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de pouvoir absolu ; il dit nettement qu’on devoit lui obéir sans réserve (1) ; il s’attribua le droit de dispenser des loix ;"il chercha même à détruire les loix les plus chères à la nation ; il essaya d’abolir une religion dont Tétablissement avoit couté lés plus plus grands sacrifices, 8c d’y substituer une communion quedesactes réitérés du parlement avoient (proscrite. Cette communion avoit été proscrite, non parce qu’elle énfeignoit les dogmes indiffélens à Tétat, dela trânstubstantiation Sc du purgatoire , mais parce qu’elle attribuoit aux princes un pouvoir illimité. •- Charles, par cétte entreprise, ne violoit pas seulement une loi, il se disposok pàr-là à des violations plus criantes encore. Les anglois voyant que la liberté étoit attaquée jusques dáns ses premiers principes , retirèrent l’obéissance qu’ils avoient vouée à Jacques, 8c ils se crurent dégagés de leurs sermens envers un roi qui se mettoit au-dessus des siens. La révolution qui avoit perdu Charles, iie s’étoit effectuée qu’en versant beaucoup de sang, & elle avoit jette Tétat dans une convulsion ter- • ribîe ; celle qui détrôna Jacques ne. fut qu’une opération courte Sc facile. La nation se trouvoit alors si éclairée , les principes qu’elle suivoit étoient si bien reconnus, que le concert fut universel : tousTes liens par lesquels le peuple tenoit "au trône sc rompirent à-k-fois 8c par une feule secousse ; Sc Jacques, qui, le moment auparavant étoit un monarque environné’ de scs sujets , ne fut plus qu’un particulier au milieu de Y Angleterre. , . Ce, qui excite aujourd’hui notre surprise sur cet événement , unique, dans les annales du genre humain, c’est k modération, 8c, disent les éerir Vains anglois, la légalité même qui Taccompagnèrent. ïln’y eut aucun bouleversement ; comme si la constitution avoit indiqué la marche qu’il faudrait suivre pour rdétrôner le monarque qui voudròit s’élever-au - dessus des loix , k nation s’assembla d’une manière régulière pouf élire ses leprésentans : le trône fut déclaré vacant, Sc un . nouvel ordre, de succession fut établi. • - Ce neTut pas tout ; on s’attacha à réparer les brèches de k constitution, 8c à en prévenir de nouvelles :1e peuple &.lé souverain alloient for,rner entr’eux un nouveau contrat ; on profita d’une libelle occasion. ; Oh exigea du nouveau roi un serment plus ïòrmel encore que celuî de ses prédécesseurs ; «n en consacra poUr toujours la formule (z). On déclara de nouveau, qu’établir des impôts fans Tavèu du parlement, qu’entretenir une armée en temps de paix , ce seroit agir contre k constitution. On abolit le pouvoir qu’avoir, dans tous lés temps j réclamé la couronne, de dispenser des loix. On reconnut que tous les sujets ont droit de-présenter des pétitions au roi (3) : « 8c enfin, dit » M-deLolme , ònposalaclefdelavoûte ,par " Tétablissement final de la liberté de -la pres- 55sc (4) ». La révolution dé 1688, forme donc la troisième époque dans Thistoire de la constitution d’Angleterre. La grande charte avoit indiqué les bornes de k puissance royale : le régne d’Edouard I avoit élevé quelques barrières ; mais c’est au détrô-. nemenr de Jacques II, qu’on acheva de fermer Tenceinte. C’est alors que le peuple anglois établit lés principes de droit naturel Sc dé droit civil,. qu’il observa avec tant de fermeté, en chassant un roi qui violoit ses sermens : il adopta le système de k résistance ; il déclara que la nation pourroit se servir de cette ressource contré k tyrannie. Par Texclusion donnée à une famille héréditairement despotique , il décida que les nations n’appartierinènt pas aux rois. On rejetta tous ces préceptes d’obéissance passive, de droit divin, de pouvoir indestructible, fur lesquels Tautorité royale avoit porté jusques-là ; 8c à cet éçhafaudagepeu soli- de en lui-même, on substitua les appuis plus sûrs Sc plus durables de J’arriour de Tordre-& du sentiment de la nécessité d’un gouvernement parmi les hommes. • SEC’TIrONIP.. De la nature & des principes de la constitution d’Angleterre. La basc de k constitution d’Angleterre, le prin-’ cipè fondamental d’où dérivent tous les autres, c’est que la puissance législative’, c’est-à-dire, le pouvoir d’établir les loix, de les abroger, dé les changer , de les expliquer , appartient au parlement scul. Les parties constitutives du parlement, sont la chambre des communes, la çHambre des pairs Sc lé roi. •-’ ..’- . La chambre des communes est composée des repré-Tentans des différens comtés dé YAngleterre , cjui en envoient chacun deux ; des députés "des villes j, ( Londres , si Ton y comprend Westminster 8c (1) Déclaration donnée en 1687. ~ .

.. : :. : -,. :] ... . 1., -(-i-> Dans : l’acte dû parlement intitulé. :, aile pour établir le serment dii couronnement. _ ._• -’. , .’. .--

(3) Le parlement avoit fiit un bill, qui fut appelle le bill dès droits, & qui cóntenoit

les articles ci-dessus , ainsi que divers autres. Ce bill ayant reçu le consentement royal, fut publié fous le : titre à’aile déclarant les droits-b libertés da sujet ì-b etablìffant la.Juccejsvn ’à-la couronne. Année 1. de Guillaume & Marie, session 2 , cap. a. ..... . "-(4) La libeité de la presse ne fut, à proprement parler", établie que quatre années après, lorsque le parlement-refusa Ae continuer les restrictions auxquelles l’imprimerie avoit été soumise jusqu’à cette époque.