagor est Chinchura, plus connu sous k nopa A’Ougly ; parce qu’il est situé près de cette ville autrefois célèbre. Les hoir landois n’y ont de propriété que celle de kur fort. Les habitations dont il est environné dépendent du gouvernement du pays, qui souvent s’y fait sentir par ses extotsions ; un autie inconvénient de cét établissement, c’est qu’un banc de fable empêche que les vaisseaux n’y puissent arriver : ils • s’arrêtent vingt milles au-dessous de Calcutta, à Fulta, ce. qui multiplie ks frais d’administratioii. Les portugais avoient autrefois établi, leur commerce à Bandel, I quatre-vingt lieueS’ de l’erhbouchure’ du Gange, & à un quart de lieue au-’ dessus d’Ougly. On y voit encore kur pavillon avec un petit nombre de misérables qui ont oublié leur patrie , après en avoir été oubliés. . U sort du Bengale ppur l’Europe du musc, de lalaçque, du borax, du bois rouge, du poivre-, des cauris ’, quelques autres articles peu considérables qUr y pnt été portés d’ailleurs. Ceux qui lui font propres sont le salpêtre, la soie , les mousselines, 8ç cent efpèes de toiles différentes. Le salpêtre vient de Patna.Cassimbazar est le" marché gênérai dé la soie de Bengale. Vingt-millions de roupies páyoient -, il n’y a que peu d’années, tous ks achats faits dans k Bengale par ks nations européennes. Leur fer, kurplomb, leur cuivre, leurs étoffesde laine, les épiceries des hollandois couraient à peu. près le tiers de çes valeurs. On foldoit k resté avec de largent. Depuis que les anglois se sont rendus maîtres de cette riche contrée , elleavu aug- , menter scs exportations 8c diminuer fa recette, parce " que les conquérans ont enlevé une plus grande quantité de marchandises, & qu’ils ont trouve dans ks revenus du pays de. quoi ks payer. On peut présumer que cette révolution, dans le commerce du Bengale , n’est pas à son terme, ,& qu’elkaura tôt où tard dés suites & des effets considérables. ,-.-.-Toutes Jes marchandises importées dans le Bengale , par la compagnie angloife, sc vendent dans des foires ou à une’, espèce d’encan. On acorde un escompte de six, neuf ou trois pour cent, sui-