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de "couleurs déjà vitrifiées, comme les veft-es colorés , les pains d’émaux , &c. ; & l’on exclud également toutes les compofifions où il entre du plomb. Les raifons que l’on y rapporte cour bannir ces couleurs de la peinture en émail , fubfiftent également pour les exclure de la pein--. ture fur la porcelaine. On y voit que l’étain donne les blancs pour éclairer & rehaufler toutes les autres couleurs ; que l’or donne les pourpres , les gris-de-lin , les violets & les bruns ; que l’on tire du fer les vermillons , les marrons, les olives & : les bruns ; que le cobalt fournit îes bleus & les gris ; que le jaune de Naples donne le jaune ; que le mélange du blanc & du rouge fait les couleurs de rofe -, que le mélange du bleu & du jaune tait les verds ; & : qu’enfin , le mélange du bleu , du rouge & da jaune, fait toutes les couleurs. On voit par-là qu’on eft en état de peindre fur la porcelaine avec une paîette garnie d’un auffi grand nombre de couleurs que celle d’un peintre à l’huile.

Il y a cependant une remarque effentîelle à faire , qui apporte uneefpèce de différence entre la peinture fur la porcelaine , & la peinture en émail. Pour tranfporter la couleur des métaux , pu plutôt celles de leurs chaux , fur l’émail , on cfl : obligé de [joindre à la chaux de ces métaux un verre qu’on appelle fondant , qui , par la fufion , vitrifie les couleurs , & les fait pénétrer dans l’émail. Pour que les couleurs y puiflent pénétrer , il faut que lui-même commence à entrer en fufion, lorfqu’elles y font déjà, parce qu’elles refteroient de relief fur l’émail, s’il h’entroit point en fonte ; il faut donc qu’il fe trouve une proportion dans la facilité à fondre entre l’émail fur lequel oh peint , & le fondant que l’on mêle avec les couleurs.

On voltaifément qu’une femblable proportion dans la facilité à fondre, doit fe trouver entre la couverte de la porcelaine fur laquelle on peint, & le fondant qu’on aura mêlé avec les couleurs : & la couverte de ]a porcelaine étant Bien plus difficile à mettre en fuiion que l’émail, on doit employer dans les couleurs un fondant bien plus difficile à mettre en fufion, que dans celles à peindre en émail , ce qui dépend d’employer moins de falpêtre & de borax dans lacompofition du fondant. Comme on ne doit point employer de plomb dans cette compofition , il efl plus facile d’en faire un qui foit dur à fondre , que de faire celui qui eft propre à la peinture en émail , à caufe de la quantité des fels qu’on eft obligé de mettre dans ce dernier , qui, à moins que ce verre ne foit bien fait , s’y font fentir & gâtent les couleurs,

La principale qualité du verre qui fervira de fondant, eft d’être blanc, & qu’il ne foit pas entré de plomb dans fa compofition , comme de

  • a cérufe , du minium, de la litharge , SL’c.

"^onrce ^ui eft de la plus ou moins grande fasci-- ^ P O R

lïté qu’il doit avoir à entrer en fufioft , H faut qu’elle foit proportionnée à celle de la couverte de la porcelaine , c’eft-à dire , que la couverte nefoitpas^ffez dure àfondre, pour q>ie la fufion du verre qui ferc de fondant n’entraîne pas la fienne dans les endroits où les couleurs fonc appliquées. On peut donc effayer ou fe fervir de veires blancs de différens degrés de fufibilité ,• pour s’arrêter à celui qui fe trouvera convenir au degré de fulibilité de la couverte. Le verra dont on fait les tuyaux de baromètre eft la plus facile à mettre en fufion ; celui des glaces vient après , & enfuite celui des cryftaux da Bohême , &c.

On ne doit pas craindre que la force du feu néceflaire pour mettre ces verres en fonte , em^ porte les couleurs ; celles dont on vient de par-«  1er font toutes fixes , & y réfifteronr : il n’y a que les couleurs tirées du fet dont , jufqu’à préfênt , l’ufage a été très-difficile , à caufe de leui ? volatilité au feu ; mais on a établi à la partie da l’article Email, déjà citée, qu’en tenant les fafrans de mars expofés au grand feu pendant : deux heures , avec le double de leur poids de fel marin, & les édulcorant enfuite., on les rend tout auffi fixes que toutes les autres couleurs. La proportion du fondant avec la chaux des métaux eft la même que celle de la peinture en émail ; c’eft-à-dire , prefque toujours en poids trois parties de tondantfuc une partie de couleur. Si l’on s’appercevoitque quelqu’une de ces couleurs ne prît pas à la tonte le luifant qu’elle doit avoir , on en feroit quitte pour ajouter quelques parties de fondant de plus ; par exemple les couleurs tirées de l’or exigent jufqu’à fix parties de fondant.

Les couleurs s’emploient facilement au pinceau avec la gomme, ou l’huile etTentielle de Lavande, mais fiTon s’efï fervi d’huile effentielle de Lavande, il faut, avant d’enfourner les pièces peintes, avoir la précaution de les expofcr à un très-petit feu jufqu’à ce que l’huile foit totalement évaporée.

On ne parlera point des couleurs qui femettenc fous la couverte ; il faut les placer furlecrud, dans lequel elle ne peuvent manquer de s’emboire , enforce qu’on ne fauroit en former un deifin correct. Elles ne feroient donc propres, tout au plus, qu’à faire des fonds d’une feule couleur ; or, en ce cas, il vaut mieux mêler la chaux des métaux avec la matière de la couverte , & y tremper les vafes. ( Extrait de L’article Porcelaine de M. de Montami , dans, l’ancienne Encyclopédie.)

PoRCEiAiNE. CoufEuns propres à. la peinture fur la Porcelaine.

Or. On prend un ducat que l’on bat pour lai réduire eji une laipe fort mince. On çoujg