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euvrages urt charme paiTager, ils veulent leuf •atTurer une beauré durable.

L’auteur du Traita de la Peinture au pafiel , léduic aux matières fuivanies le nombre des couleurs qui fuffirsnt pour compolèr un artbrtiment ■^àg pajîels.

Craie de Troies,

Oehre jaune.

Ochre de rut.

Stil-de-grain jaune ou doré.

Cinnabre.

Carmin.

Laque carminée.

Bleu de Pruffe.

Terre d’ombre.

Terre de Cologne.

Noir d’ivoire,

F’oyei ce qui eft dit de ces dJîfére ntes couleurs « leurs articles.

Cet auteur ne rejç^tte cependant pas d’autres rubftances colorées qui , après avoir été puri- £ées , peuvent fervir à compolêr Ashow^paf- <tiis : on v«rra même qu’il préfère plulieurs l’ubltances à celles qu’on a coutuBie d’employer , •comme il en rejette abfoUiment plufieurs dont on fait trop coTnmunéraenc ufage.

Certaines couleurs s’altèrent par le temps , oa leurs combinaiibns font changées par l’influence de l’<iir, : Je premier de ces accidens efl : prévenu far le feu gui dévore tout ce que le temps peut détruire -, le fécond efl prévenu par l’eau, parce ■qu’elle enlève tous les fels qui s’abbr«uveroient de l’humidité del’air , tomberoient en eîïlorcfence & répandroient fur les tableaux une forte ■de poulTiere qui changeroit l’effet que l’artifle s efl : promis, jlais un mal auquel on n’oppoferoît tjue tles remèdes impuiffans & trompeurs, c’eft ’la difpofirion Qu’ont es couleurs fournies parles chaux métalliques à fe révivifier en métal , ce qui les fait pouffer au noir. Notre auteur vou--îdroit donc bannir de toute efpece de peinture , la cérufe , le blanc de plomb , les malFicots, le minium , la lithargc ; & en un mot toutes les -couleurs qui ne réfiftent pas à la vapeur du foie àc foufFie en efFervefcence avec un acide. Pour faire des pajîtls , il ne fuifir pas de bien «hoifirles couleurs dont on les compofe ; il faut encore que les crayons n’ayent que le degré de fermeté convenable ; trop durs , ils fatigueroient le papier, on ne pourroit les fondre enfemble moelleufement ; trop mous, ils s’écrafenoienc & ne permettroient d’établiraucune forme , aucun détail avec fureté. Voici le modèle que donne i auteur pour reconnoître la confiflance convenable aux ^<iy2e/j, » Prenez, dit-il, un charbon » tout en feu , de quelcfue bois que ce foit : » jette2-l,e tout brûlant dans de l’eau. Quelques 3> momens après j éci^fez-le, tel qu’il eft, fur un ^ corps dur, &rldûîfez le ea pâtetiènfihs’au

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» *hoyen d’un autre corps dur que •vous paflerer » & repasTerez plufieurs.fois deffus. » ( L’un de ces cbrj/S durs eiî pour les peintres la pierre à broyer , & l’autre efl la molette^ n Lorfque ce » charbon fera bien broyé , ce «^ue vous recoa^’ » noîtrez fi vous n’en Tentez pas la pâte graveleufe fous le doigt , ramaîTcz-le , & donnezrluî » la forme d’une cheville «n le raclant fur dii » papier. Quand il fera fec , il vous donnera très» » certainement une idée jufte de la confiflance » que doit avoir , à-peu-près , tout autre crayon » de paftel , de quelqu’efpece qu’il foit. Il formera iuî-mêi»e un bon crayon , s’il a écdgar*. » faitement broyé. » ’j--

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Crayons blancs. La craie <m le hlanù dé Troyes , dont les crayons blancs doivent être compofés, n’éprouve point d’altération fenfibl» par l’effet, de l’air. Il faut feulement le bien. purifier. Voyez à l’article Blanc les détails de cette opératîon. Voici un autre procédé qui conduit à une purification encore plus parfaite» Réduifez en poudre une livre ou deux de ce blanc Jettcz-la dans un rafe qui contienna deux ou trois pinteS d’eau. Remuez ^ matière avec une baguette de bois ou de verre , jufqu’à ce qu’elle paroiffe toute délayée : laifièz-la repoferdeux ou trois minutes pour donner le tempir aux parties groflîères de fe précipiter. Verfez z liqueur toute tiDuble dans un autre vafe , & laiffez le précipité qui n’eft que du fable. Quand l’eau fera devenue claire, jettez-en la majeure partie fans agiter le vafe : cnfuire verfez tout co qu’il contient dans des cornets de parchemin ou de papier, dont vous aurez aifujetti les circonvolutions avec de la cire à cacheter. Sufpendez-les enfuite quelque part,, & repliez un peu le hauc des cornets pour empêcher la pouffière d’y pénétrer. S’il eft refté des parties graveleufes ,’ elles fe dépoteront au fond par le repos. Quelques heures après , l’eau fera bien éclaircie, & vous pourrez percer les cornets au -deffu s du fédimenc pour la faire écouler. Quand la craie ne fera plus trop liquide, vous lierez les cornets dans leur partie intérieure avec un fil pour Téparec les parties groirières oui s’y feront précipitées , & vous répandrez le rafle fur le porphyre pour l’y faire broyer. Lorfque vous jugerez que la craie eft réduite , par la molette , en particules très-fines , vous la ferez ramaffer en petits tas avec le couteau, fur du papier Jofeph ou Lombard. ( C’efl du papier fabriqué fans colle ). Quelques momens après , vous pourrez facilement paîtrir dans les doigts chacun des petits tas, & les rouler fur la même forte de papier pour leurdonnec la forme de crayons. D’ordir.aire on leur donne à-peu-près la longueur & la grofleur dy petit doigt. On peut les faire fécher fur d’autre craîe ou fur du papier. La manière de réduj.re efl ct^yoïgis les autres couleurs, eft la même.’ ^ ■■■•’ " ’ '•^" X X K X ij