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xxviìi DISC OURS tructiòn, la protection , la bonne adminis-j tration ; 2°. toutes les avances foncières,] les défriçhemens, les constructions d’édifices j ruraux, les plantations, lesamandemens du ibl qui durent des années & des siècles ; 3°. les dépenses primitives 8c annuelles de l’agriculture 8c des autres exploitations terri- toriales, des pêches, des mines, des carrières ; 4°. par une fuite nécessaire je doublerai toutes les récoltes, je doublerai la masse des subsistances 8c des matières premières ; j°, par unë dernière conséquence aussi naturelle, je doublerai le nombre des hommes dans toutes les classes de FEtat ; car j’-aurai- d’avance le : double-de ce qui les alimente 8c les entretient. Lequel de nous deux aura doublé lés richesses 8c la puissance ?la question réduite à cette simplicité ne doit pas être difficile à résoudre. Ces deux grands effets ultérieurs que nous ’ désirons l’un 8c l’autre, la politique la plus sublime ne se flatte pas de les opérer comme par enchantement d’un seul coup de baguette ; mais elle’ y tend comme à son but 8c se flatte d’y parvenir par des progrès successifs ; si le vôtre est de doubler’Fargent 8c le mien de doubler tout le reste ; nous devons nous trouver l’un 8c l’autre au bout de Ia carrière au,/ même état où la Providence npus auroit mis en un instant par deux miracles. J’ose dope me flatter que dans le choix, vous auriez embrassé la chimère 8c moi la réalité, - • D’ailleurs est-il bien certain, bien ; évident que le système si compliqué des injonctions, des prohibitions, des perceptions qui composent le code fiscal du Commerce réglementé, procurent aux Etats l’accroisse-’-. ment progressif de richesse , de puissance ’. & de félicité ? non fans doute , 8c la vérité j des faits démentiroit trop-clairement qui- i conque oserait Fáttester comme un principe i . indubitable. j Pourquoi donc s’être tant pressés d’ab- < diquer Fantique simplesse dé nos ayeux ? i pourquoi n’y pas revenir ? ] Vous parlez,de faire toujouns entrer Far- ] s ;ent dans un Etat, de ne l’en laisser jamais j sortir» ? c’est le voeu d’une cupidité mal < éclairée, c’est le comble de Tillusion. Perroquets politiques, jusques à quand répétérezvóus des mots vuides de sens, qui ne furent jamais entendus ni de vous , ni de ceux qui vous sifflèrent ? • ’ m Parlez de multiplier les liens fraternels qui réunissent les hommes, de perfectionner le’ gouvernement, l’agriculture, les manufactures &ctous les arts caractéristiques des sociétés bien organisées ; laissez Fargent circuler de lui-même par l’exercice des droits respectifs , par Féchange des travaux 8c des propriétés. Mais dans le choc des intérêts, au mi- lieu des hostilités générales qu’opère le code fiscal 8c mercantil ; un seul empire pourroit-il donner le premier exemple de l’immunité, de la liberté générale ? C’est ’ peut-être aujourd’hui le plus grand problême à résoudre’, car le préjugé battu semble s’être barricadé dans ce dernier retranchement. Une grande nation qui remettrait en ví^ gueur Fantique 8c primitif usage de la franchise la plus absolue , obligerait bientôt les autres à limiter : elle ’s'assurerait par cette feule prérogative là supériorité la plus complet te, une supériorité légitime, fondée sur les services qu’elle rendroit à l’humanité. Imaginez un vaste empire fans barrières fiscales’, dont les limites íeroient marquées par le sceau de la-ibuveraineté , décoré de ces mots simples 8ií sublimes, 33libertépar- 33faite , immunité générale du commerce & - 33 des arts, droits sacrés de lapropriété, « dont les côtes 8ç les ports seraient accessibles à tousses navires ; dont le territoire seroit couvert de canaux navigables-, de chemins excellens ; dont les magistrats exerceroient partout pour les étrangers, comme pour les nationaux, la justice la plus prompte 8c la plus exacte ; dont les administrateurs suffisamment dotés par une portion du revenu territorial, n’exigeraient aucune contribution , ni fur les personnes, ni fur les actions, ni fur les marchandises ; où les propriétaires Sc les cultivateurs seraient maîtres de disposer à leur gré de leurs héritages , de íeurs exploitations. 8c des fruits de leurs récoltes ; où les manufacturiers , les voituiers, les négocians, les ouvriers, de toutes

fpèces, jouiraient fans trouble , fans frais,

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