Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/326

Cette page n’a pas encore été corrigée

& par ks motifs qui Pont dictée, n’a pas même . été observée par la maison d’Autriche , puisque cette puissance a occupé vingt-un bailliages audelà de. l’ancienne portion de Straubing, & qu’elle en refuse la restitution , malgré les bonnes raisons alléguées par le ministre dé Bavière. -Tandis qu’on dissertoit, qu’on écrivoit fur de si’grands intérêts, on sc préparait à la guerre. ’La maison d’Autriche ordonna de lever 40,000 hommes de recrues dans ses états héréditaires. On recherchoit tous ceux qui étoient en état de porter ks armes, & le mariage même ne les mettoit pas à l’abri de ces. perquisitions

elle vouloit

envoyer une armée de quatre - vingt mille hommes dans la Bohème, sous ks ordres de l’archiduc Maximilien & du général Nadastij une autre commandée par l’empereur en personne & par les généraux de Lasci, de Haddik 8c Laudon dans la Silésie ; elle vouloit en former une troisième enfin sous les ordres du duc Albert 8c de M. de Strowitz. On~s’attendoit a voir paraître en Silésie une armée commandée par le roi de Prufle en personne & par le- prince héréditaire de ! Brunswick*. L’europe avoit Jes yeux fixés fur les mouvemens des deux puissances. Le roi de Prusse déclarant nulle la transaction de sélecteur palatin, parce qu’il la jugeoit involontaire, òn" prévoyoit que l’empereur de son côté réclamerait la partie de la Silésie cédée par un traité qui n’avoit pas été plus volontaire. Cependant les états de Straubing prêtèrent le scrmenr de fidélité entre les mains du commissaire impérial ;J’appareil de la cérémonie fut menaçant, on ferma Jes portes de.la "ville, on arrêta les- horloges ; les soldats parcouraient les rues 8c dissipoient les attroupemens. L’armée impériale s’avança bientôt vers les frontières de la Bohème. On répara les fortifications de la capitale , on l’entouta de redoutes garnies d’artillerie, 8c les habitans eurent ordre de sc pourvoir de vivres pour six mois. Sur ces entrefaites,on ouvrit à Ratisbonne le testament de sélecteur de Bavière. Ce testament inftituóit l’ékcteur palatin « héritier universel, 8c cpmpre- >>-rioit dáns la succession ks bien» allodiaux du " feu duc Clément, à la charge d’entretenir » toujours dans la Bavière douze mille hommes .» de troupes réglées, conformément aux traités

?> de 176J, 1771 & 17745 il donnoit à l’élec- 

». trice. douairière de Saxe les rubis : de Bavière , 41 èftirnés deux cens mille florins». L’ékcteur palatin paroissoit incertain fur le parti qu’il devoit prendre. On fupposoit à la cour de Vienne k projet de créer un-neuvième ékctoraren fa- veur d’un archiduc de la maison d’Autriche, &| le duc des Deux-Ponts excitoit sélecteur palatin ’ à s’y opposer & à montrer du courage. Enfin le roi dé Prusse entra eh campagne, il. passa les frontières de Bohème, & vint camper entre Nuchòd, Skalitz & Dubno, àlavue de l’armée impériale campée entre Jarowitz 8c Konishoff, vers la source de l’Elbe. Les piquets pouvoient sc parler 8c s’entendre

l’empereur

8c le roi de Prusse occupoient l’un & l’autre k poste le plus important de leurs armées ; l’invaiion s’étoit faite fans effusion de sang, elle fut suivie de quelques escarmouches. Mais tandis que l’Europe attendoit chaque jour la nouvelle" d’une» sanglante bataille, on négocioít encore , & l’on peut dire à la gloire-des deux princes, que jamais les souverains n’ont paçu faire plus de. cas du sang des hommes que dans cette grande querelle, 8c que tous ksrdeux ont épuisé l’art de la politique. L’année suivante la maison d’Autriche voulut bien renoncer à une partie de ses prétentions , & signer un accommodement, &lacourde ’ Vienne 8c. celle de Berlin ne songèrent plus à la guerre [1].

Titres & priviléges de l’ancien électeur de Bavière. L’électeur de Bavière occupoit la cinquième place dans k collège électoral, & la seconde parmi ks électeurs séculiers. Le duché de Bavière lui donnoit le premier rang au collège des princes de l’empire , & il y opinoit k premier 3 sélecteur palatin a succède à tous ces privilèges. II jòuissoit d’un autre suffrage en vertu du Landgraviat de Leuchtenberg. A l’égard des comtés &y seigneuries immédiates, qu’il possédoit dans l’empire , il n’avoit voix & séance sor le banc des comtes de Suabe qu’à titre de seigneur de Wksensteing. On a vu dans l’article précédent que conjointement avec l’évêque de Salzbourg, il etpit prince convoquant & directeur du cercJe j il avait six voix aux assemblées circulaires. La maison.de Bavière étoit dans une possession très-ancienne de l’office d’archi-sénéchal de l’empire, de même que de la dignité électorale. Par Pacte de partage passé en 1329 entre l’empereur Louis Ae.Bavière 8c ses neveux, il fut convenu que cette dignité seroit commune aux maisons de Bavière 8c Palatine , mais que le droit de voter dans le collège électoral leur appartiëhdroit alternativement-La maison palatine fut revêtue privativement de la dignité d’électeur par la bulle d’or. Elk ’s'appropria ensuite la charge d’archisénéchal. L’ékcteur palatin Frédéric V, ’ayan.E été mis au ban de l’empire , la maison de Bavière obtint l’une & l’autre de ces dignités en 1623. . Le traité de Westphalie lui confirma la première3-I fans faire mention de Ja seconde, dont la maison


  1. L’acte de partage entre les comtes palatins, Robert & Rodolphe d’une part, & l’empereur Louis & ses fils de l’autre part, passé à Paris, l’an 1329. La renonciation des comtes palatins sur la basse-Baviere, avec réserve de la succession éventuelle de l’année 1348, se trouvent dans le Dictionnaire universel de M. Robinet.