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tailles les mouvemens des rayons vîfuels , qu ! tendent à la convergence en fuyant vers le fond du tableau. D’ailleurs , un graveur ne peut prétendre à une réelle dillindion , cju’en proportion de fon habileté dans l’art de defiiner la nature. Sous ce point de vue leul , la peripeâive eft une fcience qu’il doit connoîcre comme le ftatuaire & Je peintre.

Mais celui qui croît apprendre la perfpeflive comme une chofe de légère importance , & qui le contentera d’en avoir les premières notions , n’en retirera pas le fruit que nous en avons promis. Il fiutl’etudier fous un maître quîconnoifTe les loix fondamentales de l’optique, par où nous ^vons commencé cet article , & qui les rappelle fans cefluj dans toutes les leçons pratiques qu’il démonn-era , & : que nous n avons pu qu’effleurer. Si l’on manque d’une rcffource auffi importante , des efforts & quelques uns dej ouvrages que nousavors cités , pourront y fuppléçr. (/ !/•tUle de M- RoniiJ.)

PIERRE à 3roy«r. Voyez Porphyre,

PIERRE de liel. Voyez Fiel.

PIERRE GRAVÉE FACTICE. Voici la manipulation ufltre pour faire des pierres gravées factices. On prend de ce blanp qui te trouve chez les épiciers droguifles en gros pains, & qu’ils appellent hLanc d Efpagne ou de Jiouen ; on l’hu-Kiedle avec de l’^au , d< : on le paiirit pour le former en gâteau à-peu-près de la confillance que fe trouve la mie de pain irai ? lorfqu’on la paitrir entre les doigts. On emplit de ce blanc hirme<^é un anneau de fer de deux ou troi ; lignes d’epaiffeur, & du diamètre qui convient à la pierre que l’on veut mouler, Si on pe veut pas faire forger exprès des -anneaux de fer, ceux qui le trouvent tout faits dans les cifeaux , y font irèspropres ; on n’a belbin que de les en détacher avec la lime. On emplit l’anneau de cette pâe , & on l’y preffe avec le doigt ; on met enfui e deffus une couche de tripoli en poudre féche , au moins giiez épaifîe pour fufflre au relief que l’on veut tirer : en fe fert pour cela d’un couteau 3 couleur pareil à ceux des peintres ; on preffe légèrement le tripoli avec le couteau , & : on met deffus , du côté de la gravure , la pierre que Ton veut mouler , fur laquelle on appuie fortement avec le pouce , ou , pour mieux faire encore ,’ avec un morceau de bois tel que le manched’un ouîil.

Il elt effentîel $lors de foulevgr un peu , tout ^efuite, la pierre par un coin, avec la pointe d’une aiguille ençhâlTée dans un petit manche de bois, & après l’avoir laifTée encore un inftant, on la fera fauter entièrement de defflisfon ’ çmpreinte avec la peinte de l’aiguille , ou on jt’gii d^taçher^ en prenait le moitié a^ec les deux , P I E

doigts Sr en le renverfant brufquement. Il faut beaucoup d’adreffe & d’ufage pour bien fairg cette dernière opération. Si la pierre ne refle pas affez longtemps fur le moule après avoir appuyé deff"us, & qu’on vienne à l’en faire fautetf avant que l’humidité de la pâte du blanc d’Ef. pagne ait atteint la furface du tripoli , le renvet" fement de la pierre caufera du dérangement dans l’empreinte. Si la pierre relie trop longtemps fur le moule , après avoir appuyé den"us, l’humidité de la pâte du blanc d’E'pagne gagne tout-à-faiç les çreun de la gravure , dans lefquels il refle infailliblement des parties du tripoli. Il faut donc, pour réuflîr, que le renvetfcment de 1^ pierre ^eiiSe dans le moment où Thumidiié der la pâte du blanc d’Efpagne vient d’at.eindre la furface du tripoli , qui touche à toute la furface de la pierre que l’on veut mouler. Si l’on ne faifit pas ce moment , on manque une infinité d’empreintes ; il y a même àe^. pierres dont la profondeur de la gravure rend cette opér ’ ration fi diffcile, qu’on eft obligé, après les avoic imprimées fur le tripoli, de les laifferen cet éiat, jufc|u’à ce que le tout Ibitparfaitement l’ec , avanc deféparer la^Jérre ai l’empreinte. Quoique cette pratique foit plus fûre , il faut convenir qu’elle nelaiffe pas l’empreinte aufli parfaite que l’autre, quand elle eft bien exécutée.

Le choix du tripoli eft encore une chofè delà dernière importance. Le chymifte Homberg , dans le mémoire qu’il ^ donné parmi ceux de l’Académie des fciences gn fiz, veut que l’oa fe ierve de tripoli de Venile qui efb ordinaire-, menr jaune ; mais il s’en trouve en France de rougeâtre qui fait le même effet. Il faut feulement le choifir doux & tendre au toucher comme du velours , en rejertant tout ce qui feroit dur & qui çontiendroit du fable. Il ne faut pas tenter d’en ôter le fable par les lavages ; on ôteroic en même temps une ontluofité qui fait que , lorfqu’on Je preffe , fcs parties le joignent & fe collent enfemble , &, par pc moyen, en font une furface autli polie que celle du corps avec lequel on le preffe. Il faut donc fe contenter , après avoir paffe le tripoli par un tamisde foie très-fin , de le brover encore dans un mortier de verre ou de porcelaine , avec un pilqn de verrç , fans le mouiller.

Le renverfement de z pierre que l’on vient . d’imprimer étant fait , il faut en cor.fidérer attenr tiveraent la gravure, pour voir s’il n’y eff pas reHé quelques petites parties de tripoli ; dans lequel cas, comme ces parties manqueroient a l’empreinte , il faut recommencer l’opcration en remettant de nouveau blanc d’Efpagpe dansl anneau , & de nouveau tripoli deffus. Lorfque Ton eft content de l’empreinte, on la met fcchcr, & quand elle eff parfaitement feche , on peut , avec un canif, égalifer un peu la