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xxiy DISCOURS >i Posons deux questions'bien .'précises; & très-communes. Île Commerce-est-il tou- jours, la cause de la prospérité -d'un état? du moins en est-iï toujours l'effet/:& par conséquent Ia preuve infaillible ? , -; '. .- D'après la .'tourbe, des., auteurs^ -, on ne ppurroit faire,, qu'une seule réponse, Ellé serolt affirmative. Nous voyons au contraire avec évidence qu'il en faut faire deux 8c que la seconde sera négative. .;. Oui, si ypus parlezLdu Commerce entier & parfait, qûi. comprend toutes les clastès de la société,; c'est-à -dire, Jes. producteurs des matières premières i3 les-fabriquants, des marchandises , les voituriers qui les trans- portent , les marchands qui les achéttent pour les revendre, lés artistes 8ç,les;artisans qui nous-en font jouir. ., ,,- i: : .-_'::r -:,- / II est évident que l'accfoissemeut-^;8c la perfection des dépenses 8c,des ;.trayaux de l'autorité suprême, en faveur: des grandes propriétés communes : l'accroissement 8c la. perfection des avances foncières 8c des foins paternels des propriétaires pour la prospé- rité de leurs héritages' j.pelses-du.iavpkr[& de l'aifance,-, . des ,çhefsrd'explpítatiPns;;rufa-: les pouria nmltipliçationdesrécpltes^.celse des moyens &c de l'industrie , dés manufac- turiers pourTamélioration de leurs ateliers;: celles des fonds 8c de l'intelligenqe des né- "gòcians pour étendre, leurs spéculations & pour en assurer les .bons effets;:-celle enfin de l'adresse 8ç de. l'iémulatipn de -tous ; les ouvriers pour npus procurer d,es;jouissances plus utiles & plus agréables , sont en même temps lacause , l-'effét 8c le signe infailli- ble de la prospérité générale id'ún empire, puisqu'elle n'est elle-même.que-le résultat de ! ces prospérités particulières.,;qui s'opèrent, l'une par l'autre, de grade en,grade,'par i rinfluénce des. travaux- . utiles dejs. premières ' classes de la société sur~ceux dés. autres.

Mais la seconde, réponse n'est pas
moins

juste, non si vous parlez- cómmelp yulguair-e du' simple trafic pu négoce actuel de tels, pu'-tels .acheteurs- . reyendeurs., pu, même comme on fait .sotryent. de .rétablissement > actuel de telle ou telle'manufacture locale, '• de l'état florissant actuel .de telle pu telle efpèca .d'ouvriers. _,..;..- /-

' Distinguez deux sortes de dépenses pour? l'état en général 8c pour chacun de ses mem- bres en particulier. Les unes sont des dé- penses productives, qui sont augmenter, la valeur des fonds 8c des revenus, les autres sont des dépenses purement stériles qui né vous font jouir qu'une fois, fans accroître; nl les capitaux ni ses'rentes, ces idées sont faciles à.saisir. ,. " •'•

II existe. une régie, bien simple &c bien

connue,,';: qui détermine la,quotité des dé- penses purement stériles qu'on :;peut se/per-ï mettre, c'est précisément - . celles des; revenus ordinaires,,.clairs 8c liquides, après i acquitte-, ment de toutes les charges nécessaires à l'entretien èc aux réparations du fonds qui les produit. . Ne dépenser annuellement que; ses reve-^ nus annuels; prélever d'ahord.sur ces rêvé» nus tout çë qu'exige, la-conservation du capital ; c'est la loi lá plus juste 8c la plus utile pour toute administration publique ou privée. Consacrer pòur l'amélioration de ses fonds à quelques dépenses productives une. portion même/de .ce revenu, quitte.'& . net j,qu'on ppurroit employer à. ses jouissances person- nelles,, fans détériorer fa fortune ; c'est un acte.de sagesse pour .soi-même 8c de bien- faisance pour sa postérité. '- Maisr dépenser uniquement pour jouir, plus que .ses revenus, en détériorant son ca- pital j c'est -un txcès, puisqu'on passe la mesure naturelle; Sc.cet excès est précisément le luxe,si souvent 8c si mal défini par tant d'écrivains qui prétendoient faire connoître rexc;ès.„même sansavoir cherché quelle est la,mesure. "... -.;..: , - - Le luxé public 8c privé multiplient, donc les .dépenses qui .se jont..uniquement pour jouir une fois , ils les multiplient au-delà des revenus quittes 8c, disponibles qu'on y peut employer , ils les multiplient au pré- judice; des-avances productives qu'on de- vrpit-destiner.à l'amélioration de ses fonds, ,à:l'áccrQ.isseme.nt.futur de .ses revenus. . L,eur:effèt infaillible est au vrai, de mul- tiplier pour un temps certaines manufactures^ - c ertains .négoces, certains ouvrages , qui 1fervent:à.satisfaire le faste & les fantaisies des