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la couleur. La molette doit être aussi de verre. Il faut coucher cette couleur fort déliée, sans quoi elle seroit sujette à noircir au feu.

Pour préparer la rocaille, ils ne faisoient qu’ajouter au fable blanc, ou aux cailloux luisans, trois parties de mine de plomb rouge, & une demi parie de salpêtre rafiné. Ils faisoient passer le tout à la calcination d’un feu vif feulement pendant cinq quarts d’heure, & ils connoissoient que la substance étoit suffisamment liquéfiée, quand le filet qu’ils en tiroient du creuset au bout d’une verge de fer paroissoit, en se réfroidissant, uni comme une glace.

Ils avoient observé qu’il est facile de donner à la roquette toute sorte de couleurs. Pour la rendre blanche, ils y ajoutoient, lorsqu’elle étoit calcinée, un peu de crystal pulvérisé ; pour lui donner une couleur verte, Ils vuidoient le creuset sur du cuivre jaune ; pour la rendre rouge, fur du cuivre rouge ; pour la rendre noire, fur du marbre noir. S’ils vouloient la rendre entierement verre, ils jettoient dans le creuset, pendant la fusion, une pincée de paille de cuivre rouge ; pour la rendre violette, un peu de périgueux ; pour la rendre bleue, un peu d’azur en poudre ; & enfin pour la rendre noire, un peu de pailles de fer. Ils préféroient au fable blanc les cailloux blancs préparés & calcinés, choisissoient les plus transparens, évitant qu’il eussent des veines & qu’ils tinrent de la pierre à fusil.


Verd. Faites fondre ensemble au creuset une partie de verd de montagne ; une partie de limaille de cuivre, une partie de minium, une partie de verre de Venise.


Autre. Pilez & broyez dans un mortier de bronze deux onces d’ǽs ustum, deux onces de mine de plomb, & huit onces de fable blanc très-fin. Ajoutez le quart en poids de salpêtre, que vous broyerez & mêlerez bien avec le relie. Mettez le tout dans un creuser couvert & lutté, au même feu, pendant trois heures. Otez le creuset du fourneau, & retirez aussitôt, avec une spatule de fer rouge, ce mélange qui est trêsgluant. Le succès dépend de la calcination des matieres, & d’avoir des creusets luttés d’un trèsbon lut, parce qu’ils doiventrester exposés longtemps à un. feu très-vif.

Autre. Faites calciner dans un forer de verrerie ou de sayencerie, une partie de mine de plomb rouge, ou minium, & autant de limaille de cuivre jaune. Pilez & passez par un tamis bien fin. Mettez le tout ensemble dans un creuset de terre bien net, & faites-le calciner pendant deux heure, à un pareil fourneau après l’avoir tamise) à travers un tamis très-fin. Pilez & tamisez de nouveau. Mêlez une troisiéme partie de salpêtre ; faites encore calciner le tout pendant deux heu-


res. Pilez & tamisez encore une fois. Ajourez une huitiéme partie de salpêtre, & tamisez enfin pour la derniere fois.

Comme le jaune & le bleu produisent verd, quelques peintres fur verre ont d’abord conché la couleur bleue sur le côté qu’ils peignoient, & au revers de la table, ils conchoient de jaune. On a des nuances différentes, en proportion de ce que ces deux couleurs ont été couchées plus ou moins épaisses.

D’autres, après avoir couché de yerd le côté peint, couchoient au revers un jaune plus ou moins léger, suivant qu’ils vouloient que la teinte verte fût plus ou moins foncée.


Bleu. Voici quatre recettes extraites de Kunckel. Une partie de litharge, trois parties de fable, une partie de l’afro, ou de bleu d’émail. Ou bien, quatre livres de litharge, deux de cailloux & une de safre. Ou encore, deux livres de litharge, un quarteron de cailloux, & autant de safre. Ou enfin, quatre onces de litharge, trois onces de cailloux pulvérisés, une once de safre & une once de verre blanc. Quelque choix que vous fassiez entre ces recettes, faites fondre le mélange, éteignez-le dans l’eau, remettez-le en fusion, éteignez encore ; répétez au moins trois fois cette opération. I1 seroit bon de faire calciner en lainant jour & nuit le mêlange, à chaque calcination, dans un fourneau de verrerie.


Autre. Prenez trois onces de bleu d’émail, du meilleur que l’on tire de la Saxe ; ajoutez une once & demie de soude d’Alicante ; mettez calciner le tout à un fourneau de verrier, de fayencier ou de potier de terre. Les calcinations réitérées rendront l’émail plus fondant. On peut en user comme au verre, quoique deux calcination puissent suffire pour rendre cette couleur fondante.


Autre. Pilez ensemble du sel gemme, trois onces de bleu d’émail, environ la quatrieme partie de salpêtre, & autant de borax. Mettez calciner dans un creuset ; laissez refroidit ; pilez de nouveau dans un mortier de bronze. Ajoutez une quatriéme partie de salpêtre autant de borax, & faites calciner une seconde fois.


Autre. Faites calciner ensemble â tin feu trêsvif, une livre d’azur ou bleu de cobalt, une quatrieme partie de salpêtre, autant de crystal de Venise, ou de Bohème, une sixiéme partie de mercure, autant d’erain de glace ou bismuth, & autant de bon borax de Venise. Vous aurez un fort beau bleu bien fondant.


Violet. Mettez dans un creuset une partie de périgueux & une de safre. Faites fondre & pilez.