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liberté de l’action sociale, paroît être, il est vrai, de faire agir le pouvoir ; mais où la contrainte -, agit, Yàutoritê cesse ; 8c, ’comme le pouvoir est .tout entier entre .les mains du gouvernement : , dès-lors il fait seul les frais de la p’aix publique ; toutes, les autorités se taisent, & . tandis que le pouvoir pèse fur celui à qui il en impose , il.pèse encore.plus dans la main de celui qui l’exerce. . Le pouvoir ne sauroit agir que par des mandataires délégués ; au lieu que Yàutoritê agit naturellement 8c par elle-même fur toutes les tètes ; & combien grande est la différence

! 

La sanction des moeurs , qui est généralement & fans contradiction réputée comme la plus forte & la plus nécessaire , fans laquelle les loix sont ’ impuissantes, le pouvoir abusif & la.puissance bientôt nulle,la sanction des moeurs consiste toute en autorités. ;. l’obéissance filiale , [’union fraternelle, Famour conjugal, lé respect dû au mérite supérieur, l’estime des talens, P élévation, du génie , tout cela constitué, des autorités naturelles dont l’exercice & les droits donnent à la souveraineté la facilité de s’acquitter gratuitement de sesdevoirs, & tournent ainsi conséquemment à son profit. Les sociétés subordonnées, les corps, les communautés & léurs constitutions intérieures ont besoin A’autorités 8c de chefs médiats-, dont les, fonctions ont pour objet le bon ordre intérieur , & deivent toujours s’y rapporter. • Combien, donc. Yàutoritê souveraine préposée au maintien de la paix.dans les sociétés, combien le gouvernement qu’elle emploie & Padministration qu’elle charge des détails ne doivent-ijs pas observer de ménagemens 8i porter d’attention à ne pas empiéter fur le ressort, de toutes ces autorités naturelles & auxiliaires de Y autorité suprême ? Combien ne doivent-ils pas au contraire veiller au maintien de .ces autorités coadjutrices dont Pçnsembje compose les moeurs ? Ils le doivent d’autant plus que. ces autorités naturelles ont un double effet que Yàutoritê mandataire ne sauroit opérer par elle-même. Les autorités naturelles nonfeulement défendent le mal à leurs subordonnés, mais ,elles leur commandent le bien ; ce que Yàutoritê mandataire ne sauroit faire j .sans attenter à la liberté du citoyen. Oà finit la ; réclamation du tiers lésé , là finit la jurisdiction du mandataire. Je sais le mal fans que personne s’en plaigne ; je préfère à une occupation, honnête , à un travail lucratif, Poisiveté mère commune des. maux & des vices ; le gouvernement n’a .rien ;à y voir ni à y faire que..par la voix des autorités, naturelles , fetout son art & son industrie doivent être employés à les relever 8c. à les maintenir.-, Ce coup d’oeil politique ; présente-à une sage administration des résultats,bien différéns. de, ceux qui s’offrent au vulgaire. Redouble-t-on la garde dans les villes ,, est-on obligé de pourvoir àla ffiteté des campagnes en y ; employant, la force .militaire., c’est, un signe certain que les .-moeurs déclinent, que les abus d’une oppression sourde remplacent les scandales trop bruyans d’une-tyrannie audacieuse, que Pautorité se perd , & que le pouvoir est forcé de se mettre en frais extérieurs , plus souvent employés à.soutenir dés for- , malités oppressives & ruineuses qu’à maintenir la véritable paix du citoyen , laquelle consiste dans la liberté de toute action laborieuse, & dans le sentiment de la justice privée , qui, de toutes parts , condamne 8c repousse tout acte offensif de cette liberté. On a vu quelquefois le peuple des campagnes, hommes & femmes , accourir & repousser des descentes. & des invasions hostiles ; si-tôt que lés troupes réglées paraissent ; Phabitant se désintéresse & devient purement passif. Dans telle ville,au moindre bruit, toutes les fenêtres sont’éclairé’es, & les meurtriers ou les filoux ne savent où se cacher ; dès que le guet s’empare dés rues, les cris d’un homme mourant sous lë glaive ne font’ que redoubler Pattention à se ténif bien clos. Quoi qu’il én soit, le gouvernement qui agit . par fa puissance he peut continuer long-temps son action. Celui qui régit par l’emploi du pouvoir , emploie, en frais nécessairement obligés & toujours ctoissans, tous les moyens dont il pouvoit disposer ; áussi a-t-ón toujours vu, dans toutes les. décadences d’empire , les nécessités 8c les impôts croître dans la proportion de la déchéance de Yàutoritê. L’autorité maintient tout ,. supplée à tout, facilite tout ,8c se suffit en quelque sorte à elle-même ; mais la véritable autorité ne sc trouve que dans l’ordre & dans la raison- des choses.

(Cet article est de M. Grivel.)

AUTRICHE, cercle d’Autriche. Le cercle d’Autriche fut créé à la diète de Cologne , tenue sous Maximilien.I-en 1512 ; & il fut confirmé d’une,manière expresse, en IC21 & 1522, aux diètes de Worms & de Nuremberg "fous Charles-Quint. Dans Porigine , ce cercle comprenoit, à. titre ’d'immédiats, divers membres .qui devinrent ensuite des états médiats. Tels sont les. évêchés de Gurck , de Seckàn , de Lavant , &c : aujóur- , d’hui il n’est composé que de sept membres , qui forment chacun un état immédiat du saint-Empire romain. 1°. l’archiduc régnant d’Autriche -y z°. Yé- .vêque.de Trente, ; 30. l’évêque. de Brrxen ; 40. l’évêque de Coire ; 50. l’ordre teutonique , à cause des divers bailliages qu’il possède en Autriche & dans le Tyrol ; 6°. l’ordre de Saint-Jean , àr cause des terres qu’il a dans le Brifgau ; & 70. les princes de Dietrichstein, à cause de leur seigneurie de Trasp dans le Tyrol. .. D’aprèsïa constitution de Pempire, ces divers états pourraient former des-diètes, particulières > & délibérer fur les objets, particuliers relatifs à leur cercle commun, ou fur les objets généraux relatifs à l’empire germanique. Mais les archiducs