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vaux & Servien, devoient signer sur une colonne, & eux sur une semblable colonne, parallèle à la première, ensorte que le nom du premier commissaire holkndpis sût plus honorablement, placé que celui du second 8c du troisième pléni ? potentiaire françois ; mais on les’obligea de signer íurkmêfne ligne tout de fuite après les plénipotentiaires françois. II faut avouer que ce.fut une étrange dispute , 8c qu’on seroit bien étonné si Ton voyoit aujoUrd’hui de pareilles misères arrê^ ’ ter pour k première fois des négociations politiques. Les holkndois ont néanmoins, triomphé fur ce point, 8c leurs ambajfadeurs signent maintenant tous les traités à la gauche de .ceux des rois.

3o. Les ambassadeurs de Malte jouissent également, après ceux de Venise 8c de Hollande , des mêmes, prérogatives que les ambajfadeurs des têtes couronnées. En France ils se couvrent devant le roi aux audiences publiques, lors :même qu’ils sont ses sujets. 4°. Ceux du Corps helvétique font traités en France avec beaucoup de considération’ ; ils sont reçus à Paris par le gouverneur , le prévôt des marchands’8c les échevins , mais à cinquante pas hors de k porte saint Antoine , afin de montrer que c’est la ville Sc non le roi qui leur fait.çet honneur. Au reste, ils ne se couvrent ni dans Taudiencë que le roi leur donne, ni dans celle qu’ils reçoivent de la reine 8c desenfans de France ; 8c -cet honneur appartient proprement aux ministres du premier ordre. Les ambajfadeurs qui ne viennent en France que de k part de quelques cantons , ne reçoivent que le-traitement des ministres du.second ordre. Le cérémonial établi pour les .ambajfadeurs & pour le prince auquel ils sont envoyés, a introduit uné.gêne qui nuit souvent au succès des affaires. On négocre’mal, quand il faut régler fur Tésiquette. chaque démarche Sc chaque mot ; on a beaucoup plus d’avantage à n’employer aux négociations importantes que des ministres du second ordre. Genre maxime est si utile, û. vraie , rjue, dans les- grandes occasions Tors-

qu’il s’agit de conclure un traité ou une alliance , on revêt Te. négociateur du titre d’envoyé extraordinaire ou de ministre plénipotentiaire , en lui donnant secrètement des lettres d’ambassadeur qu’il présente avant la signature , pour donner plus d’éclat au traité. . V’ " ’

Selon TanCien droit des gens, quiconque faisoit

violence à un ambassadeur devoit être livré au souverain dont il avoit outragé le représentant. ’, J’en ai déja cité des exemples : en voici d’autres encore. Leptinés qui avoit tué Cnéus Octavius, fut livré aux romains par les grecs. Les romains étoient fort scrupuleux fur ce point ; ils livrèrent deux édiles qui âvoient maltraité les envoyés des «ppolloniates ; Sc de peur que k famille de ces deux magistrats ne les enlevât fur la route , le sénat donna ordre à un questeur de les accornpa- . (Scan, polit. & diplomatique. Tom. I, gner jusqu’au port où ils dévoient s’embarquer. Nous nous contenterons d’indiquer ici Jes privilèges communs àl’ambassadeur Seaux autresministres publics. Nous en parlerons plus en détail à Tarticle MINISTRE PUBLIC, 8c dans des articles particuliers. Ces privilèges peuvent Te réduire à sept, qui font ; • i°. Le privilège d’índépendancei í°. Celui de chapelle. Jp. Celui d’asyle dans leurs hôtels. 4 ?. Çélui d’exemption d’impôts 8c droits de douane. Voye^ MINISTRE PUBLIC. í°. Ils sont à couvert du droit de représailles’,. 8£ leurs effets mobiliers ne sont pas sujets au droit d’aubaine.

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6°. Ils ont.une entière liberté daris toutes leurs fonctions. 7 ?. On doit leur faire des présens.

Outre les privilèges communs à tous les ministres

publics, les Ambassadeurs en ont de parti» culiers. ’".’". i°. Ils sont salués par le canon.de(.la place , dans la ville du pays où ils sont envoyés. ^ x". OtrTes complimente de k part du fou* verain. ’ - ,5°. Ils font une entrée publique dans k ville où le souverain fait fa résidence. L’envoyé extraordinaire a àussi droit de faire uné entrée publique. Voyéi ENTRÉE PUBLIQUE DES AMBAS-SADEURS. - ’ - - - ’ ’ ’ 4°. Ils jouissent de quelques honneurs aux audiences publiques, des souverains ; ílspeuvent : parler couverts. Voye^ AUDIENCE. " i". On Teur assigne une place distinguée dans toutes les fêtes 8ç les cérémonies publiques. 6°. Leurs femmes ont le tabourer dans les cercles des, reines Sc des impératrices, ou aux repas des rois 8c des empereurs. 7P ; Ils ont un dais dans Teur hôtel. 8°. Le ministre de k cour où ils : résident, les traitent d’excellence. ., Sc ils lui donnent lè même titre. Ce titre, inconnu en France parmi les nationaux , 8c si prodigué en Italie Sc dans quelques autres pays, n’a été introduit pour les ambassadeurs que depuis k fin du seizième siècle. XJn ambassadeur de France fut traité d’exceílerace à Rome, en fj.93, & les ambassadeurs des autres Couronnes prirent le même titre ; il est devenu lé titre distinctif des ministres publics du premier ordre "dans toutes les cours de^ TEtirope. ’" .-~^ Ces divers privilèges font regardés, comme G. précieux, 8c ils sont si reconnus que , lorsqu’ils reçoivent quelque atteinte dans une cour ,- tous Tes ministres qui-composent le corps diplomatique se croient offensés en k personne de l’un d’entré eux ; ils demandent réparation-, même pour des ministres d’un souverain qui ne vit pas en bonne intelligence avec leurs maîtres. _ Tous ces privilèges j ainsi que les principes qui