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PRÉ LIMIN.AIRE. ri/li héritage, bien loin de'songer à nuire à ses J frères par les entreprises sanglantes & pério- diques de la guerre ,- ou par les hostilités sourdes & continuelles de la fiscalité mer-j çantile; il ne songeroit qu'à lui prêter Sc qu'à recevoir de lui tous les secours possit; blés par í'échange des biens que la nature ! & l'art font éclore , avec plus ou moins d'abondance , de facilités & d'avantages suivant, la diversité des climats & des autres circonstances.' Que dans un même empire les hommes se fussent obstinés à se. regarder non^seule- ment comme étrangers, mais encpre comme. ennemis de province à province , de terri- toire à territoire , de famille à famille ; qu'au lieu de s'occuper directement à per- fectionner leurs Connoissances , leurs indus- tries ., leurs propriétés, ils eussent continué d'employer leur temps , leurs talents 2,Jeurs moyens à détériorer celles d'autrui ; quelle folie ! quel désordre ! C'étoit pourtant I'esprit. de l'anarchie féo- dale , quand chacun des pìus minces vavaf- seurs prétendoit hérisser ses petites fron- tières des mêmes obstacles qu'il voyoit opposer au Commerce à l'entrée des grandes seigneuries, pour l'assujettir aux exactions; qu'une politique plus sage a depuis fait; difparoître. .'

' , S'il reste encore quelques traces, de ce) système quant à son influence sur léCom-; . merce ; tout s'accorde à les condamner,,! tous" les gouvernemens travaillant dépuis : long-temps à les détruire.

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..'.:, .On ne metplus en problême , s'il faut: isoler chaque département du même-état, - restreindre leurs communications & doubler les douanes aux limites' qui les séparent. . Un pareiL procédé seroit unanimentappelle le comble de la barbarie.-

j Mais de royaume à royaume, c'est autre; chose , suivant le préjugé qui reste encore,; à ce qu'on assure, dans plusieurs têtes bien organisées. • - ' - Qu'il nous soit permis de faire : une feule - réflexion fur cet objet. De Paris àSoissohs

nous ne trouvons plus de frontières,

plus de bureaux de traites , plus de douanes. Si quelque faiseurde projets fiscaux proposoit Commercé. Tome I. . v d'établir entre ces: deux villes une rdouble barrière, une double armée de commis, un double droit d'entrées & de sorties; nous sommes bien assurés qu'on le rejetteroit avec horreur. . .-

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.] -.-..'. Le moindre politique calculerait, corn- ,!bien cette scission seroit. désavantageuse'aux l deux provinces ; combien ' elle: entraîne- ! roit de faux frais, dé pertes & de vexa- tions, combien le roi de France lui-même y perdroit, comme. souverain; de ces deux territoires..^ '.: '.,.-. ,,:;- .•:;:;•,,:--,; ," Ces préjudices maintenant bien reconnus pour "évidents &::réciproques::/ feroient pro- - I duits, comme'un effet nécessaire & inévita^ ble par dé pareilles causes ; ils íeroient; égale- ment réels', également funestes dans le Soif-; sonnois, que dans lifie.de: France:;- &.le mpnarqúé, bien Ipin d'y gagner, y perdroit beaucoup. dans ces deux vastes & : fertiles portions de son domaine. . - Mais autrefois: Soissons& Paris formoient deux royaumes. S'ils eussent ainsi sobsisté, les barrières, les droits, les bureaux étant - absolument les mêmes -, auroient produit . précisément, les mêmes effets ; le roi de Paris, Sc le roi de Soissons , auroient donc jadis perdu l'un & l'autre, puifqu'aujôur- d'hui le .monarque de France y perdroit

doublement comme souverain commun; le 

j peuple Parisien:& le peuple Soissonnois en I -auroient donc souffert , puisqu'au jourd'hui j iïes: deux - provinces en fupporteroient de

-grands dommages,
II seroit peut-être difficile d'opposer une
solution claire & précise à cettediífîculté.

Si les exclusions-:, les prohibitions , les . formalités ,,;les-í perceptions diverses: qui.sé- j parent un état de ses voisins ,.'ne lui causent í: aucun'préjudice f""cPmmënt lui. en, cause- i .roiënt-eiles , au mbmént où lest deux cou- l :ronnes-seréuniroient- fur la : même", tête,

puisque cette réunion toute morale n'q.pé- 
-roit par elle-même aucun changement physi-

que dans ies deux états?

-: îl'ssa'ùt"' donc avouer que ces institu-

tions'de lá fiscalité mercantile -nuisent en effet 'aux deux états qu'ëllesi séparent l'un de l'autre; Mais dans le conflit 'mutuel', iâ politique moderne se console du mal qu'ello c