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de péninsule ; elle a environ 600 lieues de longueur, & 500 dans sa plus grande largeur. Voyez sa position dans le Dictionnaire de Géographie. Tout le monde fait qu’on la divise en Arabie herrreusc, ou terre d’Yemen, en Arabie pétrée, Sc en Arabie déserte. Elle contient huit provinces indépendantes les unes des autres ; savoir Ardel-Yemen, Hadramant, Bosman, les pays situés le long du Golphe persique, Hadsjar, Nedsied, Hédsias , 8c le pays habité par les Bédouins. V .La province d’Yemen se divise en quatorze districts, d’une étendue fort inégale, dont les ’ principaux sont le pays d’Yemen , proprement dit, la seigneurie d’Aden , la principauté de Kaukeban , le district de Chaulan , de Kachtan , Sec. II y a plus de districts dans un canton que dans l’autre ; nous allons en donner la raison. Dans les montagnes où les habitans, à la faveur de leur genre de vie uniforme 8c frugal, ont su conserver la plus grande portion de leurs droits primitifs , on trouve une multitude de peuplades. La vigueur dusentiment, qui anime chacune de ces peuplades, á suppléé plus d’une fois au nombre des habitans. . , ’.•."" Elle est sous la domination du roi d’Ye^ men 8c dé différens chérifs - ou émirs, les uns indépendans, les autres tributaires du grand seigneur. Les plus puissans sont ceux de la Mecque 8c de Médine. ’

’ " Précis de l’histoire politique & de l’état actuel du gouvernementd’Arabie. Les arabes méridionaux partagèrent la bonne Sc la mauvaise fortune des califes, tant de la race des Ommiades, que de la maison des Abassides, Le pouvoir de ces grands pontifes de l’islamifme ayant été ; détruit par les gardes qui s’emparèrent du palais, Sc par Tambitiofildes gouverneurs qui sc rendirent indépendans dans les provinces ,. TYemen , tantôt reprit sesanciens droits,. Sc tantôt fut assujetti. L’Egypte, gouvernée par les sultans Ayoubilts, cit- castìens Sc ottomans, fit plusieurs tentatives fur ce beau pays. Salaheddin , ou Saladinle-Grand, le Sultan Guri Sc Soliman II, conquirent la plus grande partie de TYemen, mais il y eut toujours quelques cantons des montagnes qui défendirent leur liberté contré les turcs. La révolution de 16^0 chassa les turcs. Khâssem-al-Kbir ou le Grand, Tun,des scheichs, ayant obtenu Talliance 8c Tamitié des autres scheichs ou seigneurs, parvint à déloger les bâchas turcs, Sc à lès faire sortir du pays. Us n’y sont jamais rentrés. La Porte conserve des officiers dans YArable pétrée 8c fiir les confins de Y Arable déserte ; mais les beys" d’Egypte qui, depuis le temps des circaflîens, font restés comme indépendans dans leurs districts, ne tarderont pas à conquérir ou à affranchir Ces deux provinces. Larévolution causée dans TYemen , par le mérite & Ia valeur de Khassem, est devenu une époque très - r.iémorable dans Thistoire àe YArabie, puisque la maison régnante des imans PU rois d’Yemen, tire son origine de ce scheich. Ismaël son fils , Consolida le plan de son père, 8c prit la qualité d’iman. L’Arabe , accoutumé à,Tindépendancè , ne plie que sous les prdres de Dieu Sc de celui qui est chargé des prdres divins , ce qui a fait prendre la dignité de prêtre aux anciens califes, 8c aux imans des temps.mpdernes. , TPUS les defeendans d’Ismaël, 8c de Khassem, étant de la sainte race des Imans , aspirent au. droit de commander Ies fidèles. Cette égalité de titres à causé plus d’une fois des concurrences 8c des guerres intestines, qui ont affoibli Ja vénératipn des" peuples pour ces prêtres ; plusieurs scheichs ont profité de Ces troubles pour se rendre indépendans, Sc les rois de TYemen doivent craindre d’avoir un jour le sort des califes, dont la puissance, ayant dégénéré en tyrannie,, s’éclipsa Sc s’anéantit. Le premier ministre du pays de l’Yemen n’a d’autre titre que celui de’faklh, nom que l’on donne aux secrétaires 8c aux favans. Les gouverneurs des provinces , nommés dolâs , dans TYemen , sont ordinairement rappelles au bout de deux ou trois ans. Si Timan trouve à propos de prolonger le gouvernement d’un de ces dolâs, il-lui envoie un cheval, un caftan Sc un sabre, Sc Tofficier cpnfirmé dans son emploi, est obligé de sortir de la capitale de son gouvernement , pour recevoir avec respect les grâces Sc les bienfaits de son souverain. Ppur restreindre le pouvoir des dolâs, Timan leur associe un baskateb ou contrôleur , qni ne le* quitte jamais. Parmi les terres de là domination de Timan,. il y a plusieurs districts qui sc sont révoltés , Sc qu’on n’a pu faire rentrer sous le joug ; telle est la seigneurie d’Aden, qui s’est soustraite à Tobéiffance de Timan en 1740 ; les habitans élurent un scheich, 8c renvoyèrent à Moka le dpla 8c tous les soldats de Timan. On ne s’étonnera plus de la promptitude de Ces révolutions,.dès que Ton saura que les lieutenans du roi dsYemen ne sont que des juges de paix , dont Tautorité n’excède point celle qu’avoient les juges ou ies chefs de tribu parmi les israélites. ..-.’- .. Lorsque les turcs possédoient encore une bonne partie de la province d’Yemen, ilyeutunefamille illustre parmi les montagnards, qui se maintint dans la possession de ses droits ; cette famille subsiste encore , 8c elle n’est pas soumise au roi d’Yemen.

Parmi les districts indépendans qui font, dans

le pays d’Yemen , on eompte en outre la grande

contrée de Haschid S : Bekil, où il y a.plusieurs

chefs appelles Naliil. Us sont alliés de Timan. C’est de ces districts, qui paflent pour les plus belliqueux, que Timan tire ses meilleures troupes»