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L’institution d’un tribunal qui devoit arrêter ou punir les injustices dans toute la Grèce, mérite de grands éloges ; mais comme la perversité humaine rend tout inutile 8c abuse de tout, il arrivoit trop souvent que les députés des peuples les plus puissans gênoient les suffrages, qu’ils effrayoient ou corrompoient leurs collègues, & que le conseil prononçoit en faveur du plus fort.

Pausanias donne la liste des nations qui envoyoient des députés au conseil amphyctionique, 8c il n’en cité que dix ; les ioniens, les dolopes,les thessaliens, les amianes, lesmagnéfiens, lés méliens, les phthiens, les doriehs, les phocéens 8c lés locriens ; il n’y comprend pas les achéens, les éléens, les argiens, les messéhiens Sc plusieurs . autres. Eschine (i/parle aussi des villes qui étoient admises dans ces assemblées. Acrisius institua un nouveau conseil’d'amphyc-. tlons, qui s’assembloient deux fois Tan dans Te temple de Delphes. Les députés se nommoient indifféremment A’fiÇiKT^ms, Tlí^íyofíí/t, l’tfnpvwaíis, & leur assemblée mh»U. Les romains ne crurent pas devoir supprimerces assemblées des amphyâlons. Strabon assure qu’elles se tenoient encore de son temps.

AMSTERDAM, ville capitale des Pays-bas hollandois, & particulièrement de la province de Hollande.

Quoique nous ne parlions, dans ce dictionnaire , que des villes impériales , ou de celles qui forment un état libre, nous avons cru devoir faire un article AMSTERDAM, parce que cette capitale de la Hollande est une espèce de république.

- Le gouvernement d’Amsterdam, assez semblable à celui des autres villes de k province, est moins une démocratie «qu’une oligarchie, au jugement du chevalier Temple. Trente-six sénateurs composent le conseil souverain. Ce conseil remplace lui-même, depuis deux siècles, les membres"qu’il perd. II tire aussi de son propre sein ; par élection, les magistrats principaux de la ville , tels que les bourguemaîtres & les- échevins ; 8c il nomme les députés à Tassemblée des états de k province. Les bourguemaîtres d’Amsterdam sont au nombre de quatre ; leur élection sc fait annuellement à la pluralité des voix, par ceux d’êntre les sénateurs qui ont été bourguemaîtres ou échevins. Us sont chargés de soutenir k dignité de la régence ; de créer les officiers subalternes] ; défaire les honneurs de la ville ; d’ordonner les dépenses nécessaires à son agrément 8c à fa sûreté ; de veiller sur les bâtimens 8c les travaux publics ; Sc enfin de garder les-cíefs du grand trésor de la banque :: ce qui forme k principale de leurs fonctions. Quoiqu’ils aient des appointemens très-modiquès, quoiqu’ils ne soient environnés d’aucun appareil, leur emploi est de k dernière importance. II y a neuf échevins. Les bourguemaîtres les choisissent chaque année parmi dix-huit personnes que le conseil leur présente. Ils composent Tá : cour de justice, qui prononce en dernier ressort dans toutes les causes criminelles,’ mais non pas ’ dans toutes les causes civiles ; car si Targent ou les valeurs contestées excédent une certaine sommé , on appelle devant k cour de justice de la province. , -. Après les bourguemaîtres Sc les échevins d’Amsterdam, . viennent ses trésoriers, son lieutenant de police & son pensionnaire, qui est à-k-fois fiscal^ - procureur -général, avocat-général 8c garde des archives. Les dépenses de police , d’entretien, d’ornemens, de fortifications Sc de charité, sont très-considérables. Les revenus ne le sont pas moins’ ; on perçoit dés droits d’entrée Sc de sortie sur touc ce qui se vend Sc s’achette dans k ville ; on lève des taxes fur toutes les maisons indistincte^ ment ,’Sc la ville a des terrains 8c des maisons qui lui appartiennent en propre. On conçoit qu’un peuple aùssi nombreux, aussi actif, aussi industrieux que Test celui d’Amsterdam, donne au fisc des sommes immenses. Amsterdam possède d’ailleurs, à divers titres, la plupart des villages de TAmstelland. Le fameux trésor de la banque est déposé, dans des caveaux. Là valeur de ce trésor n’est pas connu d’une manière précise ; nous dirons ailleurs à . combien on Ta évalué. II est la source inépuisable, du crédit d’Amsterdam, des richesses de la Hoi < lande, 8c peut-être de la puissance de toute k république. Cette banque, présidée par les bourguemaîtres, fut. établie à Tinstar de celle de Venise T,an 1609 , à Tépoque oû TEspagne reconnut Tindépendancè des Hollandois. Elle est ce qu’on appelle, en terme de commerce, giro- banque. On _y place son argent, Sc elle donne du papier dont k valeur n’est jamais suspecte ,

8c dont le cours n’est jamais interrompu.

Les habitans d’Amsterdam fur-tout alimentent son trésor j ils sont obligés d’y porter Targent en espèces-ou én lingots, de tout paiement qu’ils ont à faire au-dessus de trois cens florins-du pays ; 8c les créanciers reçoivent des billets."Ainsi le système’ de Cette banque est d’approprier en quelque sortfr’à k ville presque tout Targent,de, ses Habit-ans ;’_ mais, par une confiance qui ne peut avoirlieu que chez un peuple libre Sc fidèle à ses engagemens, le commerce ne sc : trouve.pas"gêné. C’est à cé commerce, plus érendu peut-être que celui d’aucune autre ville du inonde, quAmf-- terdam est redevable de k considération dont eíí«  f i} Qtsisç* àefalfa legiÙQrtï