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PRÉLIMINAIRE. f

Médecins que Ton avok obrervc ou imagine de difTcrcntcs ioncs de maladies , parce que pcrfonne ncmrcprcnoit d’en guérir de plus d’une cfpècc. Les uns taifoienc la Médecine des yeux, d’autres celle de la tête, d’autres celle de la po’ ;trinc , ou du vcnrrc j chacun satuchoic à un genre de maladie particulier interne ou externe. Cette Médecine ctoit entre les mains des Prêtres, qui, dêpoiîtaires des tradirions fur Icfquelles on ravoit d’abord fondée , s’en arrogèrent cnfuitc cout’à fait fincendance, par l’obligation qui fut impofce à ceux qui avoicnt été aaeincs de quelque maladie , d’aller faire infcrirc dans les Temples des Dieux les procèdes curatiè U. les remèdes dont ils sctoicnt fcrvis. Le Temple de Mcmphis devint le principal dépôt de ces rcgiftrcs falmaircv. Les Prêtres formèrent fur CCS regiftres un Code Médicinal, dont il n croit pas permis d’enfreindre les Joix. Ccft d’après ce Code, qu’ils faifoienc regarder comme faeré , & qu’ils atcnbuoicnt à Hermès, ou à quclqu’autre Divinité, que la Médecine hic exercée dans la fuite. Si les Médecins, en fuivant ce qu’il prcfcrivoit, ne parvenoienc I pant à la guérifon des malades, ils n’étoicnc rcfponiablcs de rien, au lieu ■ qu’en ne s’y conformant point, fi l’événement ne juftifioic pas leur conduite, ’ ils ctoient punis de mort. Le prétexte d’une loi fi fcvcre, étoit qu’une pratique confirmée par une longue expérience, & : appuyée de l’autorité des plus grands Maîtres de l’Art, ctoit préférjble à tout ce que pouvoit produire l’expérience d’uD périt nombre de particuliers. Cft principe qui, dans certaines limites, peut ■ paroîtrc fondé , devint pernicieux par l’étendue qu’on lui donna ; la Médecina ^ étant alors trop peu avancée, cette contrainte, loin d’en accélérer les progrès, h tint dans une perpétuelle enfance ( i ). En mêlant la Religion à l’Art de gucrîT qu’ils excrçoient au nom des Dieux, les Prêtres s’en airurcrcnt la pofFeflîon cxduûvc , & perfonnc , à cet égard , ne put leur faire conairrence. — Mais enfin La Médecine fe dcbarraifa de ces entraves, flC l’on vit s’élever en Egypte ,’lbus L les Pcoîomccs, des Médecins & des Chirurgiens célèbres. B Vers le onzième iicclc , les Médecins Arabes , prcfquc tous Coiirtifans ,’ grands Seigneurs , ou afpirans à le devenir , cherchèrent à fc débarraHcr de I quelques tonétions rebutantes de la Médecine. Il ne tint p.^s à quelques-uns ’ d’cntr’cux qu’ils n’établiilcnt un ordre de Médecins qui fupportât tout le dcgoiit de leur ptolclfiûn, mais rien de tout cela ne tut exécuté j p.ircc que, tant que les loix ne s’en raclèrent poiiTt , celui qui commcnçoic par appliquer des vcntoufes, 6irc des fcarifications, ouvrir la i^cinc, &c. pouvoit finir fa carrière , sll avoic du mente, ou de l’intrigue à la Cour des Princes, au comble des dignircs, de la faveur àc de la confidération. Si quelques Médecins Arabes sabftinrent d’opcicr de la main , les autres ne voyant rien que d’honorable jdans l’exercice de la Chirurgie , continuèrent à cultiver l’Art dans toute fon étendue. Haly Abbas, Avicennc , Albucafis, furent de vrr.is Médecins-Chirurgiens, comme Uippocracc U Galicn, ainfi que l’attcftc Guy de Chauliac, plus à portée que {t) Hiâoirc de la Cbirurgie, T. I, p. 61,