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PRÊlfMIKN A.IRE. xxiif ^toe trafiquent pas. Elle est bien simple, cette observation , rapprochez-la de ces traités si prônés, de ces dissertations soit-difant, si profondes fur le Commerce "qu’on â si longtemps citées comme des oracles, 8c Voyez si cette doctrine orgueilleuse n’étoit pas totalement sophistique.

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Rien de plus grand, de plus utile, de plus intéressant que le Commerce, vous disent pompeusement tous les exordes , c’est la . source de la richesse 8c de la puissance pour les états policés. - -’

Oui fans doute, le Commerce proprement

dis, le Cpmmerce entier , ie Commerce parfait qui renferme , premièrement comme parties essentielles , indispensables, les producteurs 8c les consommateurs ; secondement commepârties contingentes 8c accessoires, les manufacturiers , les voitiiriers, les négociants, acheteurs-revendeurs,

Admirez, nous disent tout de fuite nos modernes dissertateurs, les Tyriens , les Athéniens, les Milesiens, Gènes , Venise, les villes Anféatiques, la Hollande 8c l’An* gleterre. - - •"-’" Aucun de ces grands esprits ne s’appëfçoit qu’il a changé tout à coup d’objët & de matière , en passant du Commerce qui est lê tout, au simple négoce qui n’en est. qu’une pprtion. Ces ’ Phéniciens , ces Athéniens , ces Milesiens, ces Carthaginois n’étoient que des marchands 8c des voituriers par mer , achetant dans un lieu pour transporter 8c revendre dans un autre. Ilsservoient commëâgens & commissionnaires , le Commerce réel que faisoient, avec la Grèce proprement dite, d’une part les Gaulois , les Espagnols ; lés Lybîerts 8c les Egyptiens, d’autre part les nations répandues fur les deux rives du Pont-Euxin. Les producteurs 8c les propriétaires de ces contrées , leurs récoltes , leurs manu- ; factures , leurs jouissances éfoient les premières causes essentielles de" ce Commerce. Le centre principal du trafic, c’est-à -dire- ;, le rendez-vous le plus fréquenté des acheteurs-revendeurs , 8c le chantier le plus apparent des voitures navales ,fut’ •’transféré successivement de Tenceinte de Tyr à ; céllë d’Athènes,, de Mil et,’d'Alexandrie-, de Carthage, de Marseille, de Venise, de’ Gènes, des villes Anféatiques 8c dés places modernes. :’ .-_- ;, >:v-’ -’- r "’—-’ . ’ Mais ce négoce maritime que v"oûs : allez’ confondre’ avec le Commerce entier J, n’en fut jamais que lá cinquième : portion la- plus mobile 8c la’mpins essentielle. Dans combien d’erreurs cette seule équivoque n’a t’elle_pas jette -lés auteurs, poli-• tiques 8c c-éux qui lés-’ont pris-pour maîtres ? Quand -vous’-'Ueur jparlèz Commerce , ils Oublient tout lé reste’8c- ne pensent qu’au’x achéteurs revendeurs 1 ; consulter le Commerce , c’est interroger lès trafiquants ; favoriser le Commerce , c’est accorder des privilèges à des marchands-, qui les autorisent à rançonner les producteurs 8c les consommateurs " ; enrichir-le Commerce, c’est multiplier -i’ârgent de tels 8c tels négocians, mê-rne aux dépens’ des autres -membres de la société. ’"'.

" Nous sommés bien éloignés de disputer à la classé très-utile 8c très-industrieuse des acheteurs-revendeurs lâ reconnoissance qui lui est ;dûe, la ; rentrée de ses avances 3 la récompense de ses peines , la juste compensation de ses risques 8c de ses pertes. Tous ses bénéfices sont légitimes , quand la pleine 8c libre concurrence les met à leur taux natures, sans cause factice-, fans volontés arbitraires qui fassent pancher la balance.

Le-négoce exempt de toutes fraudes, de toute vipienee-, -"est ’un travail qu’il faut . payer 8c dpnt lê prix se régie comme celui dé tous les autres dont les hommes commercent : entr’eux librement , suivant - le taux qu’y - mët.i’accòrd naturel & volontaire , de celui qui le vend avec ceux qui l’achettent. : - , ;-,, - ’- .’

-’-Cettéipi-de"libre"concurrence

qui légitime tous les profits, n’est pas seulement

pour ceux du trafic , elle régie également

í ceux dès autres services que nous pouvons" j Hoùs-rendre entre nous dans la’société , les

"autres échanges des travaux 8t des propriétés.
Mais confondre commeon

a fait, le simple trafic avec le vrai Commercé dont il : est 1,6 commissionnaire,c’est’s'exposer par cette équi-’ } voque aux erreurs que nous allons démasquer*