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Le parlement d’Angleterre n’est point réduit à attendre patiemment les loix qu’on voudra bien lui proposer. À l’ouverture de chaque session, il prend liii-même en main le grand livre de.Tétat ; Tl en. Ouvre toutes les pages ; ilen examine tous les articles. .’ ’ Lorsqu’il découvre des abus, il recherche quelles en sont les causes : s’ils proviennent de la violation des loix , U raffermit les loix : s’ils viennent de ce queles loix n’ohtpas prévu tels cas ; iJ établit fur chacun de ces cas des loix nouvelles. - II ne se preste pas fur le grand objet des subsides, 8c il ne se détermine à cet égard que quand ’il yoit toutes les sûretés de Tétat solidementétaplies. Le contrat qu’entraînent les loix n’est point un contrat gratuit, Sc où le peuple soit obligé de prendre ce qu’on lui donne, 8c comme on lelui donne : c’est un contrat dans lequel il achète 8c paye ,8c dont il dicte’ lui-même les conditions. "Il étoit donc indispensable que les choses fussent ordonnées én Angleterre, comme elles le sont. Si les ressorts" moteurs du pouvoir exécutif sont entre les mains du roi un dépôt sacré, ceux du pouvoir législatif sont, entre les mains des deux chambres, un dépôt qui ne Test pas moins ; dès qu on met en mouvement ces ressorts du pouvoir législatif,, Je roi est frappé de Timmobilité ’dans laquelle sc trouvent les lords 8c le. peuplé a Tégard dès prérogatives royales : lorsqu’il est au parlement, il a laissé sa puissance en dehors, "8c il n’a que le droit de dire oui ou "non. Si une masse, telle que la puissance royale-,t avoit ,pu s’agiter dans le corps législatif, elIeT’auroit sûrement bouleversé. ... -> ;Quelques auteurs (i) , séduits par une admiration peu réfléchie pour les gouvernemens de Tan- ; tiquité , ou par le plaisir de montrer de la grandeur au-milieu de ce qu’ils appellent la Ile de . ’nos temps modernes, n’ont su voir de modèle que dans Tinstitutión de Sparte ou de Rome. Suivant eux, la feule affaire du citoyen est d’être sans cesse assembléfur la place , ou de marcher au combat ; être vaillant, endurci aux travaux j dévoré d’un ardent amour de la patrie , c’estr’à-dire , de Tardent désir, de nuire aux autres hommes , en faveur de la : société dont on. est membre ; avoir un ardent, amour de la gloire (2), c’est-à-dire, Tardent désir de massacrer ses voisins pour sc glorifier ensuite de cètte boucherie, leur ont paru les seules choses qui puissent faire estimer Thomme social, : afin de donner un air de vigueur à ce système, ils se servent de.mots exagérés, ils emploient fans .cesse les termes de lâchetés "d’avilissement -, de grandeur. d ! ame , de vertu ; ils ne nous ont jamais dit la feule chose qu’il falloìt dire ,.’ savoir , si l’on étoit heureux dans ces états qu’ils nous exhortoient d’imiter.. Per- sonne né rend plus de justice que moi aux ver-’ tus 8c au patriotisme de -Rome 8c de Sparre. MalheUr au Coeurfoible que n’échaufferaient pas , de si nobles exemples ! Mais lorsqu’il s’agit dé donner aux hommes des leçons de politique,-’ il est inutile de parler fans cesse d’un état de choses qui ne reviendra plus ; 8c les bons esprits ne peuvent établir que des maximes propres à la situation où sc trouvent aujourd’hui les différens peuples du monde. Qu’on me dise -, par exemple, si Tinstitutioa de Rome ou de Sparte conviendrait aux anglois. ParTarrangement des choses -, les loix fondamentales dé ces deux républiques dévoient d’une année à l’autre dégénérer. , Sc le citoyen perdre peu à peu quelques articles de fa liberté : par la forme du gouvernement anglois au contraire chaqueannée-perfectionne la constitution ; le citoyen y acquiert un nouveau degré d’énergie 8c de liberté. On peut observer en effet les progrès,journaliers de la chambre, des communes. On a vu les rèprésentàns du peuple se donner tout ce qui peut servir à déployer avec effet le pouvoir dont ’ils. son t dépositaires, routée qui peut rendre leurs résolutions justes Sc éclairées. Des Teur origine, ils demandèrent à s’assembler séparément ; ils obtinrent ensuite de se nommer un président, (3) ; bientôt après, ils voulurent, être con^ fuites fur,la dernière forme" des actes. ; -enfin ils voulurent les dresser eux-mêmes. "-. ; Pour prévenir dans leur intérieur toute possibilité de surprise , chaque proposition oú chaque bill doit être lu trois fois à des jours différens ; 8c avant chaque lecture du bilj., il faut résoudre expressément, qu’on.doit s’en occuper : si le bill est rejette Tune des. trois/ffois, il tombe 8c On ne peut plus Te représenter dans cette session.(4). .,( 1 ) X’auteur., par .exemple, du ’Contrat social, dit.-«le peuple anglois, -qui pense erre librè.sé trompe fort ;.il ne ’»> l’est que pendant l’élection des membres du parlement’ : sitôt qu’ils sont élus, il est esclave, il n’eí) rien ". . (i) Je pren.ds ces mots dans le sens qu’on leur dpnnoic dans les anciennes.républiques, & que leur donnent, ceux qui.nous en parjenr. - _,- -, :-, . Í3) Le président des communes est appelle Speaker-, mot qui signifie parleur, -Scque les. écrivains françois traduisea par orateur. On lui a donné ce titre, parce qu’il est le député né de la chambre ; c’est Juiiqui adresse la parole .au roi , S ;c mais il ne prononce point de disepurs dans Ja chambre, il n’y dit queles choses nécessaires au bon ordre ; il-n y donne poinr son suffrage.

- - - - - <4^ C’est encore une règle dans la chambre^des communes, que personne ne parle qu’une sois le-rr.ême. jeur. Quand les diverses clauses-dW bill exigent unè discussion’ plus libre, on eh chargé un comité, qui fait ensuite son rapport ; si Tobjet est important, on forme un comité de tou e la chambre- ; elle s’assemble dahs lé meuve lieu , mais d une mamere moins soíemnellè & fous -un autre président.’ Lorsque’ la chambre reprend ses assemblées ordinaires, on remet la piaffe, ’ fur la table , & l’orateur rentre-dans ses fonctions. ÚEcon. polit. &> diplomatique, Tom, L ^