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Quand on emploie ces couleurs comme gla- 1 cis , on ne les mélange pas, afin que le ton de dedbus s’apperçoive à travers la couleur dont on a glacé.

Les fonds s’ébauchent autrement que les chairs. On met du blanc ou de l’ochre dans toutes les teintes : on couche à plat le premier ton , lui donnant aîTez d’épaiffeur paur qu’il couvre l’ivoire : on revient enluite avec des couleurs tranfparentes. Le bleu de Pruffe , le brunrouge mêlés de blanc , forment un ton grisâtre : avec plus de brun-rouge , on obtient un ton plus coloré. Si l’on veut qu’il foit jaunâtre, on employé de l’ochre au lieu de blanc : fi l’on a des raifons pour aimer mieux qu’il foit verdâtre, on diminue la dofe du brun-rouge, Sz l’on augmente celle du bleu de Priiffe &. du jaune.

Comme les procèdes font très-variés dans la miniature , nous avons cru devoir indiquer ceux de plufieurs anifles : c’étoit le moyen de rendre cet article plus utile aux perlbnnes qui n’ont pas encore d’expérience : en variant leuri eîîiiis, elles Ce feront plus prcmptement une pratique qui leur fêta propre.

ExPiicATiOîi de la planche de la peinture en miniature

quand

lier.

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donner féân’ce hors de fon atteîl va

ij. Pierre-ponce.

Fie-. 1,2., 3. Différentes palettes d’ivoire Fig. 4, 5. Petits godets, l’iin de fayence ou de porcelaine, l’autre d’ivoire pour mettre les eouleurs. Les couleurs sèches & en poudre fe mettent dans les boè’tes ou godets d’ivoire : les ééuleurs détrempées à l’eau , dans- ceux de fayence. Ces parités boè’res Se godets fe renferment dans une boëte d’ivoire ou de quelque autre matière.

Fig. 6. Différentes fortes de pinceaux. Fig. 7, 8 & 5). l)ifFérentes forces de couteaux pour broyer les couleurs. Fig. 10. Fol me d’une palette fort épaifle , dans laquelle font creufés diffërens trous pour contenir les couleurs. Le plus grand nombre des peintres en miniature ne font ufage que de palettes plaies , qui ne différent de celle des peintres à l’huile que par la fubftance Se la proporcion.

Fi<^. I !. Loupe : on peut les avoir dans la forme que l’on préfère. L’ufage en efl : fouvcnt très-utile aux artiiles qui travsiHent en petit, mais ils ne doivent pas en abufer. Fît- ’2" Pierre ou glace -à broyer les coileurs. Si c’eft une glace, elle ne doit pas être polie.

Fig’ ij. Boëte ou étui d’ivoire pour mettre les petits pots à couleur.

Fig. 14. Boëre qui fort à renfermer tous les uftenfiies du peintre , & qui lui efl ; néceffair» MINIUM, (fubfl. mafc. ) Cette couleursayant le même pri-^cipe que les mallicots, a les mêmes dangers. C’efl une préparation de l plomb d’un rouge trèi-vif, tirant un peu fur la jaune.

Voici la manière de faire cette couleur. On prend de la cérufe , c’eft-à-dire du blaire de plomb difTout par le vinaigre. On la met dans un fourneau de réverbère , de manière que la flamme puiffe rouler fiir elle : on donne d’abord un feu modéré pendant que’que temps ; enfuiie on l’augmente tout d’un coup, lorfque ia cérufe efc changée en une poudre grife, & on donne un degré de feu qui foit prêt à faire fondre la chaux de plomb. Pendant cette opé» 1 ration, on la remue fansceffe, & lorfqu’elle eft devenue d’un beau rouge , on la retire. Dans cette opération , c’efb la flamme qui donne à la chaux cette belle couleur rôuge, & cette chaux augmente confidérablement de poids. Une autre m.anière de faire le thinium , c’eii de faire, fondre du plomb pour le convertir en une chaux, ou poudre grife, qui fe forme per-i petuellemenr à fa furface. Lorlique le plomb eft entièrement réduit en chaux, on écrafs cette chaux fur des meules pour la réduire en une poudre très-fine. On met cette poudre dans un fourneau de réverbère, où on la tient pendant trois ou quatre jours, en obTervant de la remuer fans ceffe avec un crochet de fer, jufqu’à ce que la matière ait pris la couleur que l’oa demande. Il faut auffi bien veiller à ne point, donner un feu trop violent, qui feroit fondre la matière & la mettroit en grumeaux. (^Ati" cienne Encyclopédie. )

Il fuffit de favoir que le minium n’efl que’ de la chaux de plomb torréfiée, pour en conclure que les peintres doivent le rejetter , malgré la vivaciié de fa couleur. On dit que les peintres Anglais en font un grand ufage : mais, comme le remarque l’auteur du Traite de la peinture au pjjiel , cen’efl ni dans les ouvrages de van Dyck , ni dans ceux des maîtres donc ils lavent connoîire & admirer le mérite , qu’ils ont trouvé ce pernicieux exemple. MIXTION, (fufeft. fém. ) C’efr ce que^ par inadvertance j, nous avons mal- à- propos apf elle mélange dans le Diflionnaire théorique. Au refle nous n’avons péchoque contre l’ulàge des attèliers ; car ce que les g’aveurs appellent mixtion , eu en effet un mélange de fuif & d’huue , donc iis fe fervent pour couvrir les grandes parties qui ont été aflèz mordues par f eau-forte, avant de continuer à faire mordre celles qui doivent être cieuféet plus f rofondé-j