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à été parfaitement heureufe. Il avoit repréfenté en plufieurs figures allégoriques, la réunion des vertus qui conv’.ennent à un (buverain , telles que la prudence , a force, &.C. Ce tableau fortagréablement peint , ne montroit rien qui prévîn : lur ce qui en devoir faire le réfultar. Mais il y a. oit une efpece de lunette longue en face de cet ouvrage , au travers de laquelle on voyoit feulement le portrait reflémblant du Pv.oi Louis XV alors rfgnant.

Le méchanifp.e de cette opération confifte , comme nous l’avons dit, à fe iervir d’un verre à facettes, qui dirigeant diverfement les rayons que lui porte l’objet , n’en rapportent à notre œil «jue les points nécefîairesà former une repréiéntation qui lui eft : étrangère. On voyoit dans la bibliothèque de Sainte Geneviève des effets de Dioptrique de ce genre fort intéreffans, & dont l’exécution n’efl : pas irès-difficile, fi l’on en juge par les livres de Perfpeflive curieufe du P. Du-Jiamel & du P. Niceron.

Perspective propre aux Théâtres.

Lcrfque l’on veut imiter la nature par l’art d-e peindre , fur des champs féparcs les uns des autres , ainfi qu’il fe pratique dans ce qu’on nomme des décorations , on lent qu’il faut uTer de moyens plut compliqués que pour un tableau peint fur une même fuperficie ; car les chaCii offrent des intervalles qu’il faut remplir de manière qu’ils feniblent ne faire qu’un feu ! & même tableau, & ils font pofés à des diflances diverfes qui exigent une méthode propre à les unir tous enfemble. Le choix del’hori/on , celui du point de vue, demandent encore une attention particulière. Nous allons donc indiquer les principes adoptés fur tous ces points , pour la perfpefti ve confldérée relativement aux décorations théâtrales. Cette fcience rencontre des difficultés infurmontables par rapport à l’horizon & au point de vue qu’on doit y mettre ; car les fpeélateurs pour qui les décorations font faites, étant placés à toutes les hauteurs & à toutes les diftances que comportent la falle ; ne jouiflént pas tous fous Je ïe même afpeét , du ff^ftacle que leur préfente le théâtre. Cependant l’artifte ne peut partir que d’un point ; il le prend ordinairement au centre de fon ouvrage, fur un horizon très-bas, comme fi les perfonnes qui font placées au milieu du fond du parterre ou parquet , duffent feules regarder fon ouvrage. C’eft.fur’ce parti ordinairement adopté, que l’on doit compofer les efquiiTesou deiîins qui fervent de modèles aux décorations.

Ces deffins offrent l’enfemble de la décoration projettée-, & ils doivent être faits de manière qu’en les copiant , on ne puiffe rien perdre des objets qui les ccmpofent , & qu’on n’ait rien de fort confidérable à y ajouter. Pour cet effet ;, ij P E R 74f

faut que le peintre connoiire parfaitement la difpofition des canaux ou couliflM, ic toutes les pro^ ptjrtions do fon théâtre, loutce qui regarde la découverte eue peut offrir chaque coulifie, relativement à la diflance qui fe trouve entre elles, & leur plus ou moins de faillie réciproque. Le choix de la diflance doit être encore un. objet de fes réfleiàons. Quoiqu’à cet égard 5e peintre itfe d’une afîez grarde liberté , puifque de l’orcheflre au fond de l’amphithéâtre, la falle eft remplie de fpeftateurs , il ne doit riéanmoins jamais porter le point de diflance au-delà del’eP. pace qui fe trouve du bord de l’avant- fcene , àla partie de l’amphithéâtre qui en eft la plus éloignée. lSI cependant la falle préfentoit très-peu de profondeur, comme celle de Vitruve à Veronns , ou à Paris celle de la rue Feydeau j alors , pour le meilleur effet de fori tableau théâtral , il pourroit fuppofer avec grande difcrétion , que cette diftance eft un peu au-delà do la pro^ fondeur de l’amphithéâtre, fur :out fi Vavant^ fane étoit fort lai ge , & que la jcem ne fût pas divîfje en plufieurs parties, -ainfi qu’on le voie fur le théâtre de Vitruve.

Le choix de l’hori^oh, du poinf de rue, & des autres points , étant une fois arrêté ; il faut, . comme nous l’avons dit , bien connoître la fitua" tion des couliffes ou canaux , pour s’occuper efficacement du projet ; car on ne pourroit pas, f^r une fcene de cinq ou fix couliffes , produire les inventions qu’on pourroit rendre furcellcs qui comme à l’ancienne falle de :- Tuileries, ou à celle :: du château de Verfailles ii ; de Bordeaux , en offrent douze ou quat.rze.

Le defiin étant arrêté d’après lés dimenfions du théâtre pour lequel il faut opérer, il s’agit de trouver deux chofes : i°. quel doit être l’avan’» cément des couliffes fur la fcene ? ■l°^ à quelle hauteur doivent monter les objets, fuivant les diminutions perfpedlives ?

On réloudra la première de ces deux di’Fculfés par le moyen que nous allons expofef dans Hfiga de z pLmche J^Il. elle offre le plan d’un théâtre avec fix canaux ou couliffes de chaque côté. Le point de vue étant en avant en V , à la diftance convenue, & d’aptes les principes que nous avons expofés au commencement de ce’c atticle.

Votre projet cft de montrer un rang de pilîefs à fept pieds de diftance l^un de l’aiitre , lefquels doivent paroître fe fuivre. Vous faites le deffift du plan de votre colonade en a , <i , <2 , &c. puis menant un rayon de a, i , au point de vue V, vous obtenez une feâion fur le dernier chaffisy en b. Du point donné par cette fedlion, vous tirez une tangente au plan de la première colonne marquée fur le chaffis 2 , & cette ligne coupans les autres couliffes i^ ’, 4 , ; , 6 , 7 , donnent des points qui déterminent la faillie de tous le ? çhaffiSi