Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/286

Cette page n’a pas encore été corrigée

à multiplier les fruits qu’elle donne, c’est-à-dire, qui préparent & occasionnent la récolte annuelle des productions que la nature accorde aux travaux des hommes.

On distingue trois sortes A’avances nécessaires pour former ; un établissement de culture solide, pout l’entrétenîr , pour le rendre productif ; i °. les avancesfoncières i z° .les avances primitives ; j°. les avances annuelles. Avant de "nous occuper de la déduction "de ces, avarices , voyons comment l’homme est parvenu’à se les procurer. - Les hommes vécurent d’abord des fruits spontanés de la nature ; ils émplóyoient alors leur temps 8c leur industrie à la recherche des objets propres à les nourrir ; mais comme les productions’ de la terré livrée à elle-même , ne-sont ni abondantes ni assurée-s, 8c rìe leur offraient qu’une subsistance précaire,, & cómme les succès de la chasse8c’de la pêché, souvent médiocres, n’y fûppléoient qu’imparfaitement, les hommes, qui se trouvòient quelquefois" dans une extrême disette d’alimens, songèrent à se procurer unè nouvelle source de subsistances. Letèmps 8c Pexpériènce leur avoïenf appris •à connpître les.animaux qui peuploientléur con- trée ; "ils tentèrent ; de" soumettre, à la domesticité les espèces qui leur parurent plus dociles, pour en employer la force, le lait 8c la chair à [’avantage 8c à la nourriture dé l’homme ; ils réussirent ; 8c ils les multiplièrent en grands troupeaux, qui, formant une masse plus assurée de subsistances, servit à augmenter encore le nombre des hommes, &-fit naître les doux loisirs de la vie pastorale- ". Dès-lors les hommes , libres du soin dé cherchef àú lóin leur rjòurriture 8c de s’en occuper fans cesse, étendirent Pintelligence 8c d’activité de leur esprit sur d’autres objets importans ; ils inventèrent les arts , ehfans- de l’industrie 8z de la tranquillité. ; On découvrit lès métaux 8c leurs propriétés utiles ; k ;génie 8c la réflexion les appliquèrent aux’, premiers besoins ; on en fit des outils & desinstrumens, 8cle fer devint, entrè les mains de l’homme, le sceptre aveç lequel il gouverna la terre. Ici commença la propriété immobilière

les

troupeaux, les outils, les lumières acquises, furent ppur l’homme des avances , qui,employées fur le fol, èn donnèrent la propriété au premier qui Focçupa. L’homme. berger s’érait déjà rendu ses loisirs utiles paf dès inventions commodes ou agréables, lorsqu’il parvint à découvrir Part par excellence 3 la noble 8c sainte agriculture

là confloissancç

des rapports delasubstance des grains aux-hefoins de la nourriture, lui eh fournit fans’ doute ridée ; mais fans le concours heureux des forces que ^industrie humaine avóit acquises, & fans Y avance nécessaire d’une provision de vivres" fur laquelle il pût compter, il.est évident que cet art sublimé n’auròit jamais été connu ;- car 4 lafloit l’cmpíoi de ces .avarices./pom Cultives. la terre , comme il le falloit encore pout en acquérir la propriété. . -.• •." En effet ; l’homme n’acquiert pas un ferrem qui n’a pas de maître ^ en le mesurant dés yeux- 8c en disant : ceci est à moi. Sa propriété se borne où finit son travail ; ellè n’est rien au-delà : c’est line partie de la substance de l’homme, ce sont ses forces, son temps, ses richesses, ën un mot’, ses avancés employées à bonifier là terre, qui la fendent exclusivement sienne. Tout autre pouvoit- ávant lui l’acquérir au même prix, 8c la justice des mêmes raisons devoit la lui garantir ; mais une foi ? possesseur à ce titre, il en est le maître , il peut ën disposer à soii gré 8c la vendre à proportion dé la valeur de ses avances, qui constituent la" Véritable valeur du fonds bonifié par la’ culture,. Telle á été la marche du genre humain vers la propriété immobilière , qu’on ne pouvòit acquérir que par Pémploi de ; fa personne 8c de ses biens mobiliers , lesquels cohstituoienr les avancés. C’est-ce qu’on péut observer encore tous les. jours. Nous voyons eh effet qu’une entreprise, un Ouvrage quelconque ,. hé sauroit avoir la solidité 8c la perfection dont il est susceptible, si les, matériaux qu’oh doit y employer n’ont reçu-d’avance lés préparations convenables. C’est uhe : loi générale pour les arts, qui demandent dés travaux suivis 8c manuels," 8r particulièrement ap- plicable ;à Pagriculture. Vèut-ôrí employer léser ?’, il faut Pëxtraire dé la fmne , lé’, fondre ,’le forger,

le limer , Sec. Est-’ce’le bois’ qu’il s’agit de mettre
én oeuvre ? il faut Fabattre , lé tailler’,

le scier, le menuiser, 8cc." de itiêmé veut-on rendre productif 8i mettre en valeur un tërrein jusqu’alors’ inculte ? il est nécessaire dé préparer la terre -à recevoir ; toutes les façons qui précèdent les semailles 8c font naître lés’récoltés..

Avances foncières.

Les travaux & les dépenses indispensables pour opérer le défrichement de’ lá terré 8c Fétablissement d’u-n domaine , d’une ferme , r8ce. sont ce qu’on appelle les. avances foncières, de la culture. Ces-avances embrassent plusieurs objets , selon lés qualités du fol qu’on entreprend de travailler, i 8c lá nature des productions qu’on veut qu’il : rap-

porte. Les vignes, les prés, lès bois, lés chá-aps
demandent chacuny des travaux ditfé-rehs 8c dès

- dépenses plus oU-rhoïns fortes ; mais ils eíxigeht ’ pourtant. ; des avances foncières qui lëùrsont com- munes. Ainsi quelque distribution , quelqu’emploi qu’un entrepreneur dé culture prétende fairè des diverses portions qu’il’ veut mettre en valeur, il doit toujours, Scpour toutes , employer les -avànces foncières, ou les fraix nécessaires, à leur for-’ fflation. Un homme entreprend-il d’établir une ferme dans un terrein couvert de bruyères ou de ma-