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verte , âe manière qu’il lui en refle l’épaîfleur de deux bonnes feuilles de papier , après quoi on donne à la couverte le temps de fécher. On porte également la couverte fur les parties qui doivent être de couleurs différentes , & fur celles qui doivent refter en blanc. Quand tout eft bien fec , on porte les vafes au fourneau , où on les meta recuire. Cette opération finie , on porte la porcelaine qui doit refter blanche tJans les magafins pour le débit ; mais les pièces qui doivent être peintes font mifes entre les mains des peintres. Quand les peintures font achevées, on porte a porcelaine au fourneau des émailleurs, pour la mettre à recuire. Ce n’eft point le peintre qui fait lui-même fes couleurs ; elles font préparées par une perfonne qui en a le fecret, & qui les livre à l’puvrier qui doit les broyer ; c’eft de lui que les peintres les reçoivent. Toutes les couleurs qui s’appliquent pardelTus la couverte, fe délayent avec de l’huile d’afpic ; mais la couleur bleue, qui fe met avant la couverte . ne Ce délaye qu’à l’eau , & on J’applique fur la porcelaine encore toute brute , parce qj :e le çobal , qui efl un minéral , s’unit fl étroitement à la pâte de la porcelaine, que l’on n’a befoin, ni de gommes, ni d aucun autre mordant pour l’y appliquer.

IWaniere défaire recuire les couleurs. Pour faire recuire les pièces, quand elles ont été peintes , on a de grandes mot/ffles de terre à potier ; dans le langage des fabriques , on les

fppelle-des cadettes. On place ces ipouffle^ dans

des fourneaux fais exprès, dont la forme ref femble à celle des fourneaux de coupelle ; ils font difpofes de manière que la fljmme du foyer puiffo circijler entre les mouffles & les parois du fourneau. 11 faut que , par le bas, il y ait des ventqufes qui entrent dans le fourneau , & aufll-tôt qu’il eft prêt , il faut mettre les pièces travaillées dans les mouffles ; en les ferrne de tous côtés, à l’exception d’un ? petite ouverture qu’on laifle par devant , pour pouvoir obferver ce qui s’y paffe. On aUume enfuire le feu , qu’il faut conduira ; avec beaucoup de précaution , ne chauffant les mouffles que par degrés , afin de ne pas faire rompre les porcelaines qui y font contenues. On augmente toujours le feu par degrés jufqu’à ce que tout devienne rouge. On peut voir, par le trou de la moiiffle qu’on a laiffé ouvert , f) . porcelaine aércafTez chauffée. l]’ir)dicé auquel on peut reconnoîcre qu’elle eft fuffiiamment recuite, c’eft que les morceaux qui font fous la muuffle , foient d’un rouge tranfparept , & qu’on n’y remarque aucune tache, ^cun endroit cbfcur. Pour lors on ôte tout le feu du fourneau ^ & on le laifTe retroidir. Tout cela demande une attention très-fciupuleufe. Si ]e feu n’a pas été affez fort , les couleurs ne fpnt c^s affea cuites j s’il a été trop fort j elles font POU

gâtées. Il faut donc , pour prévenir tout încon-^ vénient , ôter le feu dès qu’on s’apperçoit que la cuiffon eft faite. Quand le fourneau eft entièrement refroidi , on l’ouvre pour en retirer la porcelaine ; on polit les dorures avec un brunifibir de jafpe ou d’agathe, 8c toute l’opcration eft faite. Quoiqu’on n’en ait, donné ici qu’une courte defcription , on n’y a rien omii d’effentiel. ( Extrait de Van de la Verrerie , traduit de l’Allemand par M. D.... le baron d’Holl/ac. ) PORPHYRE, (fubfl. mafc.) C’eft le nom que les peintres donnent à leur pierre à broyer. Elle peut être en efièt de véritable porphyre , pierre çompofée , mais naturelle & fort dure , qui efl ordinairement d’un rouge-pourpre, piqué de taches blanches. Mais fouvent la piètre à broyer eft de gtanic d’Orient, ou d’une pierre fore compaéle , nommée écaille de mer. Voyez l’art. Broyer.

PoRPHYRissR. ( V. a. ) Porphyrifer les couleurs , c’eft les réduire en une poudre plus ou moins fine , fur le porphyre , ou pierre à broyer, au moyen d’une petite meule à rra n , qu’on, appelle mollette. On appelle couleurs porphyrifées y celles qui ont été pulvérifees furie por* phyre.

PORTE-CRAYON. ( fubft. mafc ) Yoyet l’aiticle CRAYON du Diftionnaire-théorique , & l’article DESSIN du Djflionnaire-pratique. POUF, (adj.) Ce mot eft en ufage dans quelques atteliers. Les Marbriers difent qu’un marbre eft pouf (uzrà il fe réduit en. poudre en le tjillanr. Dans un même bloc de marbre , ils reccnnoiffent des parties poufes & des partie» fières. Les patties poufes font celles dont le grain n’eft pas lié, & : fe détruit fous l’inftrument de l’ouvrier ; les parties^cV«.f font celles qui oppofent une forte réfiftance à l’outil. La crainte de rencontrer dans le marbre des parties de l’une ou de l’autre efpèce , exige des précautions de la part de l’ouvrier ou de l’artifle : il doit toujoufs diriger fes coups vers le centre du bloc.

Le mot pouf a. un fens un peu différent dan» les atteliers des fondeurs ; il exprime le jufte degré de réfiftance que doit avoir la mstière dont ils font le noyau. Ce noyau doit être poi-ff c’eft-à-dire , avoir une réfiftance qui ne l’oit ni trop forte , ni trop fpible. li doit avoir affez de forée & de dureté , pour réfifter à la violence di^ métal en fufion qui remplira l’efpace qii’occupoient les cires ; il doit avoir affez de mollcfle , de relTort & de liens pour céder fuffiramment au métal qui travaille , en fe refroidilTant dans le moule, & pour ne pas fe gercer & fe fendiller.-C’elî ce terme moyen , entre une trop grande 8s. ’ ' ’ m