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l’examen de la victime, & les premiers par le vol des oiseaux & l’appetit plus ou moins grand des poulets sacrés. Les étymologistes dérivent le nom d’augure des deux mots latins avium garritus. Il seroit difficile, de fixer l’origine de ces idées superstitieuses on les voit répandues fur la terre fans pouvoir «n découvrir la source.

Lorsque la politique eut consacré cette science frivole pour donner un nouveau frein] à la multitude, les premiers personnages de Pétat briguèrent la dignité d’augure. Quiconque y aspirait étoit obligé de subir un examen sévère. Ses moeurs dévoient être pures & fans taché..Le moindre défaut du corps étoit une exclusion, & une fois admis dans ce collège , on jouissoit de la vénération publique. Le droit de les élire appartenoit originairement au peuplé ; mais dans la fuite il fut déféré au collège des augures ; on supposa qu étant les plus* intéressés à faire respecter leur ministère , ils ne choisiraient que des hommes assez honnêtes : pour Pannoblir. Chez. les romains il falloit être de famille patricienne pour y arriver : on n’y réçut les plébéiens que Pan 454 de la fondation de Rome. Les empereurs, pour affermir leur pouvoir usurpé, se réservèrent le titre & les fonctions d’augure , qui en imposoient aux peuples. A l’aidede ce moyen politique, ils devinrent les maîtres des destinées de Pétat, fans éprouver de résistance. ’-

Les augures jouissoient en effet de beaucoup d’autorité ; ils avoient le droit d’indiquer lé jour & le lieu óù le sénat pouvoit s’assembler ; lorsque des motifs secrets-leur faisoient craindre des décisions contraires aux intérêts de leur faction, ils allégueiént quelque mauvais présage poUr rompre ou différer l’assemblée ; ils prononçoient alors cette formule , id aves àbdicant 3 les oiseaux le désapprouvent- ; si une entreprise leur étoit avantageuse, ils disoient, id aves addicunt, les oiseaux Fapprouveht. ’II paroìt qu’au têmps de Cicéron aucun des . magistrats de la république né croyoit à la science des augures & des arusoices ; elle leur offroit un moyen sûr de mener le peuple, & ils n’avoient garde de la tourner publiquement en ridicule. Lè peuple de rorrie avoit une aveugle confiante dans la manière dont mangeoient les poulets facjés, & fur-tout ceux qu’on ; tirait de Piste de Négrepont. Le trésor public ëntretenoit des poulets sacrés au capitole, & dans les temples. Les dévots en élevoient dans léurs maisons. Les généraux les moins shpestitieux era avoient dans leurcamp, 8c ils s’en^fervoient avec succès poùr inspirer plus de sécurité à leurs soldats. Quand les poulets mangeoient àVec appétit le grain qu’on leur jettoit, c’étóit un présage heureux. Mais s’ils Péparpilloient, on croyoit devoir abandon-’ n’er l’entreprisc. Au reste les magistrats étant augures eux-mêmes, ou ayant beaucoup d’influence fur le collège des augures , étoient les maîtres d’annoncer au peuple les présages qui leurconvenoient ; & s’ils éprouvoient en cela quelque opposition, ils arrivoient à leurs fins par des intrigues ou par des moyens violens ; ainsi Claudius Pulcher ordonna de jetter les poulets sacrés dans la mer, parce qu’ils avoient refusé de manger, ; « Et bien , »diï-il j í ! faut ks faire bôlre puisqu’ils ne veulent pas manger ». Malheureusement il fut battu, & sa défaite fut regardée comme la punition de son sacrilège.

ASSEMBLÉES.

ASSEMBLÉES DU CLERGÉ.

ASSEMBLÉES DES ÉTATS. Voyez ces trois articles dans le Dictionnaire de Jurisprudence.

ASHAM, AZEM ou ASEM, royaume d’Asie, peu connu. On le trouve à l’orient de l’empire Mogol : on assûre qu’il produit en abondance tout ce qui est nécessaire à la vie. Il est riche par ses mines d’or , d’argent., de fer, de plomb , fa laque , la meilleure de toute P Asie, dont il se fait une grande exportation pour le Japon & là Chine , par h soie que les européens & les asiatiques en tirent : on y fait des bracelets d’ivoire, d’écaillé de tortue, fort en usage dans quelques royaumes des Indes , voisins des états du Grand - Múgol, On y recueille aussi beaucoup-de cire, mais elle n’est pas estimée. Azo ou Azoo, en étoit autrefois la capitale. C’est aujourd’hui Kemmerou où le roi tient fa cour. Ses sujets, dit-on, ne lui payent aucun subside. Mais il possède en propre toutes les mines de ses états , qu’il fait exploiter à .son profit, non par ses sujets, mais par des esclaves. On asiûre que P exportation de Por y est défendue , quoique celle de l’argènt & des autres métaux y soit permise. ’ On Croit que le royaume SAsham ou Azem, a fait autrefois partie du Bengale, dont il n’est séparé que par une rivière qui se jette dans lé Gange. Quelques.auteurs lui attribuent l’inventión de la poudre à canon : ils assurent que cette découverte se répandit d’abord au Pégu, & ensuite à la Chine Ses mines exploitées par des esclaves, comme on vient de le dire , & au profit du souverain, ne produisent pas, à beaucoup près, ce qu’elles- produiraient entre des mains plus habiles. Le sel manquoit autrefois dans cette contrée ; les habitans étoient réduits à celui qu’ils tiroient de la décoction de quelques plantes.

ASCENSION, (isle de l’). Voyez le Dictionnaire de Géographie.

ASIE, l’une des quatre parties du monde. Des observations tirées de Montesquieu formeront cet article.

L’Asie n’a point proprement de zone tempérée ; & les lieux situés dans un climat très-froid, y touchent immédiatement ceux qui sont dans un climat très-chaud, c’est-à-dire, la Turquie, la Perse, le Mogol, la Chine, la Corée & le Japon.