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lecture de son procès, le grand inquisiteur, revêtu de ses habits pontificaux, descend de sa place, & donne l’absolution à ceux qui ne doivent point être exécutés, ou à qui l’inquisition a fait grâce. Les autres font livrés -aux juges séculiers, qui, fans autre examen, se bornent à leur demander dans quelle religion ils veulent mourir. Immédiatement après leur réponse , PexécUteur se saisit d’eux, les attaché à des poteaux fur le bûcher : il les étrangle d’abord s’ils se repeutent ; mais oh les brûle vifs s’ils ne reconnoissentpas là religion catholique romaine. Le lendemain,, on attaché devant le portail des églises les : portraits : de ceux qu’on a exécutés :.on met au bas leur nom, celui’ de leur père & de leur pays, le crime pour lequel on les a condamnés, &Fannée,lemois& le jour de leur exécution. Céux des prisonniers à’ qui on n’inflige d ;autres-peines que le fouet ouïes galères, & en général tous ceux : qui sortent de Pinquisition , sont obligés au secret le plus inviolable fur tout ce qui s’est passé à leur égard, pendant leur captivité : la plus légère indiscrétion fur ce sujet seroit un crime impardonnable. Ce qu’on vient de lire a été raconté autrefois par M. Dillon, médecin françois, qui avoit été condamné par l’inquisition à cinq ans de galère.

AUTONOME, adj. AUTONOMIE, s. f. L’autonomie est le droit ou le privilège de se gouverner soi-même, ou par ses propres loix. Ce mot est composé de deux mots grecs (autos) soi-même, & (nogos), loi, règle. Ainsi autonome, signifie qui se règle ou qui se gouverne soi-même.

Les grecs & lés romains accordèrent Yautonomie àplusieUrs villes de leur domination, mais ce-h’étoit qu’une autonome’imparfaite :, 8ì plus ou moins limitée.Les- villes qui se crpyoient autonomes-, quiprenoiênt ce titre fur leurs-mohnoies ou médailles, ne jouiffoient pas à beaucoup près de tpute-Pétenduè de liberté & d’indépendance qu’il annonce. Leur .privilège n’étqit ;gúères -autre chose, que la permission de ; conserver là formé dé leur aiicien gouvernement., : 8c dé- suivsè leurs propres loix. On leur làissùit ássëzsouVélitlè.droit d’avoir dès magistrats-tirés de, leurs .propres citoyens,-& celui de les choisir eux-mêmes, ce qui, à-certàins • égards ,les- rendoit indépendantes - des gouverneurs & autres-magistrats envoyés dans-les ; provinces. Elles-se regà-rdoiëritJ cOmme-dés e-fpè - 1 ces de républiques.,. & : élles-se - -qùalifioient quel-’ qlléfois de villes librésv Nous- avóhsaussi dés villeslibres’ denom , dont 1* liberté est’-'précaire dáns le fait-, au moihs : à plusieurs-égards. •’"." ;’".-’ Les- romains donnoient Yautonomie presque à toutes les villles dont ils faifoient la conquête ; maisj-comme je viens de lé dire, ils y mëttoiént de-fi grandes réstrictions, que ces villes-n’avoiëht qû’tín’e.’omb’re ! d-indépehdáneé. Ils- les. traitoiënfc d’une maniéré : plus- ou moins •fávOfabl’e.i scion- qu’elles-ís’étoi’ent sóùmifës/à’ ïe’úrì émpirè’avëc-glus <* moins de-îépugààricej


Les’villës ; aUi-onbmês jóuissbiënt d’une forte-de’ souveraineté en ce qui avòit rapport à leur intérêt 1 particulier, PU eh ce qui’ règardoit Pintérét gêné-’ rai de la nation dont elles faifoient partie, ou celui 1 des villes áve-c lesquelles élles-étoient associées , - &cqui jouiffoient aussi de Yautonomie-, Tous les peuplë’s-quijouissoíehtde Yautonomie s rejëvoient dé la puissance ’dont ils tehoierìt cetfe : prérogative , ils prómettóiënt delui être fidèles í & selon le langage dés historiens , ils étoient obligés de reconnoître la majesté de Pétat donc ils dépendoient. - C’etOit unê maxime générale chez les grecs 5c chez les romains", dé ;n’accofdes jamais Yautono-

mie aux villes soumises, fans leUf donner en même-temps

" le’ titre d’alliées : cë nouveau titre ’-. far- ; soit une chargé onéreuse dtin privilège déjâillusoire à plusieurs égards , car elles’se trouvoient. dès-lors darís la nécessité dé fournir les troupes | déterré & de mer, aussi-bien que les vaisseaux j qu’on leur demandoit, & de les entretenir à leurs j dépens. Les-officiers des troupes alliées étoient à. j lá vérité nommés par les peuplés qui les fournissoient, mais elles avoient toujours un commandant appelé préfet, que choisissoient les consuls ou les généraux de la puissance prédominante.

AUTORITÉ, s. f . Ce mot, qui vient du latin autoritas, est ordinairement regardé comme synonyme de pouvoir & de puissance. Cependant les

mots pouvoir -, puijfance & autorité,

n’ont’pas

la même force

d’expression , & ne signifient pas - exactement lá- même chose : La dissemblance de lleur définition nous fait connoître que s’ils sont î destinés à peirídre des idées d’un même objet ,

c^est- toujours-- sous dés aspects 8ides attributsdif-
! férens, qui les distinguent l’un de l’autre. 

, Le mot A’autorité désigne par lui - même Pélér ívátion-, la domination, la protection

celui de

puijfance , la faculté , la force ; celui de pouvoir-, le ’droit’•& lé mpyentout ensemble, l’un ou l’autre, , ou l’un &-Paiitré- .

Sans ; empire^ comment concevoir

une autorité ? jSahs ; force-comment concevoir une puissance , 8c ifans puissance que sétOit ; 1’autorité ? ; Sans titre & |fans énergie comment concevriez-vous un ppu- | voir ? Et sanspóuvóiry a-t -il une autorité, y a-t-il une. puissance ?"

• ’íf autorité est le’ poùvoif ou le droit de commander : lá púissaHcé est le pouvoir ou le moyen dé scf-faifé obéit : lé póùVoit 1est d’un côté íe titre i de Y autorité qui commande, & deTautre Papplij cation dé la puissance, ou la puissance prochaine Iqtìi fait obéir ou qui exécute, h’autorité suprême 1est le pouvoir ; suprême., armé de lá suprême puis. Isauce. ; | - L’ûiiîow’íefait ou déclare la loi : la puissance en

assure la sanction. ; le pouvoir en poursuit l’exéi

cutiòrí-áprès avoir donné le droit de Fétáblir.

C’est-là la définition & la distinction générale de ces trois mots, autorité, pouvoir & puissance,